[e-med] Des m�dicaments �inject�s� par ultrasons

E-MED: Des m�dicaments inject�s par ultrasons
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Des m�dicaments �inject�s� par ultrasons
Traitements : vers la fin de la piq�re
Jean-Michel Bader
[22 septembre 2004]
http://www.lefigaro.fr/sciences/20040922.FIG0005.html

La firme am�ricaine Sontra vient d'annoncer avoir obtenu en f�vrier 2004 de
la Food and Drug Administration (FDA) l'autorisation de commercialiser une
machine � ultrasons pour faire passer sans douleur les m�dicaments � travers
la peau.

Depuis un quart de si�cle, chercheurs et industriels se battent pour mettre
au point des dispositifs capables de faire passer sans douleur, sans
effraction, les m�dicaments � travers la peau. Et � l'inverse, de mesurer le
taux de sucre, des prot�ines, des enzymes, des ions dans les tissus. On
imagine sans peine pour les maladies chroniques comme le diab�te ce que peut
repr�senter cette �perc�e� douce : le contr�le de la glyc�mie sans se piquer
le bout du doigt et l'administration d'insuline sans piq�re.

La peau est une barri�re tr�s efficace, en particulier gr�ce � la couche
corn�e de l'�piderme. Si ce n'�tait le cas, nous qui sommes compos�s � 65%
d'eau fuirions comme des outres poreuses ! L'�quipe de Sontra est parvenue �
modifier localement, au point d'administration, la perm�abilit� de la peau,
pendant une p�riode limit�e (24 heures), ce qui permet le passage des
mol�cules d'int�r�t th�rapeutique. Cette r�ussite vient d'�tre salu�e
logiquement par la premi�re autorisation de mise sur le march� d'un syst�me
d'administration transdermique. Ce n'�tait pas gagn� d'avance.

En effet, en vingt-cinq ans, on a tout essay� pour traverser la peau : les
microsomes, les liposomes, les microsph�res, l'iontophor�se, les patches
�lectriques... Rien n'a jamais fait la preuve d'une efficacit� suffisante
pour permettre la commercialisation.

Les chercheurs vedettes de Sontra, Joseph Kost (Ben Gourion University en
Isra�l) et Robert Langer (Massachusetts Institute of Technology) ont mis
huit ans � obtenir l'aval de l'agence f�d�rale am�ricaine (FDA). D�s 1989,
ils exposent dans le Journal of Clinical Investigation le principe et le
m�canisme d'action de leur dispositif baptis� Sonoprep : une sonde �
ultrasons de basses fr�quences est appliqu�e sur la peau recouverte d'un gel
�coupleur�. Le passage des ultrasons � travers le gel dans la peau
d�sorganise en quinze � trente secondes la couche de lipides des membranes
de la couche corn�e, la plus externe de l'�piderme. Et le m�dicament passe
alors facilement dans la peau, le liquide interstitiel, puis dans
l'organisme.

L'autorisation qui vient d'�tre accord�e se limite � l'utilisation d'un gel
anesth�sique local, dont la dose et la vitesse de p�n�tration sont
am�lior�es par le Sonoprep. Test� sur 500 patients, le Sonoprep a raccourci
de 60 � 5 minutes le d�lai d'efficacit� d'un anesth�sique local, un gel � la
lidoca�ne. Cette pr�paration � la pose de cath�ters intraveineux, de piq�res
intramusculaires, ou de pompes � antidouleurs devrait faciliter le travail
des infirmi�res et des m�decins lors d'actes th�rapeutiques invasifs, donc
douloureux (le march� des anesth�siques locaux aux �tats-Unis est d'environ
100 millions de dollars par an).

Mais la �sonophor�se�, application d'ultrasons modifiant la perm�abilit� de
la peau, a surtout pour ambition le passage des grosses mol�cules, les
prot�ines, les hormones, les vaccins. La seconde application vis�e par
Sontra, c'est donc l'administration d'insuline � travers la peau pour
�quilibrer la glyc�mie des diab�tiques.

La jeune firme tourangelle Trans Derma Systems est en concurrence avec les
Am�ricains : son cr�ateur Alain Boucaud, du laboratoire d'ultrasons de la
facult� de Tours, avait �t� un des premiers � faire baisser la glyc�mie chez
l'animal, en administrant par sonophor�se de l'insuline � travers la peau.
Son groupe de recherches d�bute en janvier prochain les premiers essais
cliniques de tol�rance humaine. Il reste modeste : �On ne sait pas du tout
si le passage transdermique sera comp�titif par rapport aux a�rosols
d'insuline actuellement en d�veloppement par la concurrence.�

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