E-MED: Les asticots dans la d�tersion des plaies
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bon weekend � tous
Carinne Bruneton
Bulletin d' INFORMATION du MEDICAMENT
et de PHARMACOVIGILANCE
CRIM Rennes - CRIM Rennes - CRIM
MARS - AVRIL 96 N� 64 CRIM Rennes - CRIM Rennes
ISSN N� 1169 - 8772
LES ASTICOTS DANS LA DETERSION DES PLAIES
L'int�r�t des asticots dans la d�tersion des plaies est connu depuis
l'antiquit�. Plus r�cemment Baer, dans les ann�es 20, mena la premi�re �tude
clinique chez 89 patients souffrant d'ost�omy�lite chronique (1). Il
rapporte un taux de succ�s de 90 %, alors qu'� cette �poque, le taux de
mortalit� des fractures ouvertes des membres inf�rieurs est de 75 %. Ce
succ�s a �t� rendu possible par l'utilisation d'une m�thode de st�rilisation
des asticots qu'il avait alors d�velopp�e, afin d'�viter la croissance de
germes contaminants et particuli�rement ana�robies.
Les esp�ces de mouches bleues les plus souvent utilis�es pour l'obtention
des asticots sont Lucilia illustris, Lucilia sericata et Phormia regina. Le
"National Institute of Health" des U.S.A. d�crit une m�thode de culture et
de pr�paration des insectes (3). Les oeufs sont recueillis sur des morceaux
de viande de cheval, lav�s trois fois � l'eau puis trois fois par une
solution de soude au 1/50. Une solution nutritive est obtenue en dissolvant
250 mg de cholest�rol dans du chlorure de m�thyl�ne. Puis 52,5 g de cas�ine,
2,25 g de "celluflour", 1,5 g d'ol�ate de sodium, 1,5 g de RNA, 3 g de sels
de WESSON et 10 g de g�lose sont rajout�s. La solution obtenue est �vapor�e
puis reconstitu�e avec 495 ml d'eau et 5 ml de soude normale. Celle-ci est
pass�e � l'autoclave pendant 15 minutes puis refroidie dans de la glace. Les
oeufs sont ensuite mis � incuber � 25� C dans une atmosph�re charg�e � 85 %
d'humidit� pendant 4 � 5 jours.
200 � 600 asticots sont plac�s dans la plaie, puis recouverts par un
pansement. On consid�re que ceux-ci vont consommer 10 � 15 g de tissu
n�crotique par jour (3). Compte tenu de leur cycle de d�veloppement, toute
application est limit�e � 72 heures.
Plusieurs m�canismes pourraient expliquer l'activit� des asticots (2, 3, 4).
En raison de leur pr�sence dans la plaie, ils entra�nent une irritation
conduisant � une s�cr�tion d'exsudat. Cet exsudat diminuerait le nombre de
bact�ries par un effet m�canique identique � celui observ� lors du rin�age
d'une plaie. Le constant mouvement des asticots pourrait aussi promouvoir
directement la granulation. Les asticots s�cr�tent aussi de nombreuses
substances qui stimulent la cicatrisation (ammoniac, carbonate de calcium,
agents antibact�riens) ou qui d�gradent les tissus n�crotiques (enzymes
prot�olytiques). Enfin, ils agiraient aussi par ingestion des bact�ries et
des tissus n�crotiques.
Les principaux inconv�nients � l'utilisation des asticots sont un prurit
local intense et surtout d'ordre esth�tique. Le prurit peut �tre
partiellement contr�l� par des s�datifs. Il est bien plus difficile de faire
accepter aux patients et au personnel soignant la pr�sence d'asticots,
d'autant plus que ceux-ci peuvent s'�chapper de la plaie et ramper sur les
lits ou les sols des chambres !
Aujourd'hui, le d�veloppement de l'antibioth�rapie a rendu obsol�te l'emploi
des asticots dans la d�tersion des plaies. N�anmoins, ceux-ci peu-vent
s'av�rer efficaces dans la prise en charge de plaies o� les techniques
modernes sont inadapt�es.
Patrick ZAMPARUTTI
REFERENCES
1 - BAER W. J Bone Joint Surg 1931 ; 13 : 438.
2 - HORN K. Arch Otolaryngol 1976 ; 102 : 377-9.
3 - Micromedex Inc 1995, vol 86.
4 - Reames M et coll. Ann Plast Surg 1988 ; 21 (4) : 388-91.
COMITE DE REDACTION : Michel LE DUFF, Patrick ZAMPARUTTI, Isabelle NICOLLE,
Elisabeth POLARD, Nathalie LANGLOIS, Laurent FLET Centre R�gional
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