Rwanda: 70% des malades du sida ont aujourd'hui accès aux anti-rétroviraux
KIGALI, 30 juin 2008 (AFP)
Soixante-dix pour cent des malades du sida au Rwanda ont actuellement accès
aux médicaments anti-rétroviraux contre 30% en 2005, a-t-on appris lundi
auprès de la Commission nationale de lutte contre le sida (CNLS).
Les besoins restent cependant immenses, car, selon la secrétaire exécutive
de la CNLS, Agnès Binagwaho, "tous les séropositifs asymptomatiques
d'aujourd'hui entreront lentement dans le stade sida, d'ici huit années en
moyenne".
"Même sans nouvelle infection, il nous faudra trouver pour chaque jour des
ARVs (anti-rétroviraux) pour trois fois plus de personnes d'ici 2016",
indique le docteur Binagwaho sur le site internet de la CNLS.
"Si 70% de ceux qui ont besoin des ARVs les reçoivent, il y en a toujours
30% qui meurent, sur nos collines, dans nos villages et dans nos villes,
faute d'y avoir accès", poursuit Mme Binagwaho.
Par ailleurs, selon elle, le gouvernement rwandais a pu stabiliser le taux
de séroprévalence à 3% pour l'ensemble du pays et s'assurer que 50% de
toutes les femmes enceintes bénéficient du programme de prévention de la
transmission du VIH de la mère à l'enfant.
Les premiers cas de sida au Rwanda ont été identifiés en 1983 au Centre
hospitalier de Kigali. Les femmes sont plus atteintes par le VIH que les
hommes avec une prévalence de 3,6% contre 2,3% pour les hommes, selon le
ministère de la Santé.
En 2005, une étude du ministère de la Santé avait toutefois montré que 75,8%
de femmes et 78,1% d'hommes n'avaient jamais fait de test de dépistage, des
données susceptibles de questionner la fiabilité du taux de prévalence
officiel.