Une épidémie de fièvre Ebola fait au moins 59 morts en Guinée
Le Monde.fr avec AFP | 22.03.2014 à 19h34 Mis à jour le 23.03.2014 à 00h36
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Le sud de la Guinée connaît depuis début février une épidémie de fièvre
virale hémorragique, qui a fait, selon un nouveau bilan, 59 morts, ont
annoncé samedi 22 mars les autorités guinéennes. L'épidémie est une fièvre
Ebola, selon le diagnostic fait à Lyon, en France, a expliqué le chef de
la division prévention au ministère de la santé et de l'hygiène publique
guinéen, le Dr Sakoba Kéita.
« Dans la journée [de vendredi] nous avons eu les premiers résultats venus
de Lyon qui nous ont annoncé la présence du virus de la fièvre Ebola comme
étant à l'origine de cette flambée de fièvre fébrile en Guinée forestière
principalement », a-t-il déclaré. Le virus Ebola se manifeste par une
poussée de fièvre, des diarrhées, des vomissements, une fatigue prononcée
et parfois un saignement.
« L'épidémie de fièvre Ebola qui sévit dans le sud de la Guinée, notamment
dans les préfectures de Gueckédou et de Macenta depuis le 9 février, a
fait au moins 59 morts sur 80 cas recensés par nos services sur le terrain
», a déclaré le Dr Sakoba Kéita. « Nous sommes débordés sur le terrain,
nous luttons contre cette épidémie avec les moyens du bord, avec le
concours des partenaires (OMS, MSF, UNICEF, etc..), mais sachez que c'est
difficile, mais nous y parviendrons », a ajouté le Dr Kéita.
INTERVENTION D'URGENCE
L'organisation médicale internationale Médecins Sans Frontières (MSF) a
annoncé samedi le lancement d'une intervention d'urgence dans le pays. «
Vingt-quatre médecins, infirmiers, logisticiens et spécialistes de
l'hygiène et de l'assainissement sont déjà sur place alors que d'autres
personnes vont renforcer l'équipe au cours des prochains jours », a
précisé MSF dans un communiqué.
En collaboration avec le ministère de la santé guinéen, « MSF a mis en
place une structure d'isolation des cas suspects à Guéckédou, et se
prépare à faire de même à Macenta », deux localités de la région de
Nzérékoré, dans le sud du pays, ajoute l'ONG qui recherche également les
personnes susceptibles d'avoir été infectées lors de contacts avec des
patients. Environ « 33 tonnes de matériel » vont être acheminées par deux
avions au départ de la Belgique et de la France, a ajouté MSF.
Les autorités guinéennes avaient annoncé vendredi avoir décidé le «
traitement gratuit de tous les malades dans les centres d'isolement », le
« recensement de toutes les personnes qui ont eu des contacts directs avec
les malades décédés et ceux présentant les signes » de la maladie. Le
ministre de la santé, le médecin colonel Remy Lamah, avait indiqué qu'une
mission avait été dépêchée dans la zone où se sont déclarés les premiers
cas pour identifier la maladie, et des prélèvements envoyés en France pour
examen.
Selon le colonel Lamah, les cas de « maladies fébriles » enregistrés
depuis le 9 février l'ont été « dans certaines préfectures de la Guinée
forestière et à Conakry. Ces cas ont été enregistrés dans les préfectures
de Guéckédou, Macenta, Kissidougou et à Conakry », a-t-il précisé.
APPEL À LA VIGILANCE
La maladie à l'origine de l'épidémie actuelle « se transmet
essentiellement d'une personne malade à une personne saine et aussi par
des objets souillés appartenant à des personnes malades ou décédées. (...)
La consommation de viande d'animaux de brousse infectés » peut « être
également une source de contamination », a ajouté le ministre.
Le gouvernement a invité les populations à la vigilance et à prendre les
mesures préventives adéquates. Il a demandé aux services de santé de
prendre toutes les dispositions nécessaires pour contenir la maladie et
signaler tout cas suspect aux autorités sanitaires.