Pour poursuivre mon propos:
Veuillez trouver ci-dessous une lettre en cours de diffusion générale
Vous pouvez vous en servir pour écrire à ceux qui vous représentent.
Amicalement
JL Rey
LE MONDE ASSOCIATIF FRANÇAIS ET LEURS PARTENAIRES INQUIETS POUR LAVENIR
Les associations humanitaires françaises et les organisations de solidarité
internationales (OSI) subissent les effets des coupes drastiques de la
coopération internationale de la France. Faute de budget de fonctionnement,
nombre dentre elles ont du mal à survivre et finissent par disparaître.
La conférence organisée par le Ministère français des Affaires Etrangères et
Européennes (MAEE), en novembre 2011, avait suscité des espoirs.
Malheureusement, les retombées concrètes sont toujours attendues. Les
acteurs de lhumanitaire durgence craignent que leur situation se dégrade
au risque de compromettre les investissements remarquables qui ont été
réalisés ces dernières années. Au moment même ou la crise internationale
frappe durement les pays les plus pauvres, une réponse doit être apportée
sans attendre.
Pour ce faire, les associations françaises plaident pour la création dun
fonds de soutien ou de garantie soutenu par lAgence Française de
Développement, ou par dautres organismes tels que la Fondation de France
ou la Caisse des Dépôts. Un tel fonds permettrait de renforcer les capacités
des associations de continuer à remplir pleinement leur mission cruciale sur
le terrain. Une action largement reconnue et qui valorise le rôle de la
France comme un des leaders mondiaux des Objectifs du Développement du
Millénaire.
Beaucoup de ces ONGs françaises sont en effet très appréciées dans les pays
comme des partenaires à part entière. Fondées, pour certaines dentre elles,
il y a plus de 20 ans, elles sont bien connues pour leur présence
particulièrement efficace lors des catastrophes humanitaires, mais aussi
pour leur approche développement de terrain. Leur crédibilité est restée
intacte au fil du temps. La crise financière, à laquelle elles sont
confrontées, nest pas liée à une mauvaise gouvernance ou une mauvaise
gestion, mais à un manque de fonds propres et donc de trésorerie. Il est
clair que, à chaque crise, nombre dassociations nont pas les capacités de
mobiliser les médias pour solliciter des dons ou accéder aux fonds privés.
Quant aux subventions étatiques, elles ont été réduites considérablement au
profit du multilatéral, dont le Fonds mondial. Les associations cumulent
ainsi les handicaps : faute de capital propre, elles ne peuvent bénéficier
des appuis des banques pour obtenir des découverts transitoires ou à des
prêts.
Au cours de la conférence du MAEE en novembre, la question du passage de
lurgence à la réhabilitation et au développement à été abordée de manière
superficielle, alors même que les mécanismes de financement liés à la
post-crise demeurent délicats et insuffisants. Dans le domaine de la santé,
lors des évènements en Haïti et en Côte dIvoire, laccès gratuit aux soins,
décrété à ces occasions, a contribué à déstructurer les systèmes de santé.
En particulier, lapprovisionnement en médicaments a été perturbé, créant
des boulevards à la vente de médicaments illicites.
Ces exemples dHaïti et Côte dIvoire illustrent le bien-fondé des actions
de ces associations françaises. Il en est ainsi du domaine pharmaceutique où
des associations très expérimentées sont menacées. Pourtant, la France a
pris un leadership mondial, comme en témoigne la création dUNITAID au
niveau international, la Fondation Chirac et son programme de lutte contre
les médicaments falsifiés au niveau privé, la nomination dun envoyé spécial
chargé de la lutte contre les médicaments falsifiés et la mise en place au
MAEE dune plate forme Médicaments.
La crise mondiale frappe durement les pays en développement. Une crise
alimentaire est déjà signalée en Afrique de lOuest : Burkina Faso, Mali,
Niger. Les épidémies poursuivent leur extension, les personnels sont
insuffisants qualitativement et quantitativement. Autant de facteurs qui ne
peuvent que contribuer à détériorer des systèmes de santé déjà forts mal en
point !!!!
Parmi les associations qui ont disparu, citons le Comité dAide Médicale
(CAM) ou Enfants du Monde Droits de lHomme, et dautres sont en passe de
disparaître comme la Centrale Humanitaire Médico Pharmaceutique (CHMP) ou le
Réseau Médicaments & Développement (ReMed). Dautres ont été absorbées par
des associations plus importantes [reprise dAtlas Logistique par Handicap
International, dAide Médicale Internationale (AMI) par Première Urgence,
dune partie de Pharmaciens Sans Frontières (PSF) par ACTED].
Soutenons donc les opérateurs français de coopération internationale pour
capitaliser leur expérience et savoir-faire uniques. Toute mort consentie
par les autorités gouvernementales françaises serait synonyme de
non-assistance à solidarité en danger.
Paris, le 16 janvier 2012
Dr. J.-L. MACHURON Dr. J.-L. REY
Les Pharmaciens Humanitaires GISPE
jlmachuron@wanadoo.fr
jean-loup.rey@wanadoo.fr
www.pharmahuma.org/ www.gispe.org
-----Message d'origine-----