[e-med] (13) Trafic de m�dicaments antisida

E-MED: (13) Trafic de m�dicaments antisida
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[Mod�rateur: prudence, effectivement, pendant que les enqu�tes sont en
cours...CB]

Latif Gu�ye, pr�sident de "L'Afrique aide l'Afrique" d�mis de ses fonctions

Le Soleil (Dakar)
15 Octobre 2002
Publi� sur le web le 15 Octobre 2002

Malick Ciss

Le pr�sident de la R�publique a d�mis hier l'ambassadeur itin�rant, Abdou
Latif Gu�ye, de ses fonctions de pr�sident ex�cutif de l'Organisation
caritative l'Afrique Aide l'Afrique (AAA). Cette d�cision a �t� prise � la
suite des premi�res conclusions de l'enqu�te men�e par la Division des
Investigations Criminelles portant sur un trafic de m�dicaments
anti-r�troviraux � l'�chelle mondiale et portant sur des milliards de F Cfa.

" Le pr�sident de l'Afrique Aide l'Afrique a commis des fautes extr�mement
graves. Je dois dire que je suis tr�s d��u, parce que cette institution fait
partie des cr�ations sur lesquelles je comptais beaucoup ", a d�clar� hier
le pr�sident Abdoulaye Wade � la t�l�vision nationale, la RTS. " Pour que
nous n'ayons pas � rendre compte, j'avais fait nommer tr�sorier, le ministre
de la Sant� du Maroc. Donc, nous, au S�n�gal, nous n'avions pas � manipuler
de l'argent. M. Latif Gu�ye a �t� impliqu� dans une affaire de trafic
d'anti-r�troviraux. C'est dommage que, lorsque des m�dicaments sont destin�s
aux sid�ens africains, qu'on les d�tourne pour aller les vendre � des prix
plus �lev�s en Europe ", a ajout� le chef de l'Etat.

Me Wade a �galement exprim� sa d�ception � la suite des r�sultats de
l'enqu�te �pinglant M. Gu�ye. " Je suis particuli�rement d��u par cette
affaire ", a d�clar� le pr�sident qui est, par ailleurs, l'initiateur de
l'ONG AAA (fond�e le 4 mars 1996), pendant qu'il �tait ministre d'Etat sous
le r�gime socialiste. A l'�poque, Me Wade estimait que, malgr� leurs faibles
moyens, " les Africains doivent �tre pr�sents sur tous les th��tres de
souffrance " au plan int�rieur comme le font les pays riches.

Dans cette affaire de trafic de m�dicaments anti-r�troviraux, tout est parti
d'une plainte de la soci�t� Glaxo, le leader mondial de la pharmacie, il y a
quelques jours, aupr�s des autorit�s judiciaires fran�aises. Une partie des
commandes, exp�di�es par le g�ant mondial de l'industrie pharmaceutique,
n'arrivait jamais � destination.
Les m�dicaments se trouvaient ainsi bloqu�s aux a�roports europ�ens, et
finissaient �trangement entre les mains de revendeurs.
Tout indiquait donc l'existence d'un r�seau de trafic, bloquant, puis
�coulant les m�dicaments en Europe m�me. Les policiers fran�ais, assist�s
par les �l�ments d'Interpol (la police internationale), effectuent des
descentes et �pinglent des personnes qui sont impliqu�es dans le r�seau de
trafic.

Aux Pays-Bas, o� �voluent beaucoup de trafiquants, la descente des policiers
a �galement �t� tr�s fructueuse. C'est � la suite de ces brillants r�sultats
que les enqu�teurs ont mis le S�n�gal dans le collimateur de leurs
investigations. Des fournisseurs ont certainement balanc� les noms de leurs
complices. Il faut rappeler que l'organisme gouvernemental, l'Afrique Aide
l'Afrique, a un important programme d'assistance aux malades du SIDA pour le
S�n�gal, et se charge aussi de leur faciliter l'acc�s aux m�dicaments
anti-r�troviraux tr�s chers. Les indices ont ainsi men� � Abdou Latif Gu�ye.

M. Gu�ye �tait charg�, au nom d'AAA, de passer des commandes de m�dicaments
anti-r�troviraux. Il a �t� d�couvert qu'il commandait des quantit�s
exc�dentaires, indique-t-on. Ce surplus a sans doute mis la puce � l'oreille
des policiers fran�ais qui ont saisi leurs coll�gues s�n�galais. A la suite
d'investigations, la Division des Investigations Criminelles (DIC)
auditionne, le 6 ao�t dernier, l'ambassadeur Latif Gu�ye. Le dernier acte de
cette affaire a �t� son limogeage hier.

Le S�n�gal, le Rwanda et l'Ouganda font partie des pays africains ayant
b�n�fici� d'un programme d'acc�s � un prix abordable aux m�dicaments
anti-r�troviraux. Les malades des pays sous-d�velopp�s ne pouvant se
permettre ce traitement hors de leur port�e, il a fallu des pressions de
l'OMS et des Nations Unies pour obtenir, des laboratoires des pays riches,
un traitement de faveur inscrit dans la lutte contre le SIDA. Les tarifs �
l'importation sont ainsi devenus presque d�risoires pour certains pays
pauvres.

Au S�n�gal, la Pharmacie Nationale d'Approvisionnement (PNA), � travers le
Centre Hospitalier Universitaire de Fann et l'H�pital Principal, �tait
habilit�e � acqu�rir des m�dicaments anti-r�troviraux.
Le gouvernement a consenti des efforts en portant l'enveloppe budg�taire
r�serv�e aux anti-r�troviraux de 250 millions � 500 millions de francs CFA.
En d�tournant les commandes, les revendeurs fran�ais les �coulaient � un
prix d'or de 300.000 francs CFA. En C�te d'Ivoire, le traitement revient au
malade entre 150.000 et 300.000 francs CFA, tandis qu'il est de 48.250
francs au S�n�gal.

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