Chers emédiens,
Je tiens tout d'abord encore une fois, à remercier, féliciter et
encourager toute l'équipe de ReMeD pour tous les efforts déployés pour
informer et sensibiliser les acteurs de notre profession. Je suis de ceux
qui ont pensé au plus dur moment de la crise, que les difficultés
financières seraient un jour un triste souvenir. Je crois cependant qu'il
faut continuer à nous informer sur ce plan pour maintenir une situation de
veille.
En recevant la première annonce de la table ronde,je n'ai pu m'empêcher de
penser à celle de ReMeD tenue en 2002: "Comment développer la production
locale des médicaments traditionnels"; mais aussi, à l'évaluation du
secteur, effectuée par le Pr Issa Lo du Sénégal et moi-même; d'abord sur
la politique pharmaceutique intégrée dans tous ses aspects (1980) et
ensuite sur la médecine traditionnelle (1982). Ces rapports avaient été
élaborés à la demande de la Commission Développement industriel de la CEAO
de l'époque. Je m'étais retenu de réagir en attendant d'en connaître les
objectifs et le programme. Je voudrais à présent contribuer en donnant à
ceux qui ne le savent pas encore, les informations dont je dispose sur le
sujet:
1- Septembre 1998 à Praia ( Cap-vert):situation dans la région OMS/AFRO;
2- juillet 2005 à Abuja(Nigeria) :projet de plan de fabrication
Pharmaceutique pour l'Afrique( PMPA);
3- Février 2006 à Brazzaville (Congo): adoption d'un cadre stratégique
quinquennal (2006-2010) pour la région OMS/AFRO;
4- Juillet 2007 à Accra (Ghana): approbation du PMPA par les chefs d'Etat
et de Gouvernement;
5- Mars 2011 à Alger (Algérie): adoption par les Ministres africains de
l'industrie, du secteur pharmaceutique comme domaine prioritaire dans le
programme de développement industriel accéléré de l'Afrique;
6- Mai 2009 à Addis-Abeba (Ethiopie): élaboration du plan
d'opérationnalisation du PMPA confiée à la commission de l'Union Africaine
(CUA);
7- Avril 2011 à Windhoek (Namibie): réaffirmation de la tâche confiée à la
CUA et finalisation du document en 2012 en partenariat avec l'ONUDI;
8- Mai 2012 à Addis-Abeba : adoption du plan de mise en oeuvre du PMPA par
les Ministres africains de la santé;
9- juillet 2012 à Addis-Abeba: adoption par les Chefs d'Etat et
Gouvernement du plan de mise en oeuvre du PMPA;
10- Juillet 2012 à mars 2014, nous retiendrons des différentes réunions et
déclarations, celles tenues à Abuja du 25 au 30 mars 2014 auxquelles
participaient l'UA, l'ONUDI, l'ONUSIDA, Commission économique pour
l'Afrique(CEA), les Ministres africains de l'économie et des finances.
Ma modeste expérience de consultant de la CEAO et de conseiller régional
de l'OMS/AFRO en la matière, m'a permis de mieux comprendre l'attitude de
certains de nos décideurs politiques (sans les approuver), et les raisons
du maintien de beaucoup de rapports dans les tiroirs.
Leur tâche n'est point facile, eu égard aux incohérences des comportements
de certains techniciens que nous sommes. Aussi, il n'est point rare que
les déclarations verbales de la volonté politique restent sans engagements
concrets en temps opportuns.
Les défis les plus cités (contraintes technologiques, insuffisance de
personnel qualifié, coût de production etc) sont certainement très
importants à considérer; mais ceux tels que la non responsabilisation des
acteurs( à temps réel), le déficit de communication ou la rétention de
l'information (parfois volontairement), le manque de suivi/évaluation et
de coordinnation des actions concrètes programmées, le manque d'intérêt
pour le développement endogène et surtout, le manque d'engagement
politique fort, constituent de sérieux freins à l'atteinte des objectifs.
Je suis persuadé que l'objectif concernant le rôle d'informateur et de
centre de ressources de ReMeD sera, atteint. Cette table ronde pemettra au
moins une certaine mise à niveau d'information des participants.
En acteur /observateur depuis 1968, il est difficile pour moi, d'être
satisfait du rythme avec lequel on avance (tout est du déjà vu ou du déjà
entendu); mais on dit que l'espoir fait vivre. C'est pouquoi je souhaite
plein succès à l'initiative.
M. Koumaré