[e-med] Algérie : le gouvernement encourage la production nationale pour réduire la facture des importations

Jeudi, 22 Janvier 2015 17:00
Médicaments : le gouvernement encourage la
production nationale pour réduire la facture des importations
http://www.aps.dz/economie/16794-médicaments-le-gouvernement-encourage-la-production-nationale-pour-réduire-la-facture-des-importations

ALGER-Le gouvernement prône l'encouragement de la production nationale en
matière de médicaments en tant que substitut aux importations qui donnent
lieu notamment à la surfacturation des produits importés, a indiqué
mercredi, à la télévision algérienne, le Premier ministre Abdelmalek Sellal.
<http://www.aps.dz/media/k2/items/cache/ca6777f24c78b6718a0d120edb00942c_XL.jpg&gt;

"Pour lutter contre la surfacturation en matière d'importation de
médicaments, par exemple, le gouvernement encourage la production
nationale", a souligné M. Sellal, faisant savoir que "des instructions ont
été données au groupe pharmaceutique Saidal à l'effet d'augmenter la
production de médicaments".

L'encouragement de la production nationale de médicaments est propre à
réduire la lourde facture des importations de ces produits stratégiques,
notamment en cette période marquée par la rétrécissement des recettes
extérieures du pays, dû à la chute des prix du pétrole.

Toutefois, l'approvisionnement en médicaments ne sera pas impacté par la
baisse des prix du pétrole, avait récemment, assuré le directeur de la
pharmacie et des équipements au niveau du ministère de la Santé, de la
Population et de la Réforme hospitalière, le Dr Hamou Hafedh.

A ce sujet, il avait relevé que le budget alloué pour l'approvisionnement
en médicaments pour l'année 2015 avoisine les 100 milliards de dinars,
alors qu'en 2014, il était de 85 milliards de dinars.

"On constate une augmentation par rapport au budget alloué pour
l'approvisionnement en médicaments en 2015, et ceci est également valable
pour le budget global des établissements de santé", avait-il dit,
préconisant "l'usage rationnel et l'utilisation du médicament qu'il faut
renforcer pour consolider la disponibilité du produit par des mesures
prises par le ministère de la santé".

M. Hafedh, qui avait relevé "la bonne réaction" des opérateurs privés à
l'égard des mesures du gouvernement en direction de la production
nationale, pour aire fléchir la facture d'importation du médicament, avait
estimé que la production nationale qui a triplé ces cinq dernières années,
équivaut un milliard d'euro actuellement.

Il avait noté en outre, l'existence de 48 importateurs qui sont aussi
producteurs, 75 unités de fabrication opérationnelles et 101 projets
d'investissements enregistrés ces 4 dernières années, appelant à engager
des améliorations pour fructifier ces investissements et parvenir à un
"taux appréciable" de substitution à l'importation.

Autre mesure visant à stimuler la production nationale,la création récente
d'une commission mixte regroupant des représentants du ministère de la
Santé et ceux du Forum des chefs d'entreprises (FCE) pour examiner les
moyens de faciliter l'investissement dans l'industrie pharmaceutique.

Cette commission doit se réunir mensuellement pour recenser les problèmes
et les contraintes rencontrés par les investisseurs, la finalité étant
d'encourager la production nationale, a expliqué à cet égard, le ministre
de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek
Boudiaf, à l'issue d'une rencontre avec le président du FCE, Ali Haddad.

Le ministre, qui rappelé la décision d'interdire l'importation des
médicaments fabriqués localement en quantités suffisantes, a fait savoir
qu'elle visait à réduire la facture des importations de médicaments, qui
avait atteint 2,27 milliards de dollars durant les 11 premiers mois de
2014, en hausse de 14,64% par rapport à la même période de 2013.

Selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes
(CNIS), si le coût des importations a augmenté, leur quantité a connu une
tendance légèrement baissière en totalisant 29.064 tonnes contre 29.487
tonnes à la même période de comparaison, soit un recul de 1,43%.

La hausse de la facture des importations s'explique, essentiellement, par
une augmentation de 14,45% pour les médicaments à usage humain, de 20,77%
pour les produits parapharmaceutiques et de 14,76% pour les médicaments
destinés à la médecine vétérinaire.

En revanche, le marché national du médicament est estimé à plus de 2,5
milliards de dollars dont 1,85 milliard de dollars d'importations alors que
le reste provient de la production locale répartie entre 84% provenant du
secteur privé et 16% du secteur public.

Les professionnels du secteur s'agissant de l'amélioration de la production
nationale, appellent à s'orientant "progressivement" vers le développement
des capacités nationales en matière de biotechnologie, une productions
représentant actuellement 40% du marché national, et qui devrait atteindre
65% en 2015.

Ils estiment que le potentiel pharmaceutique national actuel permet
d'atteindre cet objectif, notamment avec les projets en cours de
réalisation d'investissement dans le secteur.

"Si les projets d'investissement dans le domaine de l'industrie
pharmaceutique se concrétisent, ils permettront de placer l'Algérie en
position de force non seulement pour couvrir le marché national mais
surtout pour exporter", avait affirmé en décembre dernier, le président de
l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), Abdelouahed
Kerrar).