Bientôt un vaccin contre le paludisme ?
mercredi 9 octobre 2013 07h22
par Kate Kelland
LONDRES (Reuters) - Le groupe
pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline compte demander l'an prochain
l'autorisation de commercialiser le premier vaccin contre le paludisme, les
derniers résultats de ses études cliniques ayant montré qu'il réduisait
sensiblement le nombre de cas de la maladie chez des enfants en
Afrique.
Il s'est avéré que ce vaccin, connu sous le nom de RTS,S avait après 18 mois
de suivi presque divisé par deux le nombre de cas de paludisme chez de jeunes
enfants et réduit de près d'un quart le nombre de cas chez les enfants en bas
âge.
"Sur la base de ces données, GSK a l'intention de présenter en 2014 une
demande d'autorisation à l'Agence européenne du médicament", a déclaré le groupe
pharmaceutique qui travaille sur ce vaccin depuis une trentaine
d'années.
Dans un communiqué, il a ajouté que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)
basée à Genève avait fait savoir qu'elle pourrait recommander l'utilisation du
vaccin RTS,S dès 2015 si les autorités de régulation européennes lui accordaient
une licence.
Le paludisme, une maladie parasitaire transmise par des moustiques, tue des
centaines de milliers de personnes par an, surtout des nourrissons, dans les
régions les plus pauvres d'Afrique subsaharienne et les chercheurs estiment
qu'un vaccin efficace serait un atout essentiel pour
l'éradiquer.
Toutefois, l'espoir que le RTR,S offre une solution radicale contre la
maladie a été estompé en novembre dernier après des résultats plus mitigés
d'études cliniques sur 6.537 bébés de six à 12 semaines.
UN COMPLÉMENT À LA PRÉVENTION
Mardi, les résultats de l'étude la plus ambitieuse jamais réalisée en Afrique
-sur 15.500 enfants dans sept pays- ont été présentés à une conférence médicale
à Durban en Afrique du Sud.
"Plusieurs millions de malades atteints de paludisme remplissent les
hôpitaux. Des progrès sont réalisés grâce à des moustiquaires et autres mesures,
mais nous avons besoin d'autres outils pour combattre cette terrible maladie", a
déclaré Halidou Tinto, un des responsables des essais du RTS,S.
Lors de précédents essais, il est apparu que l'efficacité du vaccin diminue
avec le temps, ne protégeant plus que 16,8% des enfants de la maladie au bout de
quatre ans.
Malgré ces failles, David Kaslow, directeur du programme à l'organisation non
gouvernementale PATH, a indiqué que RTS,S serait utile en complément d'autres
mesures de lutte contre le paludisme tels que les moustiquaires, les
insecticides et les médicaments contre la paludisme.
"Etant donné l'incidence énorme du paludisme parmi les enfants africains,
nous ne pouvons pas ignorer ce que ces derniers résultats nous disent sur la
capacité du RTS,S à agir de façon mesurable et significative sur la santé de
millions de jeunes enfants en Afrique", a-t-il dit dans un
communiqué.
"Cette étude continue de montrer que le vaccin contre la paludisme pourrait
avoir un impact additionnel important en plus des méthodes déjà
utilisées",
En réaction à ces derniers résultats des études cliniques, l'OMS a déclaré
que le RTS,S serait évalué en tant qu'élément "additionnel, et non de
remplacement" aux méthodes existantes de prévention, de diagnostic et de
traitement de la maladie.
GSK développe RTS,S avec PATH et des financements de la fondation de Bill
& Melinda Gates.
S'il obtient le feu vert des autorités, ce vaccin n'aura pas d'impact sur les
résultats de GSK qui promet de le vendre au prix coûtant plus une marge de 5%,
qui sera réinvestie dans la recherche sur le paludisme.
Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique
Tison
© Thomson Reuters 2013 Tous droits
réservés.
Nadia OUARO / DOHIN
09 BP 1141
OUAGADOUGOU 09
BURKINA FASO
Tel : 00.226.70.09.38.56
nadia_dohin@hotmail.com