Cameroun: Sida : ESTHER au chevet des malades
http://fr.allafrica.com/stories/200606300294.html
Cameroon Tribune (Yaoundé)
30 Juin 2006
Publié sur le web le 30 Juin 2006
Jocelyne Ndouyou
Les unités de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida du
Centre ont reçu hier un don de matériel de cette structure internationale.
Trois millions de Fcfa d'antirétroviraux, du matériel de dépistage et de
sensibilisation ont été remis aux douze unités de prise en charge des
personnes vivant avec le VIH/Sida (UPEC) de la province du Centre, en
provenance du groupe d'intérêt public, " Ensemble pour une solidarité
thérapeutique et hospitalière en réseau (GIP ESTHER) ". Les UPEC, qui sont
de petits centres de traitements agréés (CTA), ont pour but de faciliter
l'accès au traitement aux personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVS) en zones
rurales.
Le groupement d'intérêt public GIP ESTHER est le fruit du jumelage établi en
décembre 2002 entre l'Hôpital central de Yaoundé (HCY) et le Centre
hospitalier universitaire de Montpellier. En quatre ans d'existence, ce
partenariat dont l'objectif principal est de mener un travail en réseau afin
d'améliorer la prise en charge des PVVS a favorisé un certain nombre de
réalisations. On peut citer entre autres la réfection de la maternité
principale de l'HCY, les services d'infectiologie et administratif, le bloc
opératoire et surtout la construction de l'hôpital de jour. La formation des
personnels responsables de la prise en charge des PVVS n'est pas en reste.
Selon le Pr. Magloire Biwole Sida, directeur de l'HCY, ces réalisations
s'élèvent à près de 239 millions de Fcfa, représentant 81,3% du montant
global du partenariat. Pour Anne Petit Girard, directrice du GIP ESTHER,
cette initiative, présente dans quinze pays d'Afrique et d'Asie, a pour but
de bâtir un réseau de solidarité malgré les kilomètres qui séparent les
malades de leurs bienfaiteurs.
Sur le terrain, la prise en charge n'est pas toujours facile, du fait des
problèmes économiques et des considérations sociales. " Non seulement les
malades sont généralement démunis, mais ils sont très souvent abandonnés par
leur famille ", explique Dr. Antoine Essomba Endobo, médecin investigateur
principal. Les UPEC sont donc une solution qui permet aux PVVS d'avoir une
seconde famille et des médicaments à moindres coûts. " Si j'avais été
traitée à Yaoundé, je ne suis pas sûre que je me sentirais aussi bien, à
cause de l'éloignement, de la difficulté des rendez-vous, du manque
d'argent, des risques routiers et du temps ", a déclaré Gertrude Ateba, PVVS
à Sa'a dans son témoignage. Ce message à visage dévoilé lui a valu une prise
en charge désormais gratuite. Mais avant la prise en charge, une enquête est
nécessaire afin de justifier de l'indigence du patient et de son degré
d'infection. Face à toutes ces difficultés, le ministre de la Santé
publique, Urbain Olanguena Awono, qui présidait la cérémonie de remise de
don en compagnie de Jean François Valette, ambassadeur de France au
Cameroun, a annoncé la baisse du prix de dépistage à 500 Fcfa à partir de
septembre prochain (l'opération pouvait coûter jusqu'à 7000 F par le passé)
et le recrutement d'environ 700 personnels de santé dans les UPEC. Les
tarifs de 3000 Fcfa par examen pré thérapeutique seront appliqués dès le 1er
juillet prochain.
Outre le don du GIP Esther, le Comité national de lutte contre le Sida a
offert à l'Hôpital de district de Sa'a des médicaments de première nécessité
d'une valeur d'un million de Fcfa et 2000 tests de dépistage du VIH/Sida et
consommables.