La découverte de livermectine/Mectizan® en 1975 par les laboratoires MSD,
ainsi que la décision prise par ce laboratoire de le fournir gratuitement
pour le traitement de lonchocercoce, a permis la mise en uvre de la
stratégie appelée traitement par ivermectine sous directives communautaires
TIDC, dont le principe essentiel est que le médicament doit être administré
par des agents de la communauté désignés par la population elle-même et
spécialement formés aux diverses activités entourant le traitement
(Programme africain de lutte contre lonchocercoce-APOC) Ce programme a
uvré à lélimination de cette maladie débilitante et défigurante en tant
que problème de santé publique ; effort qui a également atténué limpact de
la maladie comme obstacle au développement socio-économique dans les régions
affectées (avec le programme de lutte contre lonchocercoce en Afrique de l
Ouest-OCP)
A la lecture de larticle ci-après, la recherche dun médicament
macrofilaricide, cest à dire efficace sur les vers adultes devient dautant
plus urgent (est-ce quil existe des perspectives encourageantes sur ce
point ?)
Christophe PRAT
Conseiller Pharmaceutique
Ministère de la santé publique du Cameroun
Cellulaire : 00 237 9625 82 65
e-mail : ceprat2@yahoo.fr
Cécité des rivières : alerte à l'émergence possible de résistance à
l'ivermectine
PARIS, 15 juin 2007 (AFP) - Des spécialistes mettent en garde contre
l'émergence possible de résistance du parasite responsable de la cécité des
rivières à l'ivermectine, seul médicament utilisable dans les campagnes de
lutte contre cette maladie qui affecte 37 millions de personnes dans le
monde.
La maladie est due à un parasite (un vers dénommé Onchocerca volvulus)
transmis par la piqûre d'une petite mouche noire, la simulie, vivant près
des rivières des zones fertiles.
La résistance du parasiste à ce traitement annuel risquerait de favoriser la
recrudescence de cette parasitose handicapante qui menace 90 millions
d'Africains et frappe plus de 400.000 habitants d'Amérique centrale et du
sud.
L'étude, conduite par Roger Prichard (université McGill, Montréal, Canada)
avec Jo Gyapong du Ghana (programme national contre la maladie), a porté sur
2.500 Ghanéens d'un vingtaine de villages. L'ivermectine a pour effet de
provoquer une diminution rapide, intense et prolongée du nombre de
microfilaires (des vers microscopiques constituant la forme larvaire et
pathogène du parasite) qui se développent dans les tissus sous-cutanés des
malades et gagnent progressivement les yeux. Dans quatre villages, les
parasites sous leur forme dite microfilaires sont réapparus après un
traitement apparemment efficace. En trois mois, la quantité de parasites
avait remonté, atteignant 7 à 21% du niveau d'avant traitement. Au bout de
six mois, elle avait grimpé à 54% du niveau initial. En revanche, dans les
autres villages concernés par l'étude, l'ivermectine avait gardé son
efficacité habituelle. Les résultats jugés préoccupants, dans quatre des
villages étudiés, suggèrent qu'une résistance à l'ivermectine des parasites
adultes est en train d'émerger, écrivent les auteurs. Dans un commentaire
dans Lancet, Peter Hotez, spécialiste américain de médecine tropicale,
estime en dépit de réserves d'ordre technique que c'est l'occasion de donner
l'alerte : tout programme anti-parasitaire reposant entièrement sur un seul
outil, en l'occurrence l'ivermectine, risque de dérailler et d'échouer.