[e-med] COMMUNICATION du ministre de la santé de la Guinée au Conseil des ministres (session ordinaire de ce 24 novembre 2016

COMMUNICATION du ministre de la santé de la Guinée au Conseil desministres (session ordinaire de ce 24 novembre 2016)

Le Ministre de la Santé a fait unecommunication sur le processus de renouvellement des sociétés grossistesrépartiteurs de médicaments en Guinée. Il a indiqué que laprésente communication a pour objectif, d’informer le Conseil Interministérieldes dispositions envisagées par le Ministère de la Santé en vue d’obtenir lesoutien du gouvernement pour la mise en œuvre du processus de renouvellementdes agréments des sociétés grossistes répartiteurs de médicaments en Guinée.Le Ministre a affirmé que les enjeux de l’activité dessociétés importatrices de médicaments sur la santé des populations et desconséquences sur le plan économique sont importants d’où la nécessité departager l’initiative avec l’ensemble des membres du gouvernement. Il a rappelé que la République de Guinée a depuis 1985procédé à une libéralisation des activités pharmaceutiques. La mise en placedes sociétés grossistes depuis cette date a connu une dérèglementation et unnon-respect des normes. Ce qui a conduit le pays à avoir près de 100 sociétésgrossistes répartiteurs dont la plupart alimentent le marché illicite dumédicament. Il a, à titreindicatif donné quelques chiffres de la sous-région pour une comparaison dunombre de sociétés grossistes :
- Le Mali :population 16 millions, nombre de pharmacies 536 pour 4 grossistes ;
- La Coted’ivoire : population 24 millions, nombre de pharmacies 800 pour 4 grossistes ;
- Le Niger :populations 16 millions, nombre de pharmacies 245 pour 3 grossistes ;- La Guinée :population 11 millions, nombre de pharmacies 400 pour 96 grossistes.

Le Ministre arévélé que les conditions de délivrance des agréments ne respectent pastoujours la Loi pharmaceutique. Il s’avère aujourd’hui que plusieurs dessociétés ayant acquises légalement des agréments sont à la base del’approvisionnement des marchés illicites de médicaments sur le territoirenational. Il a informé que,selon le FMI, 93% du marché du médicament est illicite en Guinée avec unchiffre d’affaire annuel avoisinant les 800 milliards de GNF. Le Ministre a déclaré que la criminalité pharmaceutiquereprésente de nos jours une réelle menace pour la santé publique dans notrepays. La mise sur le marché des médicaments ne répondant pas aux normes decommercialisation, constitue une grave violation du cadre législatif etréglementaire dans notre pays. Il a également souligné que la méconnaissance despropriétés du médicament, des règles relatives à la prescription, à ladispensation et à l’assurance qualité, exposent les consommateurs aux risquesd’intoxication et d’interaction médicamenteuses, parfois mortelles sur le plansanitaire.

Le Ministre a enoutre indiqué que la non application d’un régime fiscal sur le chiffred’affaire de ces contrevenants, représente une énorme perte qui se chiffre àdes milliards de francs guinéens pour notre économie. Il a donc exprimésa détermination à faire face à ce phénomène qui a pris de l’ampleur cesderniers moments, pour préserver la santé de nos populations en procédant aurenouvellement de l’ensemble des agréments délivrés aux sociétés grossistesrépartiteurs dans le pays sur la base d’une évaluation rigoureuse des agrémentsantérieurement délivrés et à l’analyse des activités des sociétés grossistes afin de voir celles qui répondent aux critères définis dans la Loipharmaceutique.

Le Ministre aprécisé que le but est d’arriver à un nombre réduit de sociétés grossistesrépartiteurs qui respectent l’ensemble des critères définis dans la Loi. Cecipermettra de : - Tarir les sources d’approvisionnement de notrepays en faux médicaments par une surveillance plus renforcée au niveau ducordon douanier ; - Revoirle nombre des grossistes importateurs à la baisse par un systèmed’accréditation de toutes les sociétés autorisées par l’Etat ;
- Assainirle secteur privé pharmaceutique par l’application correcte de la Loi et de laréglementation pour amener les gérants à plus de professionnalisme dans letravail.

Il a ensuite définiles critères suivants pour l’évaluation :

1. Critèresadministratifs : agrément, arrêté d’exploitation, pharmacien responsable,statut de la société, RCCM, etc.

2. Critères defonctionnalité : demande de visas d’importation depuis le 1erjanvier 2016, catégories de produits importés, pourcentage de médicamentsessentiels et génériques, numéros de lots, répertoire de prix actualisés, etc.

3. Critèresd’évaluation de terrain : conformité de la localisation par rapport àl’agrément/arrêté d’exploitation, surface, conditions de stockage appropriées.Pour atteindre cesobjectifs, le Ministre a sollicité le soutien du Gouvernement pour la réussitedu processus de renouvellement des sociétés grossistes répartiteurs demédicaments en Guinée. Au terme des débats, le Conseil a apporté son soutien auMinistre tout en l’engageant à mener une forte campagne de sensibilisation etd’information et d’envisager l’adoption d’un mécanisme officiel et fiabled’importation de médicaments. Cécé Vieux Kolié
PharmD, MPH
Conseiller pharmaceutique Bureau OMS Guinée Tel: +224 664 38 77 18
+224 622 35 08 23
+224 656 15 15 97
E-mail: vkcece@yahoo.fr

Bravo à votre Ministre pour enfin mettre les pieds dans le plat. Il existe à ma connaissance un rapport de l'inspection générale de la santé qui cible les insuffisances et la non conformité d'un grand nombre de grossistes. Sans respect des normes présentées lors de la demande d'agrément, il y aurait du avoir retrait immédiat de l'agrément.

Bon courage

Serge Barbereau

Chers collegues Bonjour

J'ai eu a evaluer, pour le compte de la Banque Mondiale en juin 2012, la chaine d'approvisionnement y compris la filiere des grossistes repartiteurs prives et le constant etait alarmant. Effectivement l'Inspection generale de la Sante avait mis en exergue beaucoup de dysfonctionnements a ce niveau mais des complicites ca et la entravent la bonne action.

Eby CHEIKH KHOU

Bonjour,

Espérons que ça fasse tache d'huile et que ça éveille conscience l'ensemble des plus hautes autorités de ce pays. Nous ne sommes pas entrain de parler du circuit parallèle ou marché de la rue, mais du circuit d'approvisionnement légal.

En effet, dans notre contexte africain (du moins pour la majorité des pays) où nos pays dépendent à plus de 99% des importations de l'extérieur, les grossistes restent un maillon plus que crucial pour garantir l"accès à des médicaments de qualité, efficace et sans danger.

Aussi, avec la mondialisation et le risque très élevé de pénétration des faux médicaments, il est important de penser à limiter même le nombre trop élevé de grossistes et de renforcer le contrôle/inspections bonnes pratiques et bien-sur règlementaires avec des sanctions effectives.

Cordialement

Dr SAWADOGO Windégoudi Casimir
Sce Inspection Phceutique (SIP)DGPML /Ministère de la Santé
Burkina-Faso
cel : 70442942/78211152 bur : 50324660
swcasi@yahoo.fr

Bonjour Serge
Effectivement c est pourquoi il est important de le soutenir dans cette dynamique.
Avez vous un Model d évaluation des agréments autrement dit un système d accréditation des grossistes.
Salutations cordiales
Dr Konate