Deux anciens ministres arrêtés pour corruption
CAMEROUN - 31 mars 2008 - AFP
Deux anciens membres influents du gouvernement camerounais, l'ex-ministre de
l'Economie et des Finances Polycarpe Abah Abah et son ex-collègue de la
Santé Urbain Olanguena Awono, ont été arrêtés lundi pour "détournement de
fonds publics", a-t-on appris de source officielle.
http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_depeche.asp?art_cle=AFP354
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"Ils ont été arrêtés pour détournement de fonds publics", a déclaré à l'AFP
le porte-parole du gouvernement Jean Pierre Biyiti bi Essam.
"Plusieurs de leurs anciens collaborateurs sont également concernés par ces
arrestations, dont le responsable du comité national de lutte contre le sida
du ministère de la Santé", a-t-il ajouté sans fournir davantage de
précisions.
Un ancien trésorier payeur général du Cameroun fait partie des personnes
arrêtées, selon un responsable camerounais qui n'a pas précisé son identité.
Les deux ex-ministres, interpellés à Yaoundé, avaient été démis de leurs
fonctions en septembre lors d'un remaniement gouvernemental.
Ancien directeur des impôts, Polycarpe Abah Abah avait été nommé ministre de
l'Economie et des Finances en 2004, tandis qu'Urbain Olanguena Awono a été
le titulaire de la Santé publique entre 2001 et 2007.
Ces derniers jours, d'insistantes rumeurs faisaient état de leur arrestation
imminente pour corruption.
L'ex-ministre de l'Economie est particulièrement considéré, par la presse
privée mais aussi bon nombre de diplomates étrangers, comme l'un des plus
mauvais élèves en matière de bonne gouvernance, au moment où le Cameroun
promet aux bailleurs de fonds de lutter contre la corruption, endémique dans
le pays.
Vendredi, le ministre de la Justice Amadou Ali avait déclaré devant
l'Assemblée nationale que l'opération "Epervier" de lutte contre la
corruption se poursuivait et qu'une vingtaine de dossiers étaient à l'étude
des magistrats.
L'opération "Epervier" a été lancée par le Premier ministre Ephraïm Inoni à
son arrivée à la tête du gouvernement fin 2004, sous la pression des
bailleurs de fonds internationaux.
Plusieurs hauts responsables camerounais ont été condamnés en 2007 à de
lourdes peines. L'ex-ministre Alphonse Siyam Siwé a ainsi écopé en décembre
de 30 ans de prison pour des détournements au Port autonome de Douala (PAD).
Malgré ces efforts, de nombreuses ONG locales et des diplomates estiment que
la corruption demeure généralisée au Cameroun, qui figure toujours, malgré
une légère amélioration, parmi les pays les plus touchés par ce fléau selon
le classement de l'organisation Transparency International.
Quelques jours après de violentes émeutes fin février en marge d'un
mouvement contre la cherté de la vie et une révision constitutionnelle
controversée, le président Paul Biya avait lui-même fait part de sa
"détermination" à poursuivre la lutte contre la corruption.
Deux anciens membres influents du gouvernement camerounais, l'ex-ministre de
l'Economie et des Finances Polycarpe Abah Abah et son ex-collègue de la
Santé Urbain Olanguena Awono, ont été arrêtés lundi pour "détournement de
fonds publics", a-t-on appris de source officielle.