(OMS- Ebola response roadmap - Situation report -19 November 2014
There have been 15 145 reported cases of Ebola virus disease, with 5420 reported deaths.
· Transmission is persistent in Guinea, Liberia and Sierra Leone.
· The response continues to evolve in the three most-affected
countries, with increases in capacity for EVD case management and safe and
dignified burials, and widespread access to laboratory services.
· A total of 6 confirmed and probable cases and 5 deaths have been
reported in Mali.
Plus d¹informations disponibles ici :
http://www.who.int/csr/disease/ebola/situation-reports/en/?m=20141119
CB)
Ebola : le bilan et les interrogations
Par Le republicain mali
http://malijet.com/a_la_une_du_mali/116704-ebola_le_bilan_et_les_interrogat
ions.html
LE DR DIOMANDE AUSSI HELAS !
Hier jeudi, vers 11h, Ebola a tué six fois sur notre territoire. La
sixième victime de la terrible fièvre n¹est autre que le Dr Diomandé de la
clinique Pasteur. Avec l¹infirmier décédé le 11 novembre, le défunt
médecin s¹est occupé de prodiguer des soins à l¹imam guinéen interné à la
clinique le 25 octobre et décédé le surlendemain.
Est-ce du regretté toubib que le rapport de suivi du Pr Samba Sow du
mercredi 19 novembre disait : « Parmi les personnes en contact avec le
patient guinéen, une (1) personne a été déclarée positive, et est en
traitement par les services spécialisés. Son état de santé présente une
amélioration notable » ?
Si oui, les choses ont dû hélas se brusquer. Reste qu¹il faut pointer une
anomalie : le 18 novembre on n¹en était à cinq morts confirmés,
c'est-à-dire ceux qui ont été testés positifs au virus d¹Ebola, (un à
Kayes, un en commune 5 et trois en commune IV) selon le bilan quotidien
d¹une taskforce dans laquelle l¹équipe du Pr Samba Sow siège aux côtés
d¹organisations internationales pertinentes et d¹humanitaires venus au
chevet de notre pays.
Pourquoi ce bilan diffère t-il de celui que l¹équipe du Pr Sow met à la
disposition des Maliens. Celui-ci dans son rapport du 19 novembre parle de
quatre morts : un à Kayes, « trois en rapports avec l¹imam guinéen ». Il
faut préciser qu¹aucun bilan ne prend en compte les décès qui ne sont pas
prouvés comme étant dûs à Ebola. C¹est le cas de l¹imam guinéen, de son
hôte bamakois et de sa première épouse.
CE N¹EST PAS LA SEULE MAUVAISE NOUVELLE
Tout indique, selon les spécialistes, que la Haute Guinée jusque-là
relativement épargnée, devient un foyer de l¹épidémie. Le 10 novembre,
selon le rapport interne d¹une agence onusienne, Siguiri, à un jet de
pierre du Mali totalisait 17 cas confirmés, Kankan : 4 ; Kouroussa : 5 ;
Faranah : 17.
Des broutilles comparées des villes d¹autres régions guinéennes : Conakry
(272 cas), Kerouané (165 cas) ou Nzerekoré (121 cas). Mais la
contamination de la Haute Guinée indique que l¹épidémie est à nos portes
et la très libre circulation des personnes (comme le prouve le cas de
l¹imam de Kouremalé venu mourir à la clinique Pasteur) fait craindre de
possibles nouveaux foyers d¹infection dans notre pays.
C¹est cela la crainte majeure des humanitaires. Parce que si les chiffres
n¹existent pas pour Kouremalé Guinée, des indices convergent que la
maladie y sévit et qu¹elle peut même s¹y développer du fait de l¹habitude
prise par les populations de refuser l¹assistance médicale en cas de
suspicion d¹Ebola.
« nous avons rencontré à Kouremalé plusieurs personnes convaincues que ce
sont les médecins qui inoculent cette maladie quand on va les voir pour un
autre mal » s¹inquiète Cheik Amadou Diouara, reporter de l¹agence Thomson
Reuters, qui a séjourné à Kourémalé, côtés guinéen et malien samedi,
dimanche et lundi derniers.
UNE BONNE NOUVELLE MAIS DES DEFIS
La taskforce mis en place contre Ebola dans notre pays estime que malgré
les cas confirmés et suspects d¹infection, l¹épidémie est contrôlable.
Elle est loin de la force de pénétration qu¹elle connut en Guinée, au
Sierra Leone et au Liberia.
Et, avis de reporter, il est étonnant que les habitants de Kouremalé Mali
soient plus conscients des enjeux de la maladie et se protègent mieux que
leurs voisins de Kouremalé Guinée (ce qui indique une certaine réussite
des actions d¹information initiées au Mali).
En outre, contrairement à la Guinée, le Mali est un pays de concentration
onusienne (plus de 12 hommes à la Minusma) et en raison de sa crise
sécuritaire, il est tenu à l¹¦il par ses partenaires. Nous aurons donc
l¹accompagnement requis. Mais ces mêmes partenaires restent inquiets de la
tiédeur du corps médical malien vis-à-vis de leur engagement sur le front
de la lutte anti-Ebola comparés au personnel de santé en Guinée.
Autant de médecins, d¹infirmiers, d¹étudiants en médecine, de secouristes
devraient pourtant être un atout. Dernier défi : les ressources.
A Kouremali Mali, le reporter de Reuters décrit pratiquement des médecins
aux pieds nus, sans masque et avec une paire de gants quand il y en a.
L¹épidémie ne se combat dans le dénuement. Même si le budget proposé le 4
novembre par le Ministère de la Santé à nos partenaires a peu de chances
d¹être financé en raison de son coût surtout : plus de six milliards Cfa
en trois mois et dix huit milliards pour six mois si l¹épidémie doit
s¹étendre !
Adam Thiam