[e-med] Evaluation de la formation sur les bonnes pratiques de dispensation des ARV

EVALUATION D'UNE FORMATION SUR LA DISPENSATION DES ANTIRETROVIRAUX

Une formation aux bonnes pratiques de dispensation des antitétroviraux pour
des pharmaciens en majorité hospitalier de plusieurs villes de France, a été
organisée du 12 au 14 octobre 2006 à la Faculté des sciences pharmaceutiques
de l'Université René Descartes à Paris V. La méthode d'apprentissages par
problèmes et par simulation des cas a été choisie pour mieux coller aux
attentes du terrain et afin de mieux combiner les connaissances théoriques,
les gestes et les comportements nécessaires au développement de bonnes
pratiques de dispensation par le pharmacien qui demeure le dernier
professionnel de la santé que le malade rencontre avant la prise de ses
médicaments. La formation a été planifiée en cinq étapes qui sont
respectivement :
*Accueillir et interroger le patient ;
*Analyser l'ordonnance pour sécuriser la délivrance ;
*Valider, préparer et délivrer les médicaments de l'ordonnance ;
*Donner des informations, des instructions et des mises en garde ;
*Suivre le traitement prescrit pour identifier les difficultés rencontrées
par le malade lors de la prise de ses médicaments et s'intégrer dans la
prise en charge des malades du VIH/sida.
*Douze participants encadrés par trois facilitateurs, un coordinateur, qui
ont été aidé dans la conduite de la formation par un comité d'évaluation qui
faisait un point chaque jour sur l'atteinte des objectifs préalablement
fixés. Une évaluation structurée par objectif d'apprentissage a permis
d'identifier
les différentes aptitudes acquises par les participants à l'issue des
apprentissages.

Les résultats des évaluations des apprentissages sont :
- La majorité des participants a compris l'intérêt du découpage des
actes de la dispensation en cinq étapes avec des tâches à accomplir en
gestes et en comportements dans chacune d'elles en utilisant une méthode
logique, déductive et permettant de précéder de façon systématique pour ne
rien oublier de faire pour le malade qui est mis au centre de l'acte de
dispensation grâce à un simulateur du patient lors des jeux des rôles.
- L'identification de l'accueil du malade comme un grand moment
d'échanges
avec lui pour atténuer ses craintes et le mettre en confiance en usant de
techniques bien rodées de la communication avec les patients.
- L'analyse de l'ordonnance est un instant fort dans la sécurisation
des médicaments qui seront délivrés au patient, il est aussi un moment pour
mieux connaître l'objectif thérapeutique visé par le prescripteur tout en
évaluant la volonté du malade à mener à son terme le traitement prescrit et
entrevoir comment le convaincre au besoin de la nécessité de prendre tous
ses médicaments pour se soigner.
- La validation, la préparation et la délivrance de l'ordonnance ont
été appréhendées par les participants à juste titre, comme l'étape
d'acquisition
d'un savoir-faire technique et administratif en organisant les différentes
tâches de manière logique et systématique pour ne rien oublier lors de
l'exécution.
Cette étape permet au malade d'acquérir le bien matériel pour lequel il est
venu à la pharmacie (le médicament) sans plus.
- L'information du malade complète l'étape précédente, car elle
permet au patient de s'approprier les médicaments qui viennent d'être
délivrés et de les intégrer comme ses biens propres au maintien de son état
de santé. L'information renforce la conviction sur les bienfaits du
traitement si les précautions d'usage sont toutefois respectées.
- Le suivi du traitement a été perçu par les participants, comme un
moment d'évaluation des difficultés rencontrées par le malade, soit lors de
la prise de ses médicaments, soit du fait de l'apparition de symptômes
annonçant des effets indésirables ou une affection opportuniste et l'aider à
en parler à son médecin traitant.

Conclusion
Pour parvenir à une dispensation de qualité des médicaments en général et
des antirétroviraux en particulier, il faut non seulement avoir des
infrastructures bien adaptées à l'activité et un personnel qualifié et en
nombre suffisant, mais posséder un référentiel fait de procédures logiques,
déductives et systématiques qui permettent d'accomplir toutes les tâches
recommandées et d'éviter des oublis. En outre, des rappels fréquents des
bonnes pratiques de dispensation par l'organisation de séminaires de
formation permettent d'éviter de tomber dans les dérives qui sont générées
par la routine.

A. Helali
Professeur de pharmacologie clinique
Centre National de Pharmacovigilance et de Matériovigilance
helali_k@hotmail.com

Remerciements à tous les partenaires qui ont permis la réalisation de cette
formation : le Centre National de Pharmacovigilance et de Matériovigilance
d'Alger, le Réseau Médicaments et Développement, la Société Française de
Lutte contre le Sida, le Gip-Esther, les Utip, la faculté de pharmacie Paris
V, les facilitateurs, les participants et les simulateurs.