[Remerciements à Charles Rambert pour la traduction de cet article.CB]
LE COMITE EST PRES DE LA FIN DE SON EVALUATION DE LA PERFORMANCE DE L'OMS A
PROPOS DE LA PANDEMIE H1N1
Le comité chargé d'évaluer la performance de l'OMS dans sa réponse à la
pandémie de H1N1 et de définir si l'OMS avait été influencée par l'industrie
pharmaceutique travaille cette semaine à la version finale de son rapport.
Les commentaires apportés au rapport préliminaire qui dédouanaient l'OMS
d'avoir mal agi, seront analysés par le comité et le rapport sera publié
plus tôt que prévu avant l'Assemblé Générale prévue en mai.
La quatrième et dernière réunion du Comité International Health Regulations
(IHR) Review Committee se tient du 28 au 30 mars. Son rapport final sera
présenté à la 64e Assemblée Générale prévue du 16 au 24 mai prochain, et il
sera divulgué avec la documentation remise dès le début de l'assemblée,
d'après une information du président du comité, Harvey Fineberg, qui est
aussi le président de National Academies Institute of Medicine in Washington
DC.
Ceci se passe avant la prochaine réunion sur la préparation à répondre aux
pandémies de grippe de l'OMS (WHO Open-Ended Working Group on Pandemic Flu
Preparedness) qui se tiendra du 11 au 15 avril.
Le dernier document présente trois conclusions préliminaires et 15
recommandations. Selon Fineberg, qui l'a annoncé lors d'une conférence de
presse hier, le comité a entendu entre 15 et 20 présentations hier en séance
plénière, et il a reçu de 20 à 30 commentaires additionnels aux précédents
document. Même si la plupart des commentaires sont positifs, quelques
observateurs soulèvent des questions et des critiques. Les membres du comité
vont en tenir compte dans le rapport final, a-t-il déclaré.
"Le comité a fait de son mieux pour sortir un rapport basé sur les preuves
qui lui ont été présentées" a déclaré Fineberg. On a mené de longs
entretiens et une analyse sérieuse des preuves et des documents soumis au
comité sur la pandémie.
L'objectif de ce rapport n'était pas d'envoyer l'OMS au pilori. "Nous
voulions un rapport constructif, qui apporte des améliorations à la réponse
aux urgences publiques en santé, dont les pandémies" a-t-il dit.
Le comité a recommandé que chaque pays, en tenant compte de l'évaluation de
ses propres priorités, coûts et avantages, utilisent les vaccins contre la
grippe comme un moyen de protéger la population et d'accroître ses capacités
de production au moment d'une pandémie.
Un commentaire y répondait, prévoyant d'immuniser quand on n'est pas face à
devoir protéger la population à un moment donné contre une maladie donnée.
Autrement, le faire peut, à long terme, affaiblir la confiance de la
population en de telles recommandations, a dit Fineberg. Elargir la base de
la vaccination pour faire tourner les usines peut être perçu par le public
comme un mélange de problèmes de la santé publique avec des intérêts privés,
puisqu'il va y avoir augmentation d'opportunités commerciales.
La porte reste ouverte à une influence excessive de l'industrie.
Au sujet de la supposée influence de l'industrie sur l'OMS dans la gestion
de la pandémie de H1N1, Fineberg déclare qu'on ne peut être négatif. Il
ajoute qu'on ne peut pas prouver l'absence d'influence. Le comité n'a trouvé
aucune preuve dans ce sens, il n'y a pas de preuves directes ou indirectes,
seulement des déclarations de ceux pour qui "c'est la seule explication
possible".
"On croit qu'il y a d'autres explications aux actions entreprises", par
exemple "le pouvoir de l'éthique en santé publique pour empêcher la perte de
vies humaines" ajoute-t-il.
Qu'il n'y ait aucune preuve tangible d'une influence inappropriée de
l'industrie sur les décisions de l'OMS "est totalement cohérent" avec les
recommandations du Comité de renforcer la gestion des conflits d'intérêts.
Cette recommandation est plus utile en termes de bonnes pratiques et de
prévention qu'à vouloir corriger des erreurs du passé, a-t-il dit.
Les décisions sur le virus, les besoins en vaccins, les tests et la
distribution des vaccins n'ont pas été faits sans se poser de questions sur
la situation. . . Ce n'était pas l'acceptation sans discernement d'une offre
commerciale" dit-il.
"Cette expérience démontre qu'on ne peut pas faire grand chose face à une
urgence" ajoute Fineberg. Que peut-on faire pour se préparer? Pour l'instant
le comité pense qu'on peut faire plus, mais on n'a pas fini d'en discuter.
Chan est à la recherche de conseils pour faire face à la prochaine pandémie
Hier, la directrice générale de l'OMS, le Dr Chan a déclaré que les
précédents documents ont été étudiés en détail par l'OMS. "Depuis le début
de cette procédure, l'OMS s'attendait à des critiques claires et sincères,
basées sur des faits, des forces et des faiblesses dont elle a fait preuve
dans sa réponse à la pandémie grippale de 2009" a-t-elle dit.
"On a besoin de conseils sur ce qui doit changer, aux niveaux technique,
gestion, politique et même financier, pour améliorer le leadership de l'OMS
quand la prochaine pandémie apparaîtra". Et elle a ajouté que l'OMS doit
mieux gérer les conflits d'intérêts et que l'OMS s'y attelle déjà.
Cependant elle ajoute que certaines recommandations du comité seront plus
faciles à exécuter que d'autres, comme le disent aussi certains pays
membres. Ainsi en va-t-il de "la faiblesse de la réponse à une pandémie qui
déborde largement le champ de l'autorité et de l'influence de l'OMS". C'est
le genre de faiblesse qui découle de problèmes systémiques plus larges. En
d'autres mots, ils dépendent de la façon dont ce monde est organisé et
dirigé.
Chan a aussi déclaré que le document précédent dédouanait l'OMS
d'accusations comme celle-ci: "L'OMS a annoncé une fausse pandémie pour
remplir les poches de l'industrie".
L'évaluation de la réponse mondiale à la pandémie de H1N1, appelée grippe
porcine, a été demandée lors de la réunion du bureau exécutif de l'OMS en
janvier 2010, et on a demandé à IHR International Review Committee de s'en
charger tout comme de revoir ses méthodes de fonctionnement. On a commencé
le travail en avril 2010.
IHR (2005) est un outil international mis en place le 15 juin 2007. Il a
pour objet la prévention, la protection, le contrôle et la réponse en santé
publique à la dissémination internationale des maladies dans des conditions
en accord avec les risques en santé publique et en s'y limitant, tout en
évitant toute interférence indue avec le commerce privé.
H1N1 a été la première urgence en santé publique depuis la création de IHR.
Cette évaluation avait trois objectifs: évaluer le fonctionnement de IHR,
évaluer la réponse à la pandémie de H1N1 en y incluant le rôle de l'OMS, et
tirer les leçons pour renforcer la préparation et la réponse aux prochaines
pandémies et autres urgences publiques.
En septembre, Chan a dénié toute influence de l'industrie pharmaceutique
dans la réponse de l'OMS à la pandémie.
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