[e-med] Le Cameroun et les M�dicaments de la Rue

E-MED: Le Cameroun et les M�dicaments de la Rue
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Cameroun: "M�dicaments de la Rue, enjeux et p�rils pour la Sant� et
l'�conomie"

Chers E-Mediens,

Au Cameroun, le probl�me de ventes illicites de m�dicaments existe avec la
m�me acuit� que dans tous les autres pays du Continent ; le gouvernement
avait m�me pris des dispositions l�gales en cr�ant dans les r�gions ou
provinces du pays (10) des Comit�s de lutte qui int�grent les Gouverneurs,
la Gendarmerie, la d�l�gation Provinciale de la Sant�, l'Ordre et le
Syndicat des pharmaciens.

En dehors de quelques cas isol�s de blocages pour complicit� tacite,
observ�s dans certains d�partements, toutes les autorit�s administratives,
ont toujours main dans la main essay� de combattre ce fl�au.La fr�quence des
descentes dans les march�s et autres lieux de ventes illicites de
m�dicaments a souvent diminu� de mani�re visible le ph�nom�ne.D'ailleurs,
l'arr�t de ces descentes a tr�s souvent �t� plus li� au manque de finances
pour le fonctionnement des comit�s(carburant, per-diem des gendarmes etc.)
qu'� la mauvaise foi des autorit�s.

Il faut dire que le financement pr�vu par le MINSANTE pour cette activit�
�tant souvent infime, les caisses des Syndicats et Ordres des pharmaciens
sont tout autant vides suite aux ravages induits par ce fl�au.

Au del� des mesures de sanctions, des discours et des descentes qui sont
faits contre les vendeurs � la sauvette avec les succ�s mitig�s que nous
connaissons, et surtout pour supprimer la suspicion qui existe entre les
pharmaciens d'une part, et les m�decins y compris les Techniciens
M�dico-Sanitaires d'autre part, sur la responsabilit� des uns et des autres
dans le ph�nom�ne, alors qu'ils doivent travailler ensemble, il est
peut-�tre temps de voir le probl�me autrement.

Au Cameroun, dans le cadre du suivi des �changes avec le Nigeria, une �ude
avait �t� r�alis�e en Octobre 1999 par la Direction des statistiques du
Minist�re des Finances, sur la distribution informelle des m�dicaments.

L'analyse du probl�me du point de vue de la Sant� publique a revel�e que:

- 78,1 % des vendeurs � la sauvette des m�dicaments n'ont re�u
aucune formation sp�cifique (90 % � Garoua et 82,9 % � Douala).

- 55,8 % des prescriptions proviennent du personnel m�dical (77,4
% � Bamenda et 64,5 % � Douala).

- 15,8 % de produits vendus sont p�rim�s.

- 72 % des acheteurs sont �g�s entre 21 et 45 ans, dont 50,2 %
sont du niveau du secondaire.

- 86,6 % des acheteurs connaissent le produit qu'ils vont acheter
volontairement dans "la rue"; la majorit� des acheteurs a le niveau du
secondaire, donc il n'y a pas de probl�me d'ignorance.

- 54,1 % des acheteurs y vont par habitude et 42,7 % avec
l'ordonnance.

- 41,7 % des acheteurs pensent que c'est un bon produit (86,9 % �
Bamenda: c'est la capitale provinciale du Nord-Ouest anglophone, avec une
tradition des "drugstore").

- de nombreuses structures de sant� priv�es et urbaines se ravit
aillent dans ce march�

- aucun moyen de contr�le ad�quat ne permet au MINSANTE de
s'assurer que ces m�dicaments ne sont pas revendus sous le manteau par
le personnel sanitaire ;

La cons�quence de cet �tat des faits est un traitement inad�quat des
maladies, un usage irrationnel des m�dicaments et une mauvaise observance
des traitements

Les deux (2) motivations qui conduiraient les clients vers la "pharmacie de
la rue" sont :

- la possibilit� d'une vente au d�tail

- le prix relativement bas pratiqu�.

Du point de vue �conomique, on a constat� dans cette �tude que:

- 91,9 % des vendeurs de m�dicaments sont des hommes, 87,7 % sont
�g�s de 21 � 45 ans

- 71% des vendeurs � Bamenda sont du niveau du secondaire;

- 21 % des vendeurs ont un chiffre d'affaires hebdomadaire de plus de
40.000 F CFA soit 160.000 F CFA par mois ;

- 72 % des acheteurs sont �g�s entre 21 et 45 ans dont 50,2 % sont
du niveau du secondaire ;

- 31,9 % des acheteurs ont un revenu situ=E9 entre 40.000 F CFA et
100.000 CFA (43 % � Douala) ;

- 57,4 % des acheteurs ont un revenu de 7.000 � 20.000 F CFA �
Bamenda ;

- le march� central de Douala a pr�s de 2.000 vendeurs ;

- 60 % des acheteurs travaillent eux-m�mes dans le secteur
informel, 25 % ont un emploi dans le secteur moderne et 15 % sont des
fonctionnaires.

Questions:

1) Pourquoi des personnes lettr�es iraient-elles dans la rue chercher leur
m�dicament, aupr�s de vendeurs sans formation sp�cifique?

2) Comment expliquer la raison qui amene des gens � s'y rendre avec des
ordonnances?

3) Quelles strat�gies le secteur priv� des officines doit mettre en oeuvre
pour r�cup�rer cette population?

D'exp�rience, il vaut mieux envisager des actions coordonn�es entre l'Etat
et les intervenants, y compris des mesures allant vers l'int�gration
v�ritable du secteur priv� pharmaceutique dans le circuit du MEG.

Dr NGONO MBALLA Rose
EDM/NPO
OMS, BP 155 Yaound�
Cameroun.

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