N A T I O N S U N I E S
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA)
Réseaux d'Information Régionaux Intégrés (IRIN)
SOMMAIRE:
1 - NIGERIA : Des progrès dans l'accès aux traitements contre le sida --
rapport
2 - NIGERIA : La Fondation Clinton, un nouveau partenaire dans la lutte
contre le VIH
1. NIGERIA : Des progrès dans l'accès aux traitements contre le sida --
rapport
LAGOS , le 18 juillet (IRIN) - Même si les autorités n'ont pas atteint leur
objectif de mettre 250 000 patients sous traitement comme elles l'avaient
prévu, l'accès aux médicaments antirétroviraux (ARV) a fait d'importants
progrès au Nigeria, selon un rapport officiel.
Le rapport consolidé sur les traitements, réalisé par le Programme de
contrôle national sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles
(NASCP en anglais), que vient d'obtenir PlusNews, révèle que la mise à
disposition des ARV, l'accès aux services de dépistage et de prévention se
seraient sensiblement améliorés, notamment depuis janvier 2006.
C'est en effet à cette date, soit quatre ans après le lancement du programme
national de prise en charge, que le président Olusegun Obasanjo a décidé la
gratuité des traitements ARV sur le territoire nigérian.
Ainsi, en juin 2006, 72 650 patients suivaient une thérapie ARV, contre 40
000 à 50 000 personnes six mois plus tôt, a expliqué le docteur Levi Uzono,
du NASCP, qui a présenté le rapport aux acteurs de la lutte contre
l'épidémie lors d'une cérémonie à Abuja, la capitale du Nigeria.
Le nombre de sites de prescription des traitements s'est également accru,
passant en un an de 33 à 75, en-deçà des objectifs des autorités qui
tablaient sur une centaine de sites.
Via ces centres de traitement, le programme national offre actuellement des
ARV à 29 000 personnes, tandis que les initiatives privées permettent de
soigner 45 364 patients à travers le pays, a précisé le docteur Uzono.
En mars, le professeur Babatunde Osotimehin, qui préside le Comité national
d'action contre le sida (Naca), confiait à PlusNews que, compte tenu des
"financements du Fonds mondial [de lutte contre le sida, la tuberculose et
le paludisme], de l'initiative présidentielle américaine Pepfar, de la
Banque mondiale et du gouvernement fédéral, nous espérons que 250 000
personnes seront sous traitement antirétroviral d'ici juin 2006".
Le NASCP a évoqué le délabrement des infrastructures, les coupures de
courant permanentes, l'absence d'entretien des équipements et le manque de
compétences du personnel médical dans les centres de santé pour expliquer
l'échec du programme public de prise en charge.
Du coup, ce sont les programmes financés par les Etats-Unis, tels que celui
de l'Institut de virologie humaine (Institute of Human Virology, IHV), le
Plan d'urgence du président George Bush contre le sida (Pepfar) ou
l'Initiative globale sur le VIH/SIDA au Nigeria (GHAIN en anglais), qui
prennent en charge le plus grand nombre de patients, avec 41 773 personnes
sous traitement - soit respectivement 7 773, 17 000 et 6 600 malades.
Les organisations non-gouvernementale AIDS Relief et Médecins sans
frontières (MSF) offrent de leur côté des ARV à 2 691 et 1 300 patients,
selon le même rapport.
En outre, 100 000 personnes auraient accès aux programmes de prévention de
la transmission du VIH de la mère à l'enfant, 40 000 femmes grâce au
gouvernement et 60 000 dans le cadre des programmes financés par
Washington - 35 000 personnes bénéficient d'une prise en charge du Pepfar,
25 000 autres d'un soutien du GHAIN.
<b>Les activistes jugent les résultats insuffisants</b>
Le projet GHAIN serait en outre le plus important distributeur de services
de dépistage du VIH, avec 200 000 personnes testées depuis le lancement du
programme national, sur un total de 201 378 candidats.
Selon les activistes, ces chiffres sont largement insuffisants alors que
près de quatre millions de personnes vivent avec le VIH/SIDA au Nigeria, le
troisième pays au monde le plus touché en terme de nombre de personnes
infectées après l'Inde et l'Afrique du sud.
"Bien que nous puissions affirmer que des progrès ont été réalisés, puisque
davantage de personnes ont accès aux ARV, nous ne pouvons ignorer que
[l'Etat est] encore loin d'atteindre ses objectifs", a estimé Omololu
Falobi, directeur de programme au sein de l'ONG Journalistes contre le sida
(Journalists Against AIDS, JAAIDS), basée à Lagos.
Omololu Falobi a fustigé l'absence de coordination et la mauvaise évaluation
des programmes par l'Etat, incapable d'estimer le nombre exact de personnes
prises en charge par le système public.
Ainsi, selon certains acteurs de la lutte contre l'épidémie, le nombre réel
de personnes sous traitement au Nigeria s'élèverait à 97 701, soit 25 051
patients de plus que ne le mentionne le rapport de la NASP.
"La conséquence de cela, c'est que nous n'avons pas de tableau exact de qui
fait quoi. La qualité des médicaments n'est pas garantie (.) et l'absence de
compte-rendus corrects sur le secteur public de la part du Naca [le Comité
national d'action sur le sida] provoquent des abus et des tricheries
inévitables", a expliqué M. Falobi.
Sous le feu des critiques, le Nigeria a assisté, en mai, à l'annulation de
deux subventions de près de 70 millions de dollars accordées sur cinq ans
par le Fonds mondial, en raison du peu de résultats obtenus par le Naca sur
le front de l'épidémie.
Pour les activistes du Mouvement d'action pour les traitements (TAM, en
anglais), la responsabilité de l'échec revient aux autorités, incapables de
coordonner les interventions en faveur des populations infectées et de
multiplier les centres d'accueil et de traitement des patients.
Ainsi, les deux principales villes du pays, Lagos et Abuja, abritent
respectivement 11 et 12 sites de traitement, soit 23 sites sur les 75 qui
existent officiellement dans ce pays de 126 millions d'habitants. Le plus
grand Etat de la fédération, Oyo, dans le sud-ouest, ne possède, lui, qu'un
seul centre de prescription.
"C'est très stressant et coûteux pour les personnes séropositives d'avoir à
voyager pour avoir accès au traitement alors qu'il peut y avoir une
décentralisation [des traitements] dans les centres médicaux", a expliqué
Oba Oladapo, du TAM.
Pour le TAM, il est nécessaire que l'Etat communique davantage, non
seulement avec les media mais aussi avec ses partenaires et les acteurs de
la lutte contre le VIH, afin que les personnes sous traitement, en attente
de dépistage ou d'examens sachent où s'adresser en cas de besoin.[ENDS]
2 - NIGERIA : La Fondation Clinton, un nouveau partenaire dans la lutte
contre le VIH
DAKAR, le 18 juillet (IRIN) - En signant lundi un accord avec le Nigeria, la
Fondation Clinton s'est engagée à faciliter la fourniture de médicaments
antirétroviraux (ARV) subventionnés, notamment pour les enfants infectés au
VIH.
En visite au Nigeria, le troisième pays au monde le plus touché en terme de
nombre de personnes infectées après l'Inde et l'Afrique du sud, l'ancien
président américain Bill Clinton a assisté, aux côtés du chef de l'Etat
Olusegun Obasanjo, à la signature de cet accord censé améliorer l'accès du
pays aux médicaments et aux fournitures bon marché.
La Fondation Clinton s'est également engagée à développer le programme de
prise en charge des enfants séropositifs, à soutenir la mobilisation des
ressources financières nécessaires à l'amélioration de l'accès aux
traitements et à fournir une assistance technique au géant africain.
De son côté, le Nigeria devra faciliter l'entrée du matériel, des services
et des médicaments, notamment en matière d'allégement de taxes douanières et
fiscales, et tenir informer son partenaire sur les décisions et initiatives
prises en vue de freiner la propagation de l'épidémie.[ENDS]