E-MED: Phytoth�rapie africaine (4)
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Bonjour,
Effectivement, je souscris � l'opinion selon laquelle la recherche
phytochimique bas�e sur certaines plantes africaines a depuis de nombreuses
ann�es fait le point sur les propri�t�s th�rapeutiques, mais que le facteur
�conomique a une grande importance dans la mise sur le march� de produits
r�alis�s � partir d'extraits ou de synth�se.
Toutefois, je signale qu'il peut exister d'autres facteurs pouvant avoir une
influence sur l'am�lioration de la connaissance de certaines plantes :
l'int�r�t de nombreuses communaut�s scientifiques ou plus "�sot�riques"
concernant certaines propri�t�s stup�fiantes ou apparent�es des plantes
africaines.
Je vous invite � visiter le site http://www.ibogaine.org que je viens de
d�couvrir.
L'iboga est une plante tr�s employ�e au Gabon, en particulier lors des
c�r�monies intiatiques. Cette plante a depuis toujours suscit� l'int�r�t ou
au moins la curiosit� des chercheurs. En effet, l'�tude de tarbenanthes
iboga rev�t de multiples aspects, et en particulier, une dimension mystique
qui, � mon avis, attire beaucoup les personnes des pays du Nord "en qu�te de
spiritualit�" si je puis m'exprimer ainsi.
Il reste que la multiplication d'exp�riences vari�es a peut-�tre permis de
mettre au jour une propri�t� interessante de l'iboga :
l'ibogaine a semble t il la propri�t� de faciliter le sevrage et de
repr�senter une alternative possible � l'utilisation de produits tels que la
m�thadone.
Cependant, je remarque que cette propri�t� est surtout reli�e � des
probl�matiques des pays du Nord, qui sont tr�s concern�es par la prise en
charge des personnes d�pendantes. Les pays du Sud ont assez souvent
d'autres priorit�s sanitaires et sociales, m�me si ces difficult�s
concernent malheureusement une part de plus en plus grande des jeunes
urbains.
Quoiqu'il en soit, une fois de plus, cet exemple montre que l'on ne peut pas
dissocier l'int�r�t �conomique de la recherche, ou, en d'autres termes, que
d�s lors qu'un produit dispose d'un march� au Nord, on trouve de bonnes
volont�s pour financer les activit�s de recherche d�veloppement....
L'importance de l'aspect �conomique est, au reste, confirm�e par l'attitude
"pr�dratrice" de certains chercheurs, puisqu'il semble, bien cette
information soit � v�rifier, qu'un chercheur d'Am�rique du Nord aurait
d�pos� le brevet concernant cette application th�rapeutique, sans qu'� ma
connaissance, il n'y ait eu d'introduction dans ce brevet de clauses
pr�servant les int�r�ts des populations gabonaises, pour lesquelles cette
plante fait partie int�grante de la culture.(cf un article du Quotidien du
M�decin en France, je n'ai plus la r�f�rence mais cette publication doit
dater du mois de Juin 2000- merci au Pr Fran�ois Locher qui me l'avait faite
parvenir....)
En conclusion,
1- pour peu qu'une plante suscite un grand nombre d'int�r�ts, pas
uniquements "scientifiques", il peut exister une communication mondiale
pouvant conduire � faire �voluer l'�tat des connaissances et ainsi am�liorer
l'arsenal th�rapeutique commun ;
2- pour que la recherche d�veloppement arrive � des applications, un grand
nombre de facteurs interviennent, et en particulier les facteurs �conomiques
;
3- pour nos coll�gues africains, il convient d'�tre tr�s vigilants dans le
domaine de la phytoth�rapie africaine et notamment, t=E2cher =
de pr�server les int�r�ts des populations. Cet aspect des choses constitue �
mon avis une contrainte majeure, puisque les personnes disposant de la
connaissance, sachant qu'elles vont probablement perdre une grande part des
profits �conomiques engendr�s par la transmission de leur savoir, ont
tendance � ne pas diffuser l'information.
Il serait urgent d'ins�rer dans les accords concernant la propri�t�, des
clauses de sauvegarde des droits des populations (est-ce possible ?) au m�me
titre que les droits des chercheurs ou entreprises ayant financ�s les
travaux de recherche.
Salutations
H�l�ne Degui
Direction de la pharmacie
Libreville, Gabon
Hdegui@internetgabon.com
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