[e-med] Plantes utilisées pour diminuer les crises de drépanocytose

Note des modérateurs

Depuis plusieurs jours, beaucoup d'informations circulent sur un "nouveau" médicament contre la drépapnocytose. Nous avons choisi de diffuser l'annonce faite dans les médias suivie d'un commentaire de Jean-Louis Pousset, commentaire qui se termine ainsi : "Sans expérimentation sur des souris transgèniques ou sur l'homme, il n'est pas possible d'établir une quelconque activité d'un mélange de plantes".
Pour ne pas confondre brevet et AMM ou résultat de recherche fondamentale et résultats d'essais cliniques ...

Jérôme Fagla Médégan invente le premier remède contre la drépanocytose

dimanche 3 juin 2007, par Falila Gbadamassi
http://www.afrik.com/article11852.html

Le Béninois a obtenu son brevet auprès de l’lnstitut français de la
propriété industrielle

Le premier médicament contre la drépanocytose, le VK 500, a été mis au point
par un Béninois, le Dr. Jérôme Fagla Médégan. Selon les autorités béninoises
qui viennent de l’annoncer, l’Institut français de la propriété industrielle
lui a octroyé un brevet pour cette découverte majeure.

L’Institut français de la propriété industrielle (INPI) vient d’accorder au
médecin béninois Jérôme Fagla Médégan un brevet pour la découverte du
premier remède contre la drépanocytose, le VK 500. Une double première, car
c’est la première fois qu’un traitement contre la drépanocytose est mis au
point et que « l’INPI, selon le communiqué du Conseil des ministres
béninois, accepte la découverte faite par un chercheur d’origine africaine,
surtout dans le domaine des médicaments ». Toujours, d’après ce communiqué,
« un laboratoire français a accepté de mettre en fabrication ce médicament
qui sauvera la vie au 200 000 africains qui meurent chaque année à cause
cette affection ».

Le premier traitement contre la drépanocytose

Jusqu’ici, le traitement de cette maladie reposait sur la prévention et la
prise en charge de ses manifestations cliniques. La drépanocytose est une
maladie héréditaire touchant environ un nouveau-né sur 6 000. Elle se
caractérise par l’altération de l’hémoglobine, protéine assurant le
transport de l’oxygène dans le sang, causée par la déformation des globules
rouges. Leur profil s’apparente ainsi à une faucille. Le VK 5OO, formulé à
base de plantes, a permis in vitro aux hématies de retrouver leur forme
initiale. La drépanocytose touche plus particulièrement les populations
d’origine africaine et se manifeste par des douleurs aux articulations et à
l’abdomen, des fièvres, une anémie chronique ou encore un disfonctionnement
de la rate.

il est même nécessaire d'évaluer l'efficacité de chacune des plantes
individuellement

mais ces essais sont réalisables à relativement peu de frais si on en a la
volonté politique et si les règles basiques de méthodologie et d'éthique
sont respectées.

Jean loup REY
médecin de santé publique
Le Barry
04180 Villeneuve
06 16 53 83 30

[Comme il est indiqué dans l'avis de l'afssaps, il n'y a pas de risque immédiat. Peut être qu'un clinicien en poste en france pourrait nous raconter comment se sont passés les derniers jours dans les hôpitaux français ? Ce serait intéressant pour discuter de la manière de faire de l'alerte sanitaire... ]

Que faut-il faire pour le continent africain?
En sachant qu'il n'est pas toujours possible de rappeller par téléphone le patient qui est en zone rurale?
   
Puisqu'aucun pays africain ne semble avoir d'agence fiable du médicament, que feront ces pays? Bien sûr retirer le produit!
   
Dr TEGNA Léopold
06 64 52 12 37
tegnal@yahoo.fr

En tout cas, la nouvelle fait grand bruit sur certains
média grand public en Afrique de l'ouest. Je ne sais
sur quel principe est basé ce médicament, est-il
curatif ? préventif ? ou est-il comme le titre le dit,
utilisé pour diminuer les crises de drépanocytose.
Je suis d'avis qu'il faut bien évaluer les médicaments
issus des plantes médicinales. L'insuffisance, voire
l'absence d'évaluation est une des faiblesses de nos
recherches en Afrique, alors que ce ne sont pas les
structures qui font toujours défaut. J'ai l'impression
qu'on veut aller trop vite. De façon globale, les
essais cliniques ne courent pas les rues en Afrique
(s'ils ne sont pas clandestins!!). Même s'ils sont
complexes et couteux, les essais cliniques, peuvent
être faits sur de petits nombres, sur plusieurs
centres. Nos chercheurs doivent intégrer cela dans les
budget de leur recherche.

Clotaire Nanga
nangaclo@yahoo.com

Je n'ai pour l'instant pas réussi à savoir si le Viracept livré en Afrique
provient de l'usine espagnole en cause dans la contamination.
Quelqu'un le sait-il ?
En France cela a été assez facile de contacter les patients. Dans mon
service j'ai réussi à les contacter tous en 2 heures et 24 heures après tous
les traitements étaient changés.
Il est vrai que le Viracept est moins utilisé ici par les médecins
expérimentés ce qui a limité le nombre de patients traités avec ce produit.
De plus, nous avons un large choix de médicaments en particulier
d'inhibiteurs de protéase.
Donc pas de problème.
J'imagine qu'en Afrique c'est plus difficile.
Par ailleurs les génériques du Nelfinavir ne sont pas concernés par le
problème.

Dr Jacques Moreau
jacques.moreau51@wanadoo.fr

Bonjour,
Pour apporter ma modeste contribution au sujet qui est
d'actualité, à savoir le retrait de viracept du
traitement ARV.
Evidemment, il se pose un problème majeur dans nos
hopitaux et dans les pharmacies centrales,
distributrices des ARV.
Le constat a été fait il ya quelques jours que les
gens venus s'approvisionner se sont retrouvés avec un
nouveau traitement, sans qu'aucune information sur le
retrait du viracept leur aie été donnée.
Ceux qui d'habitude prenaient 2 boites de molécules
différentes se sont retrouvés avec une seule boite de
d'un nouveau traitement, ce qui les a étonnés. Et
comme généralement en Afrique et dans les couches
sociales démunies, on ne pose pas de question, on
subit en silence, On ne leur a donné aucune
explication.
Si en France, cela a été facile de contacter et
surtout d'informer les patients sous viracept, ca pas
été le cas en Afrique. Car est-ce que la pharmacie
centrale dispose de moyens téléphoniques pour rappeler
les patients ? Les médecins en ont-ils aussi ?
Tous les patients ne sont même pas joignables car
beaucoup ne disposent pas de téléphones, ni de
contacts téléphoniques.
Beaucoup reste à faire, nous saluons vigoureusement la
gratuité des ARV depuis le 1er mai 2007.

Bonne journée.

Victorine Ebassi
ebass5@yahoo.fr>

Le Niprisan est un extrait aqueux lyophilisé d'un mélange de quatre plantes (Pterocarpus osun, Sorghum bicolor, Eugenia caryophyllata et Piper guineense) issu de la pharmacopée traditionnelle du Nigéria, qui a été commercialisé par Xechem,une société pharmaceutique américaine. Il existe pour ce produit une étude sur les souris transgèniques, modèle pour étudier les crises de drépanocytose.

Jean-Louis Pousset
Muséum National d'Histoire Naturelle
63, rue Buffon
75005 PARIS
Tel: 0140793121