Table ronde ReMeD, Paris 15 novembre 2006 : compte-rendu de la matinée par
Jean-Marie Milleliri
La table ronde organisée le 15 novembre 2006 à Paris par le Réseau
Médicaments et Développement (ReMeD) autour du thème « Mieux s'engager dans
la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose » a accueilli un
public nombreux (plus de 250 participants) à la Faculté de Sciences
Pharmaceutiques et Biologiques de Paris 5.
Le Pr. Pierre Touré, président de ReMeD, a rappelé en ouverture de la
journée qu'en matière de VIH/sida toutes les 15 secondes un adulte est
contaminé dans le monde et que cette table ronde était l'occasion de mener
une réflexion pour l'amélioration des prises en charge thérapeutiques dans
les pays en développement, et de souligner le rôle que les pharmaciens
doivent y jouer.
Le Dr. François Chieze, conseiller du ministère des affaires étrangères, a
souligné que la France avait été un moteur dans l'accès des populations du
Sud aux antirétroviraux, et que l'engagement de porter à 0,7% du PIB la
contribution de la France à l'aide publique au développement serait tenu en
2012. Cette prévisibilité de l'aide est à la hauteur de l'enjeu humain
généré par l'épidémie avec 20 millions de morts imputables à l'épidémie ces
vingt dernières années et probablement 70 millions de morts attendus pour
les vingt prochaines. L'initiative de la France de proposer dans le cadre d'une
contribution de solidarité internationale une taxation sur les billets d'avion
pour abonder les fonds nécessaires à la poursuite des programmes d'actions
sera définitivement examinée en février 2006 lors d'une conférence
internationale.
Le Dr. Bernard Kouchner, ancien ministre et président du GIP-Esther, a
relaté la trajectoire ayant conduit à mettre en place cette ingérence
thérapeutique consistant à donner accès au Sud à des traitements jusque là
réservés au Nord. La Conférence d'Abidjan en 1997 a sans doute marqué une
étape importante dans ce combat et la France a été une des rares voix à se
faire entendre en ce sens à l'époque. Il reste pourtant des obstacles à
surmonter et le fait que l'épidémie progresse plus vite que la riposte
oblige à imaginer des interventions innovantes. Il s'agit désormais de
prendre en compte le concept de « malades sans frontières » et d'assurer un
continuum du testing à la prise en charge thérapeutique dans la durée.
Esther (Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau)
développe en partenariat avec l'OMS et l'ONUSIDA des jumelages ayant conduit
54 hôpitaux français à assurer une coopération avec des hôpitaux dans 12
pays d'Afrique. L'appui technique à l'approvisionnement et à la gestion des
stocks d'ARV, réalisé en complémentarité de ReMeD et de la Centrale
Humanitaire Médico-Pharmaceutique (CHMP), a permis de former 2000 personnes
travaillant dans ces pays sur cette problématique. Loin d'un « colonialisme
thérapeutique », ces actions concertées, coordonnées avec d'autres
intervenants et bailleurs, montrent que ces actions inimaginables il y a dix
ans peuvent porter leurs fruits. Le passage à l'échelle oblige à poursuivre
dans ces voies.
Pour en savoir plus : http://www.remed.org/compte-rendu_matinee_2005.pdf
Les communications des intervenants sont disponibles à cette adresse
http://www.remed.org/html/table_ronde.html
Mathilde Chosseler
Chargée de communication et de développement
Réseau Médicaments et Développement (ReMeD)
35 rue Daviel, 75 013 Paris
tél 33 1 53 80 20 20, fax 33 1 53 80 20 21
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