E-MED:Une fondation contre les �maladies n�glig�es�
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[mod�rateur: les french doctors ont encore frapp� juste!CB]
Une fondation contre les �maladies n�glig�es�
A l'initiative de MSF, six partenaires s'attaquent � ces affections
�non-rentables� pour les laboratoires.
Par Sandrine CABUT
vendredi 14 mars 2003
http://www.liberation.fr/page.php?Article=95569
�L'id�e est de monter des projets pour stimuler le d�veloppement de nouveaux
m�dicaments ou d'am�liorer ceux existants.� Yves Champey, coordonnateur du
projet
Les sp�cialistes de m�decine tropicale les appellent maladie du sommeil,
kala-azar ou encore ulc�re de Buruli... Pour M�decins sans fronti�res (MSF),
l'Institut Pasteur, l'Organisation mondiale de la sant� (OMS) et les trois
autres instituts publics (1) qui s'associent aujourd'hui dans une fondation
pour les combattre, ce sont avant tout des �maladies n�glig�es�. N�glig�es
par les laboratoires pharmaceutiques, parce que touchant des populations
pauvres, donc non-solvables. N�glig�es par les pouvoirs publics des pays
concern�s, qui ont d'autres priorit�s encore plus vitales. N�glig�es, mais
fr�quentes. Et graves.
Transmise par la fameuse mouche ts�-ts�, la maladie du sommeil atteint ainsi
500 000 Africains chaque ann�e. 150 000 en meurent. Un quart des habitants
d'Am�rique latine, soit pr�s de 100 millions de personnes, est menac� par la
maladie de Chagas, responsable de l�sions irr�versibles du coeur, des nerfs
ou des organes digestifs. Des exemples � mettre en balance avec l'extr� me
pauvret� des recherches. �Sur les 1 393 nouveaux m�dicaments mis sur le
march� entre 1975 et 1999, seuls 13 concernent le traitement d'une maladie
tropicale�, estime MSF. Autrement dit, toujours de m�me source, �� peine 10
% de la recherche m�dicale men�e est aujourd'hui consacr�e aux affections
qui repr�sentent 90 % de la morbidit� mondiale �.
Gen�ve. C'est � ce vide quasi sid�ral si l'on excepte quelques initiatives
cibl�es, pour des maladies comme la tuberculose ou le paludisme � que s'est
attaqu� MSF d�s 1999. L'ONG, qui travaillait sur le programme des
�m�dicaments essentiels�, a constitu� un groupe de travail sur la question
des maladies n�glig�es. Une r�flexion qui se concr�tise par la cr�ation,
annonc�e aujourd'hui, d'une initiative originale associant six partenaires :
le DNDI (Drugs for Neglected Disease Initiative). La fondation, qui sera
officiellement cr��e en juillet, aura son si�ge � Gen�ve. �L'id�e est de
monter des projets pour stimuler le d�veloppement de nouveaux m�dicaments ou
d'am�liorer ceux existants, en allant � chaque fois chercher des fonds
aupr�s d'institutions publiques ou priv�es, de donateurs�, pr�cise Yves
Champey, coordonnateur du DNDI, qui voit la fondation comme une interface
entre diff�rents mondes.
�Falaise�. Car ce qui frappe ce m�decin, longtemps cadre dans l'industrie
pharmaceutique, est la �falaise abrupte� entre la recherche fondamentale,
g�n�ralement men�e dans les instituts publics, et le d�veloppement des
mol�cules, o� le relais est pris par des laboratoires priv�s. Or, si ce
syst�me � double d�tente fonctionne sans probl�me pour des march�s
lucratifs, il est totalement en panne pour les affections tropicales. �Dans
la maladie du sommeil, par exemple, on en reste � la compr�hension des
m�canismes, d�plore Yves Champey. En dehors de l'eflornithine (2), tous les
m�dicaments datent des ann�es 50. Leur tol�rance est parfois catastrophique,
et il y a de plus en plus de r�sistances.� La maladie du sommeil sera donc
l'une des priorit�s du DNDI. Tout comme la leishmaniose visc�rale
(kala-azar) et l'ulc�re de Buruli (maladie infantile due � une bact�rie
proche de la tuberculose, et qui n'a quasiment aucun traitement).
Pour l'instant, l'organisation de la fondation, dont les statuts sont en
voie de constitution, est presque embryonnaire. �C'est un groupe informel,
dit Yves Champey. Un r�seau de gens qui donnent une partie de leur temps.
L'objectif est d'atteindre 15 � 20 personnes � plein temps d'ici � quatre
ans.� Quid du budget ? Pour d�marrer, assure son coordonnateur, le DNDI
b�n�ficiera d'un financement de MSF, qui s'est engag� � hauteur de 5 � 6
millions de dollars �maximum� par an pendant cinq ans. En revanche, par
choix, aucun laboratoire ne fera partie des fondateurs. �Nous aurons recours
� eux comme experts ou pour utiliser leurs outils, uniquement dans des
cadres contractuels�, pr�cise Yves Champey. Et des campagnes de collecte, de
type MSF, seront bient�t organis�es.
(1) Fondation Oswaldo Cruz (Br�sil), minist�re de la Sant� de Malaisie,
Indian Council for Medical Research.
(2) Antiparasitaire mis au point dans les ann�es 90, distribu� gr�ce � un
partenariat entre l'OMS, MSF et les laboratoires Aventis (Lib�ration du 21
f�vrier 2001).
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