E-MED: Unis contre les g�n�riques Gouvernement Fran�ais/Glaxo Wellcome
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Communiqu� de presse 22/06/2000
Gouvernement Fran�ais/Glaxo Wellcome
Unis contre les g�n�riques
Aujourd'hui � 9 h30 la fondation Glaxo Wellcome organisait un petit-d�jeuner
presse sur sa "premi�re ann�e d'actions en Afrique".
Ne nous y trompons pas. A quelques semaines de la Conf�rence Internationale
de Durban, cette conf�rence de presse est d'abord l'ouverture d'une campagne
de marketing conjointe autour d'un outil de propagande : le FSTI (Fonds de
Solidarit� Th�rapeutique International). Au sein de ce fonds
"international", un gouvernement, le gouvernement fran�ais, un seul labo
partenaire, Glaxo Wellcome. Les deux ont un message � faire passer : ils ont
un grand c�ur et vont sauver l'univers.
Mais sous couvert d'aide internationale et de philanthropie Glaxo Wellcome
et le gouvernement fran�ais freinent surtout l'acc�s aux traitements dans
les pays pauvres.
Objectif marketing : donner � penser au plus grand nombre qu'ils �uvrent
pour la sant� publique et le bien des malades du sida.
D'un c�t� le gouvernement fran�ais donne g�n�reusement quelques millions de
francs sur deux ans � ce qui permet au mieux de mettre quelques dizaines de
personnes sous traitement. De l'autre le laboratoire pharmaceutique finance
de petits programmes "humanitaires" (allaitement, �ducation des malades,
etc.) qui lui permet de communiquer sur un engagement dans les pays pauvres.
Objectif atteint : limitation de l'acc�s aux traitements.
Le gouvernement fran�ais :
Depuis l'annonce grandiloquente de Jacques Chirac � Abidjan en d�cembre
1997, le gouvernement fran�ais pr�che l'acc�s aux antir�troviraux pour tous.
Il pr�tend m�me soutenir les pays � produire localement et � importer des
g�n�riques gr�ce aux dispositions pr�vues dans les accords internationaux.
Dans la r�alit� :
- Jacques Chirac est all� lui-m�me 6 mois apr�s son annonce sommer l'Afrique
du Sud de renoncer � produire eux-m�mes des traitements moins chers sous
licences obligatoires.
- En C�te d'Ivoire, o� la s�ropr�valence des femmes enceintes est de l�ordre
de 15 %, seules 74 femmes ont b�n�fici� d�une prophylaxie par AZT pendant
leur grossesse. Une seule femme a ensuite eu acc�s � une trith�rapie. 86
patients (dont seulement 10 sous trith�rapie) ont b�n�fici� d�une prise en
charge par le FSTI de 20 % du co�t de leur traitement. Rappelons qu�il y a
plus de 800 000 personnes s�ropositives en C�te d�Ivoire.
- Au S�n�gal, le programme de pr�vention de la Transmission M�re Enfant du
FSTI qui n'a pas d�marr� ne pr�voit ni l'acc�s aux antir�troviraux ni m�me
aux traitements contre les maladies opportunistes des femmes et de leur
famille.
- Au Maroc, le FSTI fournit quelques bo�tes de m�dicaments � une seule
mol�cule, pour 63 personnes � en compl�ment de ce qu'ach�te le gouvernement
local.
- Dans le m�me temps, sous couvert de r�organisation de l'aide au
d�veloppement, le gouvernement fran�ais liquide les financements sida pour
les pays en d�veloppement. Au S�n�gal une partie du budget sant� de la
Coop�ration utilis� pour l'achat de traitements contre les maladies
opportunistes ne sera pas reconduite, tandis que le FSTI se contentera de
financer l'achat d'un peu d'AZT pour la pr�vention de la transmission
materno-f�tale.
- Le mois dernier, lors de l'assembl�e annuelle de l'ONUSIDA, la
repr�sentante fran�aise, Anne Dux, annon�ait par ailleurs que son
gouvernement n'augmenterait pas sa contribution aux financements de l'agence
des Nations Unies pour la lutte contre le sida.
- En outre, partout o� elle intervient la France favorise le monopole des
multinationales en prenant d�lib�r�ment le parti d'acheter les traitements
aux prix forts, c'est-�-dire aux compagnies d�tentrices des brevets, comme
Glaxo Wellcome. Alors qu'il existe d'autres alternatives qui permettraient
avec les m�mes financements de soigner plus de malades.
Glaxo Wellcome :
S'associant � l'annonce de l'ONUSIDA le 11 mai dernier et faisant miroiter
une r�duction de 85% du prix de son produit le combivir�, Glaxo se veut le
laboratoire le plus proactif sur l'acc�s aux traitements dans les pays
pauvres.
Glaxo voudrait bien nous faire oublier nos id�es de production locale et
d'importation parall�le. Et pour ce faire ses VRP sont bien rod�s : "achetez
100 boites, nous vous offrons 100 boites gratuites". Glaxo appelle �a une
r�duction de 50 %. Il s'agit avant tout d'avantages fiscaux dans le cadre de
dons pour le laboratoire, sans par ailleurs afficher r�ellement un prix
r�duit de 50%.
Le laboratoire fait semblant d'ignorer que la seule solution pour mettre en
place des politiques de sant� publiques dans les pays pauvres et permettre
l'acc�s aux traitements, c'est d'adapter les prix aux capacit�s de paiements
des pays. 15% du prix reste une somme largement inabordable pour la grande
majorit� des malades.
Ainsi les heureux b�n�ficiaires du FSTI sont-ils pris en otage par leurs
deux bienfaiteurs. Tenus d'�tre reconnaissant et d'agr�menter les
conf�rences de presse, ils doivent accepter de se soumettre au diktat des
multinationales et d'acheter les m�dicaments au plus cher alors m�me qu'ils
croulent sous les demandes de malades qui ne pourront �tre satisfaites. La
machine est bien huil�e.
R�sultat : En C�te d'Ivoire, au Maroc, comme au S�n�gal les programmes
nationaux n'osent plus mettre sous traitement de nouveaux patients par
manque de moyens.
Ni international, ni th�rapeutique, ni solidaire. Pas m�me un fonds digne de
ce nom (40 millions depuis 1997 dont moins de la moiti� a �t� d�pens�e). Le
FSTI qui aurait pu �tre un outil au service des malades, est aujourd'hui
devenu la caution et le garant des int�r�ts et de l'image des laboratoires,
tandis qu'il permet aux politiques fran�ais de se d�douaner de tout
engagement financier r�el. Il est aussi un pi�ge pour les pays pauvres.
Act Up France
Gaelle Krikorian
galk@compuserve.com
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