[e-med] Visite m�dicale : non merci !

E-MED:Visite m�dicale : non merci !
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Un tr�s important dossier est publi� dans le num�ro de Mars 2003 de la Revue
prescrire et sur leur site web: celui des messages v�hicul�s par la visite
m�dicale en France...
Mais dans tous les pays francophones on peut relever les m�mes d�rapages et
ceci est d'autant dramatique que dans les PED, le personnel de sant� n'a pas
acc�s facilement � de la documentation pharmaceutique fiable et ind�pendante
de l'industrie et que les sollicitations en "petits cadeaux" (du gadget
publicitaire au financement de d�placements � des congr�s) a plus d'impact
et n'est soumis � aucun contr�le... Qu'en pensez-vous?
Carinne Bruneton
ReMeD

Visite m�dicale : non merci !

Non merci aux sources d'informations biais�es, aux cadeaux empoisonn�s, �
toutes les "facilit�s" et "bienveillances". Qu'il s'agisse d'exercice
professionnel ou de toute autre chose, nous pr�f�rons nous autofinancer, et
rester d�finitivementlibres de nos choix et de nos actions.
http://www.prescrire.org/aLaUne/dossierVM.php

Ce n'est pas la premi�re fois que la revue Prescrire aborde la question de
la visite m�dicale. Les mots d'ordre "Une ann�e sans VM" (1), "Adieu � la
visite m�dicale" (2), et les bilans r�guliers du R�seau d'observation de la
visite m�dicale (3,4) ont d�clench� des d�bats et des prises de positions
(a).

Au fil des ann�es, de plus en plus de lecteurs �crivent � la revue Prescrire
pour dire qu'ils ne veulent plus perdre leur temps et �tre pris pour des
"imb�ciles", qu'ils cessent de recevoir les visiteurs m�dicaux depuis des
mois ou des ann�es, et qu'ils s'en portent tr�s bien.

Des informations toujours aussi biais�es
Parall�lement, le bilan des informations que font remonter les membres du
R�seau d'observation continue d'�tre accablant. En 1999, nous constations
qu'en 10 ans ou presque d'observations, rien n'avait chang� (3). Quatre ans
plus tard, c'est le m�me constat : l'information transmise par les visiteurs
reste toujours aussi biais�e, majorant l'efficacit� (voire inventant de
toutes pi�ces des propri�t�s mirobolantes) et minimisant les effets
ind�sirables (voire les niant) ; elle contourne toujours autant la
r�glementation, en particulier les conclusions de la Commission de la
transparence ne sont quasiment jamais remises.

D'autres �quipes, en "ville" et � l'h�pital, en France et dans de nombreux
pays, dressent le m�me constat : on ne peut pas attendre une information
objective d'un support de promotion (b)(5�10).

Ouvrir les yeux sur les motifs de ceux qui continuent
Si on d�cide de consacrer du temps � recevoir les visiteurs m�dicaux, c'est
pour tout autre chose que pour l'information : le plaisir de la "pause", de
voir quelqu'un qui n'est pas malade, qui ne se plaint pas, qui nous fait des
compliments, qui ne nous critique pas, qui nous dit qu'on fait partie des
meilleurs, qui nous donne des tuyaux pour avoir l'air d'�tre "dans le coup"
sur le plan th�rapeutique, sans effort personnel de formation, sans
investissement financier particulier.
Sans parler des petits ou grands cadeaux, qui tendent � faire passer de la
convivialit� � la connivence, poussant certains � la compromission, voire
d'autres carr�ment au racket.

Il n'est jamais trop tard pour prendre conscience d'une situation (c).
Recevoir un visiteur m�dical, c'est-�-dire un d�l�gu� promotionnel d'une
firme, n'a rien d'obligatoire. Chaque praticien est libre de sa d�cision.
Comme chaque citoyen est libre de recevoir ou non un vendeur de bains
bouillonnants, ou de r�pondre ou non � une "enqu�te" t�l�phonique sur les
cuisines am�nag�es ou sur les v�randas.

Par contre, chaque praticien se doit de d�finir clairement les crit�res de
qualit� de son information professionnelle, et les conditions de r�ussite de
sa formation permanente.

Non merci !
Nous faisons partie de ceux qui ont dit une fois pour toutes : NON MERCI !

Non merci aux sources d'informations biais�es : nous pr�f�rons payer des
sources fiables.

Non merci aux cadeaux empoisonn�s : nous n'avons besoin d'aucun "sponsoring"
et autre "partenariat".
Non merci � toutes les "facilit�s" et "bienveillances" qui conditionnent
l'asservissement d'une profession et son appauvrissement intellectuel et
social.

Qu'il s'agisse d'exercice professionnel, de loisirs ou de toute autre chose,
nous pr�f�rons nous autofinancer, et rester enti�rement et d�finitivement
libres de nos choix et de nos actions.

�La revue Prescrire 1er mars 2003
Rev Prescr 2003 ; 23 (237) : 221-222.