[e-med] (2)Amende de 182,5 millions d'euros pour les laboratoires Roche et Novartis soupçonnés d1escroquerie en Italie

Avastin
Enfin autorisé dans la DMLA ?
http://www.quechoisir.org/sante-bien-etre/maladie-medecine/medicament/actua
lite-avastin-enfin-autorise-dans-la-dmla

Finalement, l¹Avastin, équivalent au Lucentis dans la dégénérescence
maculaire liée à l¹âge (DMLA) et plus de 20 fois moins cher, pourrait être
autorisé dans le cadre d¹une recommandation d¹utilisation temporaire. La
balle est dans le camp de l¹Agence nationale de sécurité du médicament
(ANSM).

Le ministère de la Santé fait marche arrière. Un décret est sur le point
d¹être publié, qui aurait pour conséquence d¹autoriser, enfin, l¹Avastin
(bevacizumab) dans la forme humide de la dégénérescence maculaire liée à
l¹âge (DMLA). La décision finale reviendra toutefois à l¹Agence nationale
de sécurité du médicament (ANSM).

Il y a exactement deux ans, la tonalité du côté du gouvernement était
toute autre : une circulaire avait été publiée pour, au contraire,
interdire formellement aux ophtalmologistes d¹utiliser l¹Avastin, au
prétexte qu¹il n¹était validé que dans le cancer.

Des études déjà bien connues à l¹époque avaient pourtant prouvé son
efficacité dans la DMLA
<http://www.quechoisir.org/sante-bien-etre/maladie-medecine/medicament/actu
alite-ophtalmologie-l-avastin-efficace-moins-cher-mais-interdit>. Surtout,
il était, et est toujours, bien moins cher que le Lucentis (ranibizumab),
le traitement officiel : 30 euros la dose d¹Avastin, contre près de 900 euros
celle de Lucentis. Le Lucentis était en 2012 le médicament qui coûtait le
plus cher à l¹assurance maladie : 389 millions d¹euros.

Le décret ne mentionne pas explicitement l¹Avastin. Il autorise simplement
l¹ANSM à recourir aux recommandations temporaires d¹utilisation (RTU) pour
motif économique. Les RTU sont des procédures dérogatoires permettant de
prescrire des médicaments en dehors de leurs indications officielles, pour
une période de 3 ans et sous surveillance.

Dans le cas de l¹Avastin, la RTU serait une façon de contourner le refus
de Roche, le laboratoire titulaire, de déposer une demande d¹autorisation
dans la DMLA. Car, paradoxalement, ce dernier n¹a pas intérêt à voir se
développer l¹usage de l¹Avastin : même si le Lucentis est commercialisé
par Novartis, la société qui l¹a développé appartient à Roche. Or le
Lucentis a un prix beaucoup plus élevé, il rapporte donc beaucoup d¹argent
à Roche. L¹industriel ne tient pas nécessairement à tuer la poule aux ¦ufs
d¹or.

En Italie, la semaine dernière, l¹autorité de la concurrence a annoncé une
amende de 182,5 millions d¹euros pour Roche et Novartis. Elle considère
que les deux laboratoires se sont entendus pour, précisément, freiner le
développement de l¹Avastin.

Avastin/Lucentis : le gouvernement saisit l¹Autorité de la concurrence
Mélanie Maziere
11.03.2014
http://www.lequotidiendupharmacien.fr/actualite/article/2014/03/11/avastinl
ucentis-le-gouvernement-saisit-lautorite-de-la-concurrence_170711?ecmp=NL_q
uotidienne_20140311&nlToken=olYrbnn8QLQzjVtZxG0H0mzRzkq2XJkxbJtW_1EPhja8Cp3
ch2gmKkJTly6ueOK6wRJCVCACAA%3D%3D#utm_source=qph&utm_medium=newsletter&utm_
term=&utm_content=20140311&utm_campaign=NL_quotidienne

Le ministère de l¹Économie et des Finances (français) a saisi l¹Autorité
de la concurrence de l¹affaire Avastin/Lucentis, sur demande de Marisol
Touraine, ministre de la Santé. Une annonce qui intervient quelques jours
après la condamnation rendue par l¹instance antitrust italienne* sur ce
dossier à l¹encontre des laboratoires Roche et Novartis pour « accord
illicite » visant à empêcher l¹utilisation d¹Avastin dans la
dégénérescence maculaire liée à l¹âge (DMLA). Les groupes pharmaceutiques
ont décidé de faire appel de cette décision qui leur inflige des amendes
d¹un montant total de 182,5 millions d¹euros. Mais la justice italienne
vient d¹ouvrir une enquête préliminaire pour « fraude » et « manipulation
de marché ».

En France, après publication d¹une étude clinique en 2011 montrant une
efficacité comparable de ces deux médicaments, nombre d¹ophtalmologues ont
substitué l¹Avastin au Lucentis. Mais en juillet 2012, la Direction
générale de la Santé a interdit cette pratique, rappelant que
l¹anticancéreux Avastin n¹avait pas d¹autorisation de mise sur le marché
(AMM) dans la DMLA. Faute de demande d¹extension d¹AMM de la part de
Roche, la ministre de la Santé a mis en place une mesure dérogatoire
permettant de prescrire hors AMM un médicament moins cher que le
médicament de référence, une mesure dont le décret est actuellement en
cours d¹étude par le Conseil d¹État. Avastin pourrait donc se voir
attribuer une RTU, ou recommandation temporaire d¹utilisation. Par
ailleurs, en novembre dernier, la Cour de justice européenne a autorisé
l¹Avastin dans la DMLA. En France, le Lucentis a coûté 402 millions
d¹euros à l¹assurance-maladie en 2012.

* L¹Autorita Garante della Concorrenza et del Mercato (AGCM).