[e-med] (2)Le gouvernement sud-africain rappelle 20 millions de préservatifs

AFRIQUE DU SUD: Le rappel des préservatifs porte un coup dur au programme de
prévention
http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=74046
  
Un des préservatifs rappelés par le gouvernement sud-africain
JOHANNESBOURG, 31 août 2007 (PlusNews) - Alors que la vie de millions de
Sud-Africains pourraient être menacées et que 20 millions de préservatifs
distribués par le gouvernement ont été rappelés, le ministère sud-africain
de la Santé prend des mesures d’urgence afin de limiter les dégâts suite au
scandale de corruption mettant en cause un organisme gouvernemental chargé
du contrôle de la qualité et de la rédaction de normes.

Les préservatifs ont été rappelés le 23 août dernier, après que les médias
ont allégué que Sphiwe Fikizolo, responsable des essais auprès du Bureau
sud-africain des normes (SABS en anglais), avait accepté de délivrer des
certificats de qualité à des préservatifs défectueux en échange de
pot-de-vin. Le rôle de Sphiwe Fikizolo consiste notamment à s’assurer que
l’ensemble des préservatifs fabriqués répondent aux normes de l’Organisation
mondiale de la Santé.

Jeffery Hurwitz, directeur général de Latex Surgical Products (Pty) Limited
(LSP), la société qui a fabriqué les préservatifs, Sajeev Joseph, un
employé, et Sphiwe Fikizolo ont été accusés de fraude et de corruption.

Malgré le rappel de tous les préservatifs, Sibani Mngadi, le porte-parole du
ministère de la Santé, a maintenu que seuls les préservatifs de la marque
Choice et dont le numéro de série est 4308/ZLX étaient défectueux, mais que
90 pour cent des préservatifs distribués par le gouvernement étaient de
bonne qualité. Sur les 20 millions de préservatifs rappelés, environ sept
millions seraient concernés par les allégations de corruption.

Sibani Mngadi a précisé que le ministère de la Santé distribuait
gratuitement 400 millions de préservatifs chaque année, fabriqués par sept
entreprises différentes et que LSP produisait neuf pour cent du total.

Erno Botes, porte-parole du SABS, a annoncé que le Bureau avait commencé à
effectuer un audit complet auprès de tous les fabricants de préservatifs du
pays, en réponse aux allégations. Tous les résultats disponibles des tests
effectués au cours des douze derniers mois sur les préservatifs fabriqués
par LSP ont été également passés en revue, a-t-il poursuivi.

« Quand le scandale a éclaté, nous avons réétudié les dossiers, nous
disposons encore des résultats des tests effectués sur les différents lots
de préservatifs », a indiqué Erno Botes. « Normalement, la mise sur le
marché de ces préservatifs n’aurait pas dû être autorisée ».

L’audit porte sur les résultats des tests effectués sur 91 lots de
préservatifs, mais Mike McNerney, directeur général de la division
alimentation et santé du SABS, a reconnu que le Bureau n’avait été en mesure
de mettre la main que sur les résultats concernant quatorze lots et que cela
était très inhabituel.

Il a souligné qu’il était important de bien comprendre ce qu’on entendait
par lot non conforme.

« Si un lot échoue aux tests, cela signifie que le risque d’échec augmente,
mais cela ne veut pas dire pour autant que tous les préservatifs [du lot] ne
sont pas conformes. Mais l’important, c’est que ces préservatifs n’ont pas
réussi le test et qu’ils n’auraient jamais dû se retrouver sur le marché »,
a-t-il dit.

Mike McNerney a dit que les résultats des tests effectués en laboratoire,
qui placent généralement les préservatifs dans des contraintes dépassant
celles qu’ils connaissent lors de leur utilisation usuelle, laissaient
présager le pire.

Résultats de l’audit mené par le SABS sur les résultats des tests effectués
sur les préservatifs fabriqués par LSP
<http://www.irinnews.org/images/design/PN/sqr.gif&gt; Les préservatifs de
22 des 91 lots ne sont pas conformes aux normes de l’OMS.
<http://www.irinnews.org/images/design/PN/sqr.gif&gt; Les préservatifs de
12 lots présentent des trous.
<http://www.irinnews.org/images/design/PN/sqr.gif&gt; Les préservatifs de
9 lots sont susceptibles d’éclater ou de se déchirer
<http://www.irinnews.org/images/design/PN/sqr.gif&gt; Les préservatifs de
1 lot sont susceptibles de laisser s’écouler le lubrifiant, causant des
détériorations.
Lire le rapport complet du SABS en anglais
<https://www.sabs.co.za/pdf/Corporate/condoms3release.doc&gt;

« Nous ne pouvons pas établir avec précision les risques que cela représente
pour la population, nous ne pouvons que nous détacher des résultats des
tests de laboratoire », a-t-il noté.

A partir du 28 août, le gouvernement a mis en quarantaine 4,5 millions de
préservatifs de la marque Choice et a poursuivi sa campagne de
sensibilisation auprès du public – sa principale intervention depuis le
rappel des préservatifs.

« Nous essayons de réduire les risques, ce qui signifie que nous tentons
d’informer le plus de personnes possible du rappel des préservatifs », a
expliqué Sibani Mngadi. « Nous encourageons les gens qui ne comprennent pas
bien les conséquences que cela peut avoir sur eux à appeler la ligne
d’écoute gratuite SIDA ».

Le rappel des préservatifs porte un coup dur à la longue campagne de
sensibilisation que mène le ministère de la Santé pour le port du
préservatif.

« Les campagnes de lutte viennent d’essuyer un sérieux revers. Nous avons
travaillé dur afin de promouvoir cette marque. Autrefois, les préservatifs
distribués par le gouvernement étaient présentés dans des emballages gris
avec un ruban rouge dessinés dessus. Nous avons retravaillé l’image des
préservatifs, nous avons lancé Choice et la distribution annuelle s’est
accrue », a-t-il dit.

Depuis le rappel des préservatifs, les communautés doutent de la fiabilité
des préservatifs distribués gratuitement par le gouvernement, a déploré M.
Mngadi.
« Nous tentons d’élaborer la meilleure stratégie possible afin de limiter
les dégâts causés à la réputation de la marque et à la confiance que le
public accordait à ce produit », a-t-il indiqué.

« Je pense que les personnes à l’origine de ce scandale ont fortement nui à
la lutte contre le sida. Cependant, il est important que les gens se
souviennent que nous parlons d’actes commis par une poignée d’individus, et
non par un système de santé », a souligné David Nowitz, directeur commercial
de la Society for Family Health (SFH), qui a appuyé pendant plusieurs années
le gouvernement sud-africain dans ses efforts de valorisation et de
distribution des préservatifs Choice.

Selon le docteur Warren Parker, directeur du Centre for AIDS Development,
Research and Evaluation (CADRE), cette série d’événements pourrait donner
l’occasion au gouvernement de repenser la stratégie de prévention en Afrique
du Sud.

« Il est regrettable que les intérêts économiques égoïstes des personnes qui
mettent en place le programme mettent en péril la vie de la population »,
a-t-il déploré. « Le rappel des préservatifs sape le travail accompli par
une campagne fructueuse, qui bénéficie d’une logistique solide et qui est de
plus en plus sollicitée avec le temps ».

Le docteur Warren Parker exhorte le gouvernement à avoir le courage
d’affronter le problème et à se servir du rappel des préservatifs pour
repenser sa stratégie de prévention.

« [Le rappel] souligne l’importance de mettre en place des programmes de
prévention multidimensionnel. Il est encore nécessaire que la population
réduise son nombre de partenaires sexuels. Dans ce sens, le rappel pourrait
servir à recentrer les efforts de prévention ».

llg/he/cd/ads

[Lire la réaction du public
<http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=74039&gt; ]

Et qu"en est-il de la qualité des préservatifs chinois en vente dans les
rues???

" acheter sa mort "est là peut être encore plus vrai que pour les
médicaments.

Serge barbereau