[e-med] (3) Infos sur l'usage de la phytothérapie dans le traitement du vih-sida

Cher Collègue,

Cette question que vous venez de poser est d'importance et interpelle les pharmaciens seuls spécialistes du médicament que nous sommes. En effet, la phytothérapie ne doit pas être opposée à la science pharmaceutique dont elle est par ailleurs une des composantes. A ce titre, elle ne saurait se soustraire aux critères d'évaluation en la matière n'en déplaise à certains tradipraticiens. Plus que jamais, le principe de précaution doit être de rigueur surtout qu'il s'agit de malades sidéens particulièrement sensibles En conséquence il faut savoir faire la part des choses:
S'agit-t-il de phytothérapie anti retrovirale ou anti maladies opportunistes?
Je pense que dans la première hypothèse à ce jour rien n'a été démontré et il vaut mieux être prudent afin de ne pas susciter et décevoir l'espoir de milliers de malades qui n'ont que trop souffert de certaines déclarations infondées. Surtout qu'une alternative existe: les antiretroviraux
En revanche, il est exact que la prise en charge des maladies opportunistes est effective depuis toujours sous réserve du respect des bonnes pratiques de fabrications bien sur.

Affaire à suivre

Prof idrissou Abdoulaye
profidrissabd@yahoo.fr

Cher collègue,

Cette question est très problematique car il est difficile aujourd'hui de demander au fabricant ou à l'exploitant de ces produits à base de plantes de faire des essais cliniques car très couteux.
Même lorsque l'on demande de réaliser des contrôles de qualité, on ne réalisera qu'une identification des composants et un contrôle microbiologique (Recherche de contaminants microorganiques pathogéniques). Alors sur quelle base l'on peut admettre l'utilisation de ses produits ? Devrions nous leur demander une attestation de commercialisation ou une AMM?

Merci à tous pour votre contribution,

Dr YEO Nanhoua
Pharmacien
nanhyeo@yahoo.fr