[e-med] (4) Ebola: 100 morts dans le Nord-Ouest du Congo

E-MED:(4) Ebola: 100 morts dans le Nord-Ouest du Congo
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[Mod�rateur: comme vous pourrez le lire ci-dessous,"un seul cas d'Ebola est
consid�r� comme une �pid�mie"... Remerciements � Charles Rambert pour la
traduction de cette fiche technique de l'OMS.CB]

Fiche technique OMS N�103 r�vis�e en d�cembre 2003

FIEVRE HEMORRAGIQUE EBOLA
http://www.who.int/inf-fs/en/fact103.html
La fi�vre h�morragique Ebola FHE est l'une des affections virales les plus
violentes qu'a connue l'humanit�, avec un taux de d�c�s de 50 � 90% des cas
cliniques recens�s. La cause de la maladie se situe dans les jungles
d'Afrique et d'Asie. Plusieurs formes diff�rentes du virus Ebola sont
connues et peuvent �tre associ�es � des manifestations cliniques diff�rentes
n�cessitant des recherches suppl�mentaires.

Mode de transmission

La transmission se fait par contact direct du sang, des s�cr�tions, des
organes ou du sperme de la personne infect�e. La transmission par le sperme
peut se produire jusqu'� sept semaines apr�s la gu�rison clinique, comme
dans la fi�vre h�morragique de Marburg.
La transmission peut aussi se produire lors de la manipulation de chimpanz�s
infect�s, comme cela a �t� trouv� en C�te d'Ivoire et au Gabon.
Les personnels de sant� ont souvent �t� infect�s en s'occupant de patients.
Au cours de l'�pid�mie de 1976 au Za�re, toute personne infect�e par une
seringue ou une aiguille contamin�e en est morte.

Incubation: de 2 � 21 jours

Sympt�mes: Ebola est souvent marqu� par un acc�s soudain de fi�vre, une
faiblesse g�n�rale, des douleurs musculaires, des maux de t�te et des
irritations de la gorge. Suivent des vomissements, des diarrh�es, des rashs,
une diminution des fonctions r�nales et h�patiques, et des saignements � la
fois internes et externes.

Diagnostic: des tests de laboratoire sp�cialis�s non commercialis�s sur des
�chantillons de sang permettent de d�tecter des antig�ne sp�cifiques et/ou
des g�nes du virus, d'isoler le virus sur culture cellulaire ou de d�tecter
des anticorps IgM et IgG. Ces tests pr�sentent un tr�s fort danger
biologique et doivent �tre pratiqu�s dans des conditions de contr�le
particulier.

Traitement:
Il n'existe pas de traitement sp�cifique ni de vaccin de la FHE.
Les cas graves demandent des soins intensifs, car le patient est souvent
d�shydrat� et doit recevoir des solut�s de perfusion.
Des essais chez l'animal impliquant l'emploi de s�rums hyper-immuns n'ont
montr� aucune protection au long cours contre la maladie apr�s arr�t du
traitement.

Attitude � avoir:
Lorsqu'un cas est suspect�, il doit �tre isol� des autres patients et on
doit �riger des barri�res strictes au niveau des techniques infirmi�res.
Tout le personnel hospitalier doit alors �tre inform� sur la nature de la
maladie et de ses voies de transmission. L'accent doit �tre mis sur le
besoin de respecter les proc�dures de haut risque en accord avec les
techniques infirmi�res de protection comme lors de la mise en place
d'intraveineuses ou de la manipulation du sang, de cath�ters ou d'appareils
de succion.
Le personnel hospitalier doit porter des tenues, des masques et des gants
individuels. Gants et masques ne peuvent �tre r�utilis�s � moins d'avoir �t�
d�sinfect�s.
Les patients qui meurent doivent �tre enterr�s ou incin�r�s imm�diatement.

Contacts:
Comme le premier mode de transmission inter-individuelle est le contact avec
du sang, des s�cr�tions ou des liquides humains contamin�s, toute personne
ayant approch� des patients doit �tre mise sous stricte surveillance comme
par exemple la prise de la temp�rature deux fois par jour suivie d'une
hospitalisation imm�diate et d'une isolation stricte quand la temp�rature
d�passe 38,3�C (101�F). La personne ayant eu des contacts occasionnels doit
�tre mise en �tat d'alerte et doit signaler toute mont�e de fi�vre. Le suivi
des cas douteux doit se poursuivre pendant les trois semaines qui suivent la
date du dernier contact.
Le personnel hospitalier qui s'approche de pr�s des malades ou d'objets
contamin�s sans protection infirmi�re doit �tre consid�r� comme infect� et
mis sous suivi �troit.

Histoire et pr�valence:
Le virus a d"abord �t� identifi� dans une province occidentale du Soudan et
dans une r�gion voisine du Za�re (maintenant la R�publique D�mocratique du
Congo) en 1976 apr�s des �pid�mies significatives � Yambuku au nord du
Za�re, et � Nzara, au sud du Soudan.
Entre juin et novembre 1976, le virus Ebola a infect� 284 personnes au
Soudan, faisant 117 morts. Au Za�re, on a recens� 318 cas dont 280 sont
d�c�d�s en septembre et en octobre. Un cas isol� a �t� trouv� au Za�re en
1977; et une deuxi�me �pid�mie est apparue au Soudan en 1979. En 1989 et
1990, un filovirus, appel� Ebola-Reston a �t� trouv� chez des singes gard�s
en quarantaine dans les laboratoires de Reston (Virginie, USA), d'Alice
(Texas, USA) et en Pennsylvanie. Aux Philippines, on a trouv� des infections
� Ebola-Reston chez des singes en quarantaine en attente d'exportation pr�s
de Manille. Des filovirus Ebola-Reston ont �t� isol�s sur des singes
cynomolgus (Macaque fascicularis) import�s aux Etats Unis des Philippines en
1989. Beaucoup de ces singes moururent et au moins quatre personnes furent
infect�es, bien qu'aucune n'ait montr� de signes cliniques, Une �pid�mie de
grande envergure apparut � Kikwit au Za�re en 1995 avec 315 cas recens�s
occasionnant 244 d�c�s. En C�te d'Ivoire, en 1994 - 1995 on a recens� un cas
isol� chez l'homme et plusieurs chez des chimpanz�s. Au Gabon, le premier
cas de maladie FHE recens� remonte � 1994 et des �pid�mies sont apparues en
f�vrier et juillet 1996. Aucun nouveau cas ne fut recens� par la suite
jusqu'en automne 2000 quand une �pid�mie a vu le jour en Ouganda. Hormis les
�pid�mies les plus r�centes, environ 1.500 cas ayant entra�n� plus de 1.000
d�c�s ont �t� recens�s depuis la d�couverte du virus.

R�servoir naturel:
Le r�servoir naturel semble �tre la for�t pluviale africaine ou asiatique,
mais il n'a pas �t� fermement identifi�. Plusieurs hypoth�se sont avanc�es
pour expliquer l'origine des �pid�mies du virus Ebola. Au d�but, on a
soup�onn� les rongeurs, comme pour la fi�vre de Lhassa dont le r�servoir est
un rongeur sauvage (Mastomys). Une autre hypoth�se veut qu'un virus v�g�tal
a contamin� des vert�br�s. Une observation en laboratoire a montr� que des
chauves-souris infect�es exp�rimentalement avec le virus Ebola ne meurent
pas? Ce qui a suscit� des sp�culations quant � la possibilit� de ces
mammif�res de conserver le virus dans les for�ts tropicales. Bien que la
source d'infection des hommes soit les primates non-humains, on ne pense pas
qu'ils sont le r�servoir. Ils sont, comme les humains, infect�s directement
du r�servoir naturel ou par le biais d'une cha�ne de transmission descendant
du r�servoir lui-m�me.
De larges �tudes �cologiques sont en cours en C�te d'Ivoire pour trouver le
r�servoir d'Ebola. Des �tudes pour trouver le r�servoir du virus Marburg, un
virus voisin du filovirus sont en cours en R�publique D�mocratique du Congo.