[e-med] (4)Port de Conakry : Un contenair de faux médicaments saisis !

La Pharmacie aux imposteurs

Voici bientôt deux ans que les pharmaciens ont décidé de se lancer à l'assaut
de la mafia du médicament en Guinée. A leurs risques et périls, tant le
rapport de forces leur est défavorable au regard de la configuration
actuelle de ce gigantesque marché qui brasse bon an mal an des centaines de
francs gluants. Les pharmaciens officiellement installées , privées comme
publiques, ne contrôlent que 30% du volume des médicaments vendus en Guinée.
Les 70% échappent totalement au circuit officiel et se retrouvent sur le
marché noir. Ce qui est, par la force des choses, une courte échelle pour
certains de faire fortune. Même que des gradés de l'armée y auraient ainsi
tout bonnement leurs quartiers, à l'image de Chiguipharm incriminé dans l'affaire
citée plus haut et qui appartiendrait au Général Doux-rat Soori. Parait qu'il
n'est pas le seul à avoir goutté aux délices de ce marché. Un ancien gabelou
qui est aussi cité aurait emprunté le même chemin pour couler une retraite
pépère.

Et voila une situation où l'informel régente tout, au préjudice financier
colossal du trésor public, qui voit ainsi filer sous le nez, des taxes et
impôts qui auraient pu l'arranger en ces temps de vache maigres. Voila aussi
au delà de l'aspect financier de ce coulage, que la santé des consommateurs
est en péril, à cause d'origine douteuse de nombre des produits vendus en
parallèle. L'expérience a démontré maintes fois que la plupart de ces
médicaments sont faux, donc dépourvus de principe actif qui seuls ont des
vertus curatives. Dans le pire des cas, ce sont des substances toxiques qui
sont présentées sous forme de comprimés, de sirop, parfois même d'injections
qui plutôt que de guérir, tuent. Mais l'omerta qui caractérise de plus en
plus le milieu a rarement favorisé l'éducation du populo sur le risque qu'il
court à aller s'approvisionner sur le marché noir des médicaments, en
expension chez nous. La cupidité des gens, au lieu d'attirer l'attention des
populations sur la recrudescence des maladies cardio vasculaires, hépatiques
ou rénales due au développement de l'automédication et à l'ingestion des
faux médicaments, fait que l'on brandit toujours l'argument des prix. Qui
loin d'être faux est quand même exagéré pour servir l'intérêt égoïste des
imposteurs de la profession médicale.

Les pharmaciens eux même ont compris que cette question ne doit point être
éludée. Ce qui les a amenés depuis, à la désacraliser pour y trouver des
réponses. Est-ce par la réduction des marges ? Ou bien par la promotion des
génériques qui sont des copies de spécialités réputés chères ? Le choix
semble déjà fait en faveur de la deuxième option, l'inflation étant
identifiée comme obstacle majeur à une éventuelle baise de marge. En tout
état de cause, que cet argument soit convaincant ou pas, il revient aux
pouvoirs publics de prendre leur responsabilité, pour préserver la santé
publique. Cela fait partie de leur pouvoir régalien, non ?

Savané

Le Lynx

http://www.miniret.net.gn/lynx

La dépréciation de la monnaie guinéenne entraîne une forte augmentation des
prix au niveau du privé déconnectant du marché licite d'une part de plus en
plus grande de la population. Le secteur public qui a des prix fixes
entraîne une décapitalisation de toute la chaîne de distribution qui était
partiellement en recouvrement des coûts.

Face à ces faits comment lutter efficacement contre le marché illicite?
Le politique ne répond t'il pas a une demande de la population en laissant
le marché illicite se développer?

Une mobilisation des bailleurs de fonds ne serait-elle pas nécessaire pour
aider le secteur médicament( privé et public )? Cela comme après la
dévaluation du franc CFA. Ce serait un minimum d'essayer de compenser cette
dépréciation de la monnaie afin de protéger l'accès aux médicaments de
qualité pour les populations.

Serge Barbereau
serge.barbereau@wanadoo.fr