[e-med] (5)Selon des experts suisses, les personnes séropositives sous ARV ne transmettent pas le VIH

Conseil national du sida

30 janvier 2008
Communiqué de presse traitements antirétroviraux et transmission de
l'infection à VIH
http://www.cns.sante.fr/htm/actualite/communiques/communiques.htm

La Commission fédérale suisse pour les problèmes liés au sida (CFS),
dans une communication destinée aux médecins, publiée ce jour dans le
Bulletin des médecins suisses, estime pouvoir affirmer que les personnes
séropositives au VIH sous traitement antirétroviral, dans certaines
conditions garantes de l’efficacité du traitement, ne sont pas
susceptibles de transmettre le virus par voie sexuelle.

Elle s’appuie pour cela sur les données fournies par les études
épidémiologiques réalisées dans différentes populations, ou parmi des
couples sérodifférents, qui montrent que l’utilisation des traitements
puissants actuels réduit le risque de transmission de 60 % à 80 % dans
les populations étudiées.

Ces données pourraient en effet permettre d’envisager que les
traitements actuels puissent devenir un jour un outil parmi d’autres des
politiques de prévention au niveau collectif et de contrôle de
l’extension de l’épidémie. Progressivement accumulées depuis 2000, elles
ont d’ailleurs permis aux autorités de santé des Etats-Unis d’introduire
la réduction du risque de transmission parmi les objectifs des
traitements antirétroviraux dans leurs dernières recommandations émises
en décembre 2007. Elles devraient également être examinées par le groupe
d’experts français dans le cadre de la mise à jour de ses
recommandations en 2008.

Cependant, les données permettant d’extrapoler la réduction du risque
d’un niveau collectif à des situations individuelles restent trop
préliminaires pour permettre des recommandations individuelles. En
effet, les études observationnelles réalisées sur des couples
sérodifférents et bénéficiant de traitements concernent au maximum une
soixantaine de couples suivis pendant des périodes limitées à moins de
quatre ans. Même si aucun cas de contamination n’a été constaté sur ces
observations, les échantillons sont trop faibles pour exclure un risque
de manière suffisamment fiable. Il apparaît donc prématuré à ce jour
d’établir sur les données existantes des recommandations individuelles,
qui doivent continuer à promouvoir les méthodes de prévention éprouvées,
notamment l’usage du préservatif.

Pour autant, l’hypothèse qu’un traitement efficace puisse abolir la
transmission ne peut être écartée. Par conséquent, de nouvelles
recherches doivent venir compléter les données existantes.

Face à la complexité des enjeux de santé publique soulevés, le Conseil
national du sida a décidé de réunir une commission de travail qui
s’attachera à partir des données existantes à en dégager les
implications éthiques, politiques et sociales.

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