[e-med] Accord du Brésil avec Abbott

http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2005/07/08/AR2005070801660.html
Brésil, Abbott trouve un accord sur les ARV
Michael Astor
Vendredi, 8 juillet 2005

Rio de Janeiro, Brésil -

Le Brésil a décidé de ne pas briser le brevet sur un médicament clé contre le VIH après que les laboratoires Abbott se sont dit d'accord pour réduire significativement le prix de ce médicament dans les six années à venir, a déclaré le ministre de la santé vendredi (8 juillet).
Le gouvernement brésilien et Abbott ont trouvé un accord après 10 jours de discussions. Le ministre de la santé avait prévenu qu'une version générique du Kaletra serait produite à moins que le fabricant américain diminue sérieusement ses pris pour le marché brésilien.
L'accord prévoit que le Brésil recevra aussi la nouvelle formule du Kaletra, qui est attendue dans deux ans a déclaré le ministre de la santé.
L'accord arrive au milieu d'un remaniement au ministère de la santé brésilien. Saraiva Felipe a prêté serment le vendredi précédent comme nouveau ministre de la santé en remplacement d'Umberto Costa qui a lancé l'ultimatum contre Abbott.
Felipe poursuivra la politique de Costa visant à obtenir des traitements moins chers pour 170 000 brésiliens vivants avec le VIH. Le ministre estime que 600 000 des 182 millions de brésiliens sont séropositifs.
Le Brésil a justifié la politique de non-respect des brevets en cours en déclarant une crise de santé publique pour le programme anti VIH, qui donne des traitements gratuits à ceux qui en ont besoin.
Le Brésil paie actuellement 107 millions de dollars par an à Abbott pour le Kaletra et peut réduire ce montant à 54 millions de dollars en copiant le produit.
Abbott a insisté sur le point qu'il fournit déjà au Brésil son médicament au pris le plus bas après l'Afrique. L'entreprise a déclaré que le Brésil ne dispose pas de la base légale nécessaire pour émettre une licence obligatoire, la première marche nécessaire pour passer outre un brevet selon les règles de l'OMC.
Le Brésil a contraint de manière répétée les producteurs de médicaments à réduire leurs prix en les menaçant de casser les brevets, mais il n'a jamais franchi le pas. Il est actuellement engagé dans une négociation similaire avec Merck et Gilead.
Les défenseurs de la propriété intellectuelle et l'industrie du médicament ont décrit les menaces du brésil comme de la piraterie de la propriété intellectuelle animée par la cupidité.