Act Up-Paris - Mercredi 22 septembre 2010 - Communiqué de presse
Augmentation ridicule de la contribution française au Fonds mondial
6000 mortEs par jour : petites lâchetés entre amis
Lors du sommet sur les OMD à New York, Nicolas Sarkozy a annoncé lundi
20 septembre une augmentation de la contribution française au Fonds
Mondial de 20%, soit de 60 millions d'euros par an pour les trois
prochaines années. Michel Kazatchkine, le directeur exécutif du Fonds
Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a salué
l'action de la France, tout comme ONUSIDA. Pourtant, selon les
estimations de secrétariat du Fonds Mondial lui-même, seul un doublement
de la contribution des principaux pays donateurs permettrait de garantir
de nouvelles mises sous traitements. Il aurait donc fallu que la France
donne au moins 600 millions d'euros par an, au lieu des maigres 360
millions qu'elle a promis.
Pour continuer les mises sous traitements dans les années qui viennent
et appliquer les
nouvelles recommandations de l'organisation mondiale de la santé (OMS),
qui préconise de traiter plus tôt plus fort — avec des traitements moins
toxiques et plus efficaces — dans les pays du sud, le Fonds Mondial a
besoin de 20 milliards de dollars pour les années 2011, 2012 et 2013.
Or, en l'état actuel des choses, à dix jours de la reconstitution des
fonds du Fonds Mondial à New York, le Fonds Mondial n'obtiendrait que 12
ou 13 milliards de dollars sur trois ans.
De surcoît, l'augmentation annoncée par la France est bien en deçà des
engagements pris par les pays du G8 en 2005 (et réaffirmées aux sommets
suivants), d'atteindre l'accès universel aux traitements d'ici la fin
2010.
L'augmentation annoncée par la France n'est donc qu'un effet d'annonce
et de communication. En réalité, l'absence de volonté politique de
Nicolas Sarkozy et de Barack Obama sur la question du sida aura des
répercussions en termes de millions de
vie non sauvées. L'enthousiasme affiché de Michel Kazatchkine sur la
contribution française va à l'encontre de l'intérêt des malades. Michel
Kazatchkine sait pourtant qu'un doublement de la contribution française
aurait représenté un montant ridicule face à toutes les sommes dépensées
par Sarkozy pour les banques et les traders. De toute évidence, le
directeur du Fonds Mondial prépare déjà sa réélection à la tête du Fonds
en juin 2011, et a opté pour la stratégie de ne pas se mettre en froid
avec les principaux pays donateurs, qui pourraient le réélire. Nous
saurons le lui rappeler au moment opportun.
Les communications de l'Elysée et de Michel Kazatchkine sont
mensongères, et constituent une réelle trahison pour les 10 millions de
malades du sida en urgence de traitements dans les pays pauvres.
Act Up-Paris exige :
- De la France, qu'elle double sa contribution au Fonds Mondial de lutte
contre le sida, la
tuberculose et le paludisme pour les trois prochaines années
- De Michel Kazatchkine, qu'il dise la vérité, sur la situation que
traverse le Fonds Mondial