Bientôt un répertoire de la médecine traditionnelle africaine
PsychoMédia - Publié le 01 septembre 2008
L'Afrique va bientôt se doter d'un répertoire de la médecine
traditionnelle afin d'éviter de perdre des connaissances dans ce
domaine, a annoncé ce dimanche à Yaoundé (Cameroun) la ministre
sud-africaine de la Santé, Dr Manto Tschabala Msimang, à l'occasion de
la célébration de la 6ème journée africaine de la médecine
traditionnelle qui se déroulait sous le thème du rôle des
tradipraticiens de santé dans les soins de santé primaires.
Les ministres de la santé de 47 Etats africains et des experts dans le
domaine de la santé étaient réunis pour réfléchir sur les modalités
d'intégration des tradipraticiens dans le système sanitaire des Etats
membres de l'Union africaine.
Pour Bience Gwanas, commissaire aux Affaires sociales à l'Union
africaine, si les chefs d'Etat africains n'intègrent pas la médecine
traditionnelle dans leur politique de santé, "ils auront abandonné
plusieurs millions de citoyens à la mort".
Environ 80% de la population africaine, a-t-elle indiqué, se traitent
à base de la médecine traditionnelle qui leur coûte relativement moins
cher que la médecine conventionnelle. Elle a, à ce propos, invité les
Africains à faire comme la Chine où la médecine traditionnelle fait
partie intégrante de la politique de santé.
Selon la ministre Manto Tshabala Msimang, présidente de la Conférence
africaine des ministre de la Santé, il est question aujourd'hui de se
pencher sur la question de la propriété intellectuelle des produits de
la médecine traditionnelle et de l'introduction de modules sur
celle-ci dans les programmes scolaires et universitaires.
Pour le directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) pour l'Afrique, Dr Luis Sambo, l'Afrique ne peut réussir
l'amélioration de la santé de ses populations si la médecine
traditionnelle n'est pas prise en compte dans les soins de santé
primaires. Il a invité les pays africains à poursuivre le programme
d'institutionnalisation de la médecine traditionnelle avec l'aide de
l'OMS.
Le Premier ministre camerounais, Epraim Inoni, a assuré que le projet
de loi portant reconnaissance de la médecine traditionnelle sera
déposé à l'Assemblée nationale camerounaise pour adoption dans les
prochains jours.
Au Sénégal, à l'occasion de cette journée, le Dr Mamadou Ngom, chargé
de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée à l'OMS, a dressé
les écueils de cette médecine, en estimant que par manque de «bases
factuelles», les tradipraticiens souffrent du «refus de
reconnaissance» de la contribution de la médecine traditionnelle au
développement des systèmes et services de santé.
Dr Ngom énumère l'insuffisance des données sur l'innocuité,
l'efficacité et la qualité des médicaments traditionnels qui rendent
difficile l'évaluation des dossiers pour leur enregistrement, de même
que les «régimes insuffisants» de protection des droits de propriété
intellectuelle et des savoirs médicaux traditionnels ainsi que la
collaboration entre les scientifiques et les tradipraticiens qui est,
aujourd'hui, peu développée.
Au Sénégal toujours, Gaoussou Sambou, président des tradipraticiens du
Sénégal a présenté, au jardin botanique du centre Madesahel d'Enda,
plusieurs dizaines de plantes médicinales, notamment: l'artemisia
annua "efficace contre le paludisme", le sclerocaria birea "efficace
pour les diabétiques", ou encore le fagara xanthoxyloides qui "traite
la drépanocytose sous toutes ces formes".
PsychoMédia avec sources:
Afrique en ligne
Le Quotidien.sn
Xinhua
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Simon KABORE
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