Cher François,
Personne ne s'interesse aux produits périmés du moment que les produits
prévus dans les budgets des bailleurs sont arrivés dans le pays, même si
cette arrivée dans le pays se fait souvant dans les derniers mois des
projets voir après la fin des projets car ces achats ont la plupart du
temps été faits par des spécialistes en passation de marché qui ne
connaissent rien aux médicaments et à leur durée de vie.
En effet, la plupart du temps les produits périmés provienneent directement
ou indirectement des approvisionnements effectués par les Bailleurs (PTF) :
- DIRECTEMENT quand ils achètent et livrent des médicaments et/ou produits
de santé qu'ils font passer par des intermédiaires qui ne sont interessé
que par le % qu'ils prennent au passage (souvent le budget médicaments
représente de 30 à 60 % du buget total des projet, alors de 4 à 12% de 60%
du budget total d'un projet, cela fait beaucoup et c'est la raison pour
laquelle tout le monde actuellement s'interesse au médicaments, la plupart
du sans sans rien y connaitre et souvant sans Pharmaciens) en dehors des
Centrales d'achat pays ou du circuit normal de la chaine
d'approvisionnement du Ministère de la Santé, en particulier par les ONG
locales ou internationales, appelées en fonction des bailleurs (1) PR, SR,
SSR, ect, ... pour le FM, (2) IP pour les financements de l'UsAid et (3)
autres agents de mise en place (d'implémentation est plus dans l'air du
temps!) pour les autres bailleurs.
- INDIRECTEMENT quand ces achats sont faits sans avoir prévenu
préalablement et à temps la Centrale d'achats du pays ou l'organisme qui
s'occupe de l'évaluation des besoins alors que ceux ci (les besoins) ont
déjà les médicaments soit en stocks ou soit en commandes en cours de
livraison et qui bien entendu ne pourront être vendus (je parle des
produits des centrales d'achats) par le système de recouvrement des couts
puisque ces mêmes produits seront distribués en parallèle par les bailleurs
ou leurs sous traitants et ce bien entendu gratuitement sans chercher à
pérénniser les approvisionnements après leurs départs du pays ou du projet.
Exemples que j'ai rencontré dans différents pays que je ne citerai pas :
- 20 à 30 containers de produits périmés à détruire (selon les normes
pharmaceutiques) restant plusieurs années dans une Centrale d'achats par
manque de fonds pour en assurer la destruction !
- Un stock de 2,5 années de névirapine Sirop dans les locaux de la Centrale
d'achats mis à la disposition du PNLS alors qu'une agence des UN vient
apporter encore 2 ans de consommations du pays !
- Médicaments mis à la disposition d'une centrale d'achats par une agence
des UN sur leur stock régional alos que ces produits périment dans les 2 à
3 mois !
- je ne reprendrais pas l'exemple qui a été donné il y a quelques jours par
notre ami burkinabé concernant les produits de la santé de la reproduction !
Je pense que, pour ceux qui sont sur le terrain, et non dans des bureaux de
quelques unes des grandes villes les plus huppés et chers du monde, ont
plein d'exemples comme cela.
Pour conclure, en effet, les périmés, c'est un vrai problème qui à trois
couts :
- le couts des médicaments qui sont à détruire,
- le cout de la destruction de ces médicaments,
- le cout pour les populations les plus démunis du manque de ces
médicaments périmés (pour lesquels l'argent aurait pu être mieux orienté
vers leurs besoins réels)
Et si on passait par les centrales d'achats qui ont cette mission, .../...
Cordialement
Alain GUY
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*Docteur Alain GUY*
Pharmacien
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*Consultant*
*Expert Chaîne d'Approvisionnement Pharmaceutique*
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Tel : +33 6 13 34 52 10
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Projet
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