[e-med] A propos de la la destruction de produits pharmaceutiques périmés en Afrique

[remerciements à CR pour la traduction. Dans de nombreux pays ce problème de destruction existe, comment améliorer cette situation? CB]

NMS (la centrale d'achats de Kampala en Ouganda) cherche 800 millions de
shillings pour détruire des ARV périmés (NDLR : environ 500.000 $)
Kakaire A. Kirunda & Grace Natabaalo
Kampala

La Centrale d'Achats Nationale recherche 800 millions de shillings pour
détruire près de 700 tonnes de médicaments dont des ARV et d'autres
consommables qui sont périmés.

Il y a aussi des antipaludéens et des cartons de préservatifs de la marque
Engabu qui ont été retirés du marché après avoir observé des problèmes de
qualité.

Cette information a été donnée hier par le directeur général de la Centrale,
Mr. Moses Kamabale, lors d'un entretien avec le Daily Monitor. "On veut se
débarrasser de ce bagage encombrant. Il s'agit des produits dont les médias
ont parlé" a-t-il dit sans pouvoir évaluer le coût des produits concernés.

Cependant, avec les 800 millions de shillings nécessaire pour détruire ces
produits, on pourrait traiter pendant un mois 32.520 patients du SIDA en
Ouganda en utilisant des génériques d'ARV qu'on peut obtenir à 15$ (24.600
Shs). En ce moment 300.000 Ougandais ont besoin d'ARV mais seulement 125.000
en reçoivent. Beaucoup de patients qui en ont besoin font la queue dans les
centres de traitements par les ARV mais beaucoup abandonnent et s'en
retournent chez eux après qu'on leur eut dit qu'il n'y a plus d'ARV.

Lors de leur visite de la Centrale d'achat à Entebbe en juillet dernier, les
représentants du Parlement du comité des services sociaux ont été informés
de la péremption d'ARV d'une valeur de 900 millions de shillings et d'autres
produits valant 1,2 milliards de shillings. Et on s'attend à la péremption
prochaine de produits valant 1,65 milliards de shillings.

Mr. Kamabale a ajouté que 85% des produits à détruire est d'origine tiers.
Il en est ainsi des produits du Fonds Mondial entreposés à la Centrale. Il a
aussi indiqué que les 800 millions devaient servir au transport et au
paiement de Industrie Luweero du Ministère de la Défense à Nakasongola pour
l'utilisation de leur incinérateur.

" Il n'y a que là-bas (à Luweero) que les produits périmés peuvent être
détruits. Il faut une température de 4000 degrés Celsius" a ajouté Mr.
Kamabale.

Bonjour,
je penses que l'amélioration de la situation consiste à réduire sinon supprimer les causes qui engendrent la péremption des quantités énormes des médicaments dans des pays ou les personnes sous traitement est encore faible!

Franck Biayi
Pharmacien
Kinshasa/RDCongo
Tél:00243818125838

--- En date de : Mer 10.9.08, remed <remed@remed.org> a écrit :

Ce problème avait été rencontré sur les situations d'urgence. Il apparait
maintenant sur les pays en voie de développement.

Il me semble que le problème ne va que s'empirer car le problème vient du
don de médicament. Le don de médicament n'a pas sa place dans les situations de développement. Il perturbe toute construction pérenne d'un circuit d'approvisionnement en continue.

Un circuit d'approvisionnement et de distribution a besoin d'un circuit
financier et d'un circuit de collecte d'information pour fonctionner.

L'introduction massive de don de médicament, voie choisie massivement par
l'aide internationale déstabilise totalement des systèmes qui pour la
plupart étaient encore fragiles.

Les pays en voie de développement ont besoin d'être accompagnés
financièrement pour construire leur propre système. L'argent de l'aide
internationale doit se concentrer vers les plus pauvres et permettre aux
structures de soins de délivrer des soins et des médicaments gratuitement.

Mais cela ne doit pas perturber les systèmes existant comme cela se passe à
ce jour avec les dons en médicament. Les centrales d'achats des pays
africains ne sont pas des entrepôts pour l'aide internationale. Elle ont
besoin pour vivre d'acheteurs fiables.

Si l'argent de l'aide internationale allait vers la périphérie, là ou il faut délivrer gratuitement pour les plus pauvres, il me semble qu'il y aurait moins de gaspillages.

Serge Barbereau

Quel contraste!

Dans un même pays, Ici on cherche à détruire et là le besoin est très prononcé pour ces mêmes médicaments candidats à la destruction.

500.000$us vont partir en feu entrainant d'autres frais importants de destruction. Cette situation doit interpeler à tous les niveaux de responsabilité.

Nous voudrions savoir davantage sur les tenants et les aboutissants de cette affaire.

Elite MUSENGE
musengeelite@yahoo.fr
+243 997 440 638

--- En date de : Mer 10.9.08, remed <remed@remed.org> a écrit :

Bonjour à tous!
Dans certains centre hospitaliers, le pharmacien est souvent laissé à la périphérie lorsqu'on fait passer des commandes de médicaments; quelques fournisseurs véreux proposent sans tenir compte des besoins réels des hopitaux des médicaments dont la date de péremption est proche ou illisible dans certains cas à l'administration qui ne tient pas les statistiques de consommation des services; le pharmacien est appelé au dernier moment pour signer le forfait en validant les bons de commande dont il n'est pas l'initiateur; ces médicaments qui sont commandés en dci mal maitrisées par les prescripteurs moisissent dans les magasins mal conçus et peu aérés; ces médicaments se périment très vite, l'on compte dans ces conditions beaucoup de produits avariés qui sont malheureusement détruits sous le regard interrogateur des malades. c'est ici aussi le lieu de dire et de conquérir notre droit, et de jouer notre role. trop de dons non
maitrisés c'est à dire qui ne prennent pas en ligne de compte les pathologies à traiter se périment et causent une perte inutile d'argent.

OKOUYA Boniface
boniok2000@yahoo.fr