[e-med] Burkina Faso: Recherche du vaccin contre le paludisme à Nanoro - Gnissa Isaïe Konaté encourage les chercheurs

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Burkina Faso: Recherche du vaccin contre le paludisme à Nanoro - Gnissa Isaïe Konaté encourage les chercheurs

Le ministre de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Gnissa Isaïe Konaté, est allé s'imprégner des activités des chercheurs burkinabè sur le candidat vaccin contre le paludisme, le 17 juillet 2012 à Nanoro, localité située à environ 80 km de Ouagadougou.

Le premier abrite le second : le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Nanoro et l'Unité de recherche clinique de Nanoro (URCN) connue par son étude sur le vaccin contre le paludisme, RTS,S. C'est ce site à la fois de soin et de recherche qui a reçu le ministre de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Gnissa Isaïe Konaté. L'hôte du jour, a commencé sa visite par l'URCN.

Au laboratoire, il a pu voir de visu l'équipement et le travail qui y est effectué selon des normes et des procédures internationales. Ensuite, il s'est rendu à la pédiatrie, à la radiologie, à la maternité du CMA, etc. Le point de l'essai vaccinal été fait par le chef de l'URCN, Dr Halidou Tinto. Il ressort que la recherche phare du centre inauguré en 2009, est celle du vaccin contre le paludisme dénommé RTS,S. Et l'expérimentation se fait sur plus de 1200 enfants.

Ces derniers ont reçu trois doses du candidat vaccin RTS,S. Ils doivent être suivis pendant trois ans. Les résultats de la première année, plus de 50 % du taux d'efficacité ont été déjà présentés à la presse et aux scientifiques. En langage simple le RTS,S pourrait à l'état actuel, réduire de moitié le nombre de cas de paludisme chez les enfants.

« Un vaccin est intéressant lorsqu'il vous protège dans la durée. Ces enfants sont en cours de suivi et ce suivi va jusqu'en 2013, horizon au bout duquel nous pourront dire si ce vaccin est efficace ; jusqu'à quel degré et pendant combien de temps », a précisé Dr Tinto. Vu les résultats atteints dès la première année de suivi, le ministre Gnissa Isaïe Konaté, dit n'avoir pas de doute que ce candidat vaccin réussira son examen au profit de la population.

Une recherche pour le développement

Le ministre en charge de la Recherche a été émerveillé par le travail effectué sur ce site. « J'ai été impressionné, j'ai trouvé là des chercheurs, des ingénieurs de recherche, des techniciens, d'agents d'enquête très dévoués qui font un travail extraordinaire sur le paludisme mais également sur d'autres maladies. J'ai également trouvé des laboratoires de pointe qui permettent de collecter des informations pointues sur le paludisme », a déclaré le ministre Konaté.

Pour lui, toutes ces informations sont importantes d'une part pour le développement des vaccins et d'autre part pour l'élaboration des politiques nationales en matière de santé. Il a salué l'intégration parfaite entre les activités de recherches de l'URCN et celles du CMA géré par l'ordre religieux des Camilliens. « Merci au CMA et félicitation à l'équipe du Dr Tinto Halidou », a-t-il manifesté en guise de reconnaissance.

Selon lui, l'URCN est un exemple qui s'inscrit dans la nouvelle orientation du département de la Recherche. Cela a été confirmé par responsable du CMA, le Frère Dieudonné Sorgho en ces termes : « La recherche initiée dans cette structure sanitaire nous permet de mieux prendre en charge nos malades en fonction de nouvelles connaissances en matière de santé. Il y a un système d'intégration parfait entre le personnel ».

M. Konaté a souhaité que cette intégration se retrouve aussi dans les autres domaines de la recherche autre que la santé. Car les recherches ont pour finalité de résoudre les problèmes quotidiens des populations que ce soit des problèmes de santé, de production animale, végétale, etc. Il a également salué la compétence de l'équipe scientifique qui a pu avoir des financements pour ce gigantesque projet de recherche. Car, comme il l'a dit, « on ne vous finance pas pour vos beaux yeux ». Le financement de l'URCN étant à 90% de l'extérieur, le responsable de l'URCN attend beaucoup des autorités.

Il pense que pour mener des programmes de recherche de souveraineté comme sur les plantes médicinales, il faut compter sur des financements nationaux. Il espère qu'un jour le ministère de la Recherche pourra assurer 50% de financement de sa structure.

Outre la recherche sur le RTS,S, l'URCN oriente entre autre ses études vers la génétique humaine. Il s'agit de comprendre quels sont les facteurs génétiques liés aux maladies cardiovasculaires. « Nous voulons investiguer pour savoir pourquoi il y a des maladies cardiovasculaires dans notre contexte où il n'y pas d'obésité », a indiqué le Dr Tinto.

Quelques doléances ont été présentées au ministre. Il s'agit du manque d'une administration locale pour soutenir les activités. Le centre dépend de l'Institut de recherche en science de la santé (IRSS) basé à Bobo Dioulasso. A cela s'ajoute le manque d'espace pour accueillir le personnel de terrain, le besoin urgent d'un local pour héberger la section de gestion des données et la non prise en charge des factures d'électricité et d'eau par l'IRSS.

En tous les cas les ambitions de l'URCN est d'être un des meilleurs pôles en matière de recherche et de formation en Afrique en contribuant à formuler les stratégies et programmes de santé publique.

Envoyé de mon iPad
Simon KABORE
Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)