[e-med] Lutte contre le paludisme : Un vaccin en essai clinique

Lutte contre le paludisme : Un vaccin en essai clinique
lundi 6 octobre 2008.
http://www.lefaso.net/spip.php?article29081&rubrique4

L’Institut de recherche en sciences de la santé/direction régionale de
l’Ouest (IRSS-DRO), en collaboration avec le Centre Muraz et le Centre
médical Saint Camille de Nanoro, a organisé un atelier sur la problématique
des essais cliniques au profit des journalistes couronné le 1er octobre
2008, par une visite de l’unité de formation et de recherche clinique de
Nanoro, localité située à 85 km de Ouagadougou.

Le Centre médical Saint Camille de Nanoro abrite une unité de formation et
de recherche clinique sur un vaccin anti-paludique. Il s’agit du RTS’S.
C’est un candidat vaccin contre le paludisme de la firme pharmaceutique GSK.
Les recherches sur ce vaccin sont menées dans dix (10) sites à travers
l’Afrique dans des spécificités différentes.

Au Burkina, elles sont conduites par l’Institut de recherche en sciences de
la santé/direction régionale de l’Ouest du Burkina (IRSS-DRO), un
département du CNRST en collaboration avec le Centre Muraz et le Centre
médical Saint Camille de Nanoro. La production d’un vaccin suit un long
processus. Une trentaine de journalistes ont été pendant deux jours,
informés et formés à la production des essais cliniques, la mise sur le
marché d’un vaccin, l’éthique dans la recherche et le rôle des médias dans
la promotion de la santé. La formation a été assurée par le directeur de
l’IRSS-DRO, Pr Jean Bosco Ouédraogo, l’investigateur principal du projet
vaccin RTS’S, le Dr Halidou Tinto, le Dr Noël Rouamba et un journaliste
nigérian, Emmanuel Ousou Abi.

Les échanges avec les hommes des médias se sont beaucoup focalisés sur le
projet du nouveau vaccin antipaludique, le RTS’S, son évolution et les
retombées pour le Burkina. En effet, les phases de test d’efficacité,
d’innocuité et des études de toxicologie et de métabolisme pré-clinique
(souris, rats, lapins...) ont été franchies. Ces phases ont montré que le
vaccin RTS’S prévient contre le paludisme et n’est pas toxique. Une autre
phase, la plus importante vers la mise du vaccin sur le marché, sera menée à
Nanoro dans le Centre médical Saint Camille. Des enfants seront recensés,
administrés du vaccin RTS’S et suivis : c’est l’essai clinique.

Le RTS’S/ASO1E a été testé (phase 2) chez plus de 1000 enfants de 6 semaines
à 4 ans au Gabon, Ghana, Kenya, à Tanzanie. Ces essais ont montré que 18
mois après, le risque survenue du paludisme a baissé de 35% et le risque
d’une survenue du paludisme grave a baissé de 50%. Au Burkina, si ces tests,
d’efficacité et de sûreté de RTS’S (phase 3) sont prouvés le vaccin contre
le paludisme pourrait être disponible en 2012. Pour mener à bien ces études
cliniques, le Centre médical Saint Camille de Nanoro sera bien équipé.

Sur place à Nanoro, les journalistes ont pu visiter des réalisations en
cours. Ainsi, le bâtiment R + 1 (plus de 100 000 millions de F CFA) de
l’unité de recherche clinique est en train de prendre forme. Aussi, selon
l’investigateur principal du projet RTS’S, Halidou Tinto, il sera bientôt
installé un système de radio numérisée et un système satellitaire. Toutes
choses qui permettront aux chercheurs burkinabè et ceux du Nord de discuter
des images radiographiques. Pour faire fonctionner tous ces appareils, le
village de Nanoro connaîtra une électrification via Boussé, une ville située
à 50 km de Ouagadougou. Le recrutement du personnel (30 à 100 employés) est
en cours.

Après les essais cliniques, le matériel, les investissements resteront la
propriété du Burkina, du Centre médical Saint Camille de Nanoro et de la
population. Dans le monde, 70 vaccins contre le paludisme sont en cours de
développement. Parmi ceux qui sont en essai clinique (16 en 2006), le RTS’S
est le plus avancé et est attendu en 2012. Pour le délégué général du CNRST,
qui a ouvert l’atelier sur la problématique des essais cliniques, "Le RTS’S
est le vaccin le plus avancé à l’heure actuelle en matière de développement
et est également le plus proche d’être utilisé par les populations des pays
endémiques".

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya