[e-med] Un vaccin expérimental prometteur contre le paludisme

Un vaccin expérimental prometteur contre le paludisme
Le Monde.fr avec AFP | 09.08.2013 à 00h08 € Mis à jour le 09.08.2013 à
11h56
http://www.lemonde.fr/sante/article/2013/08/09/un-vaccin-experimental-prome
tteur-contre-le-paludisme_3459328_1651302.html#xtor=EPR-32280229-%5BNL_Titr
esdujour%5D-20130809-%5Btitres%5D

Des chercheurs américains ont annoncé, jeudi 8 août, des résultats sans
précédent après l'essai clinique d'un vaccin contre le paludisme, maladie
qui fait près de 600 000 morts par an. Ce vaccin, fabriqué à partir d'un
grand nombre de parasites affaiblis responsables du paludisme et transmis
par la femelle du moustique Anophèle, a permis d'obtenir jusqu'à 100 % de
protection chez six des neuf adultes ayant reçu la plus forte dose."Bien
que nous soyons encore aux premiers stades du développement, nous pensons
que ce vaccin permettra d'éliminer le paludisme, estime Stephen Hoffman
PDG de Sanaria, le laboratoire qui a développé ce vaccin avec des
financements de l'Institut national américain des allergies et des
maladies infectieuses (NIAD), le Naval Medical
<http://www.lemonde.fr/sujet/a53b/naval-medical.html&gt; Center et d'autres
organismes aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique. "Les scientifiques
s'efforcent de produire un vaccin antipaludéen depuis trente ans et
maintenant ces résultats montrent que nous avons un vaccin sûr, injectable
et qui peut sauver des millions de vies". Pour cet essai de phase 1, 40
personnes de 20 à 44 ans ont participé.

"ON DOIT AUSSI DÉMONTRER QUE CETTE IMMUNISATION EST DURABLE"
Tout en soulignant le niveau sans précédent de protection de ce vaccin, le
Dr Anthony Fauci <http://www.lemonde.fr/sujet/f7ab/anthony-fauci.html&gt;,
directeur du NIAD s'est montré prudent en raison du petit nombre de
personnes concernées. "Le taux de protection est impressionnant mais le
nombre de sujets est relativement faible", a-t-il expliqué. "On doit aussi
démontrer que cette immunisation est durable et qu'elle est efficace
contre les multiples variantes du plasmodium", le parasite responsable du
paludisme, affirme-t-il encore.

A cette fin, l'équipe de chercheurs dont l'étude est publiée dans la revue
américaine Science, va bientôt entreprendre
plusieurs petits essais cliniques en Afrique, en Allemagne et aux
Etats-Unis. Ils testeront également différentes fréquences de vaccination
avec l'objectif d'obtenir une protection de 100 % avec moins de cinq doses
du vaccin.

Le Dr Fauci note en outre que la production à grande échelle de ce vaccin
pourrait être coûteuse et problématique. Sanaria devra accélérer le
processus d'extraction des parasites des glandes salivaires des moustiques
qui aujourd'hui mobilise déjà 12 à 15 techniciens capables de disséquer
environ 150 de ces insectes par heure. Sanaria travaille déjà avec l'école
d'ingénierie de l'université Harvard pour automatiser ce processus.
Autre difficulté, le vaccin doit être conservé dans de l'azote liquide ce
qui pourrait poser problème dans les pays en développement. Enfin, faire
des injections à des nourrissons dont les veines sont difficiles à trouver
pourrait compliquer une campagne de vaccination à grande échelle, selon
des chercheurs.

Le vaccin antipaludéen le plus avancé aujourd'hui, appelé "RTS,S", a été
développé par l'ONG PATH, le laboratoire pharmaceutique britannique
GlaxoSmithKline et la fondation Gates. Il a fait l'objet d'un essai
clinique de phase 3, dont les résultats ont été publiés en 2012, dernière
étape avant un potentiel feu vert pour la commercialisation. Mais ce
vaccin n'a permis de protéger que 31 % des nourrissons et 56 % des enfants
un peu plus âgés.