E-MED: Capitalisme social et recherche
Sida: le "capitalisme social" au secours de la recherche
Vendredi 17 Septembre 1999
LUSAKA (AFP)
Pour la premi�re fois depuis le d�but de l'�pid�mie, il y a 18 ans, une
toute nouvelle approche de la lutte contre le sida a �t� mise en lumi�re,
lors de la 11�me conf�rence internationale sur le sida en Afrique s'est
achev�e jeudi soir � Lusaka.
Pour contrer l'inertie de groupes pharmaceutiques, peu d�sireux de
s'engager dans une hypoth�tique recherche vaccinale qui risque, non
seulement de leur co�ter des millions de dollars mais aussi de ne pas leur
rapporter un centime, le jeune m�decin am�ricain Seth Berkley, pr�sident de
l'association IAVI (International AIDS Vaccine Initiative), s'est donn�
pour but d'assurer le d�veloppement d'un vaccin pr�ventif s�r, efficace et
financi�rement accessible � tous.
"Au lieu de chercher � convaincre les grands groupes pharmaceutiques,
a-t-il expliqu� � l'AFP, nous visons les toutes petites soci�t�s de
bio-technologie qui travaillent en amont des grands groupes".
Des scientifiques de tr�s haut niveau sont charg�s par IAVI de rep�rer les
travaux prometteurs pr�sent�s dans les congr�s ou les revues sp�cialis�s.
Si un projet semble int�ressant, l'association offre une subvention au
laboratoire. Seules conditions requises: la recherche doit porter sur les
souches de virus qui circulent en Afrique et non pas seulement sur celles
qui sont pr�sentes en Europe ou en Am�rique du nord, et elle doit �tre
men�e en partenariat avec des scientifiques du Tiers-monde.
En contre-partie, la soci�t� de bio-technologie fixera librement le prix de
son vaccin pour les pays industrialis�s et le march� priv�. Mais dans les
pays en d�veloppement, celui-ci ne pourra pas d�passer son co�t de
fabrication, assorti d'un petit "plus", autour de 10 %. Et si ce prix est
encore trop �lev� pour certains pays, IAVI se r�serve le droit de faire
fabriquer le vaccin ailleurs, pour moins cher. De la m�me mani�re, si un
gros laboratoire veut racheter le brevet, il sera tenu de respecter les
conditions dict�es par IAVI.
Cr��e il y a juste trois ans, IAVI a aujourd'hui largement les moyens -
intellectuels et financiers - de ses ambitions.
Seth Berkley a su int�resser � son projet les plus grands noms de la
recherche: Max Essex, immunologiste � Harvard et un des vice-pr�sidents des
gros laboratoires am�ricains Merck, Gordon Douglas - tous deux figurant
respectivement dans le conseil scientifique et le conseil d'administration
de l'association - l'ONU-SIDA, la Banque Mondiale et surtout les donateurs
priv�s.
Bill Gates, le pr�sident de Microsoft et l'homme le plus riche du monde, a
donn� 25 millions de dollars � IAVI. D'autres personnalit�s comme le
chanteur britannique Elton John ont aussi contribu� � son d�collage, ainsi
que des fondations richissimes.
D�j� les universit�s d'Oxford et de Nairobi ont re�u 4,5 millions de
dollars pour mener un essai sur 80 volontaires sains k�nyans et
britanniques. Un deuxi�me essai est en piste, au m�me tarif, entre les
universit�s de Caroline du nord (Etats-Unis) et du Cap (Afrique du Sud).
Seth Berkley est �galement en train de cr�er d'autres partenariats de
recherche vaccinale, avec la Chine et l'Inde.
Alors que la catastrophe africaine ne fait que s'amplifier, les m�dicaments
disponibles en Occident restent hors de port� de l'immense majorit� des
Africains. Le moins cher, la "DDC, co�te plus de 2.000 dollars par an.
Quant au Ritonavir, la Rolls des traitements, il culmine � plus de 8.000
dollars annuels.
Post� par Carinne Bruneton
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