E-MED:Chol�ra � Douala: un faux vaccin administr� � 500 Camerounais
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Epid�mie de chol�ra � Douala : un faux vaccin administr� � 500 Camerounais
Le Messager (Douala)
18 F�vrier 2004
Publi� sur le web le 19 F�vrier 2004
Marie-No�lle GUICHI
Des citoyens ont re�u un produit inappropri�, pour endiguer le mal.
Pour endiguer l'�pid�mie de chol�ra qui s�vit dans la capitale �conomique
depuis plusieurs semaines, les autorit�s sanitaires ont engag� une "lutte
muscl�e", selon le ministre de la Communication Jacques Fame Ndongo, dans un
communiqu� publi� le 28 janvier dernier.
Dans la foul�e des mesures prises, figurent en bonne place la
sensibilisation des populations aux r�gles �l�mentaires d'hygi�ne, la prise
en charge clinique des personnes infect�es, et surtout, la pr�vention par
une vaste campagne de vaccination. C'est ainsi que le Centre international
de vaccination de Douala a �t� mandat� pour la juteuse op�ration.
Du coup, hommes, femmes et enfants y ont d�fil�, pour recevoir, chacun, une
salvatrice dose de vaccin suppos� antichol�rique. Mais en r�alit�, le
produit re�u �tait tout, sauf celui-l� qui est destin� � combattre le
chol�ra. La preuve, "Aventis Pasteur" dont l'�tiquette �tait coll�e sur ce
vaccin dit n'avoir pas livr� un tel vaccin au Centre international de
vaccination de Douala. "C'est depuis 1995 que nous avons cess� de livrer des
vaccins � ce partenaire bas� � Douala. Or le vaccin que ce centre a
administr� aux populations et qui est estampill� "Aventis Pasteur" a pour
date de p�remption novembre 2005. Ce qui suppose qu'il a �t� fabriqu� en
novembre 2003. Car le vaccin antichol�rique a une dur�e de vie de 24 mois
seulement. Bien plus, sur le vaccin utilis� � Douala, le mot chol�rique est
mal �crit. Sur le flacon, on lit plut�t chlol�rique. Une grossi�re faute que
nous ne saurions commettre sur une �tiquette", indique un cadre de "Aventis
Pasteur", qui a requis l'anonymat.
Les responsables de ce grand laboratoire fran�ais bas� � Lyon parlent alors
d'un trafic de leurs �tiquettes.
Notre source confirme que "le vaccin administr� aux populations de Douala a
une couleur blanch�tre, avec un d�p�t au fond du flacon, alors que le vaccin
antichol�rique est un liquide incolore et transparent." Un informateur bien
introduit r�v�le que pr�s de 500 Camerounais ont re�u ce vaccin avant que
les autorit�s n'aient eu vent de cette catastrophe qui a �t� imm�diatement
stopp�e. Depuis lors, des questions taraudent les esprits. D'o� est venu le
faux vaccin ? De quoi est-il constitu� ? Quel danger courent ceux qui l'ont
re�u ? Depuis le d�clenchement de cette affaire, Le Messager n'a pas r�ussi
� joindre Dr Bita, responsable du Centre international de vaccination de
Douala, qui se rend visiblement inaccessible. Et comme par hasard, Dr Bita
est le neveu de l'actuel ministre de la Sant� publique. D'o�, sans doute, le
silence des pouvoirs publics sur cette affaire qui met en jeu de gros
int�r�ts.
Toutefois, � Aventis Pasteur, l'on n'entend pas s'arr�ter en si bon chemin.
Les responsables de Lyon ont pu acqu�rir un �chantillon du faux vaccin et
proc�dent actuellement � des analyses. Les r�sultats pourraient �tre
disponibles d�s cette semaine, d'apr�s un responsable de la repr�sentation
de "Aventis Pasteur" � Yaound�. Ce dernier n'exclut d'ailleurs pas
l'�ventualit� d'une poursuite judiciaire que le laboratoire fran�ais
pourrait engager contre le Centre international de vaccination de Douala
pour sabotage. Les r�sultats de cette analyse devront aussi fixer les uns et
les autres sur le sort des 500 Camerounais � qui le faux vaccin a �t�
administr�.
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