[e-med] Circuit du Médicament au Cameroun

Au mois de juin prochain, je pars trois mois dans un
hôpital de brousse au Cameroun. Ma mission sera de
mettre en place le circuit du médicament.
Etant étudiante en 5ème année de pharmacie, je n'ai
aucune expérience dans ce domaine.
Auriez-vous des conseils et idée à me donner?
Merci.

L.FRONTON
lulufronton@yahoo.fr

[on pourrait lui conseiller de commencer par lire le très bon livre "Optimiser les activités de la pharmacie, Collection "Guide en organisation hospitalière dans les PED, MAE, La documentation française, 2005, 243 pages !!! http://www.ladocumentationfrancaise.fr/
autre proposition ? CB]

Salut lulu,

Vous me semblez être "Super comme Expert"!
J'y vais mais j'y connais rien ! mais j'ai beaucoup à leur apprendre.

J'ai été 3 mois en Afrique,
j'ai fait ma B.A.
j'ai apporté ma contribution
Je connais l'Afrique !

Et cela marche comme stage ?

Bonjour l'image !

Quand est ce qu'on arrête ces bétises ?

Alain GUY

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Docteur Alain GUY, Pharmacien
Conseiller du Ministre de la Santé

pharma.djibouti@intnet.dj
+253 83 48 25
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Il est toujours essentiel de comprendre une situation avant d'être capable
d'enseigner à partir des livres.

Quelle meilleure formation que d'être confronté jeune à la réalité avant
d'être en mesure de ressortir ou (pire) faire ce que l'on a appris sur les
bancs de l'université ?

Et quelle humilité de dire que l'on ne connais rien plutôt que de croire
tout savoir !

Pascal Millet
Université Victor Segalen Bordeaux2
pascal.millet@u-bordeaux2.fr

Il faut un début à tout. Par ces temps d'afropessimisme, ne décourageons pas les rares bonnes volontés.
Je recommande à l'étudiante en 5 ème année l'ouvrage suivant qui aborde non
seulement la question du médicament en Afrique mais aussi les pathologies
courantes, les politiques de santé, les questions liées à la déontologie
médicale...
"Médecine Humanitaire" de Jacques Lebas/Florence Veber/Gilles Brücker aux
éditions Médecine-Sciences Flammarion 369 pages.

Bon courage

Dr Francis Coste da SILVA
francis.dasilva@wanadoo.fr

Bonjour L. Fontron,

Mettre en place un circuit des médicaments évoque la référence à la politique pharmaceutique nationale de votre pays.
Il serait interessant à mon avis de pouvoir vous référer à ce qui se passe dans votre pays. Cela veut dire que vous pouvez consulter les aînés qui sont sur place et qui vont vous aider.

Gabriel Bukasa
g_bukasa@yahoo.com

Bonjour,
Et bien personnellement, je trouve la démarche de Lulu assez saine. Elle part en juin et commence à chercher les infos à partir de février au près de ses collègues. Elle n'est pas un expert mais un stagiaire de 5ème année.
Au lieu de lui taper dessus, je proposerais:
- Faire un tour sur le site de WHO,
- Recueillir à Yaoundé la politique pharmaceutique nationale du Cameroun afin d'insérer son action dans la réalité du pays,
- Se rapprocher du CAPP (centrale d'achat pharmaceutique provincial) le plus proche du village où elle va.
- Un bouquin, "Managing drug Supply" - 2nd edition 1997 - MSH WHO - Kumarian press.

Bon courage Lulu !

Véronique Pomatto
Public Health Expert
Office Phone: +33 (0)4 67 84 49 82
Cell Phone: +33 (0)6 75 30 12 18
Email: verpom@wanadoo.fr

Bonjour à tous et à Lulu plus particulièrement,

Face à l'ampleur du sujet que constitue le circuit du médicament dans les
pays africains, je te suggère plusieurs pistes de préparation de ton travail :

1. rencontrer des spécialistes de terrain du médicament : je peux te mettre
en contact avec J.L. Machuron, président de pharmaciens sans frontières, par exemple.

2. prendre contact avec le ministère de la santé à Yaoundé : j'y ai
plusieurs contacts avec qui je travaille régulièrment : ce sont des
professionnels de la santé qui font pas mal de terrain

3. contacter une jeune étudiante camerounaise qui vit à Yaoundé et qui est
en DEA de géographie et climatologie appliquée à la santé publique : elle
connait très bien le terrain local (elle est une de mes étudiantes pour son
futur doctorat)

4. le CESH a organisé un colloque sur le médicament : de la recherche au
terrain , le 7 Décembre 2005 (voir www.cesh.org) : nous pouvons te faire
parvenir le CD du colloque , coordonnées des intervenants.

A bientôt,

Véronique Inès THOUVENOT PhD
International Consultancy
Health Systems Analysis
International Projects Manager

European Centre of Humanitarian Health - CESH
50 av. T. Garnier
Fr - Lyon - 69366 Cedex 07
www.cesh.org

Tel: + 33 (0)4 37 28 74 57
mob: + 33 (0)6 22 20 86 17
veronique.thouvenot@cesh.org
vero.ines@free.fr

Avant de commencer cette mission, il faut prendre contact avec la Direction de la Pharmacie et du Médicament du Cameroun :
  Voici son directeur : Docteur Jean Rollin NDO : ndojeanrollin@yahoo.fr
  Il existe une politique pharmaceutique nationale, une centrale d'achat nationale et des centres d'approvisionnement pharmaceutique provinciaux pour les dix provinces, ainsi qu'un Système National d'Approvisionnement en Médicaments (SYNAME)
  De plus, un modèle de gestion des médicaments essentiels au niveau provincial vient d'être adopté.
   
  Christophe PRAT
  Pharmacien Inspecteur Conseiller (assistance technique Française au Cameroun)
  Cellulaire : 00 237 625 82 65
  e-mail : ceprat2@yahoo.fr

Bravo lulu,

Cette expérience prochaine en hôpital de brousse au Cameroun. Il y a tant à
faire et chaque petit pas compte tout autant que les grandes initiatives.
Il y a de nombreuses expériences qu'il faut partager avec des personnes qui
ne se prennent pas au sérieux mais font un travail de terrain innovant et
rafraîchissant; Basta ceux qui prétendent être l'expert de son pré carré,
l'expertise ne se décrète pas elle se vit chaque instant au contact de
l'autre. Le contact avec la brousse, c'est essentiel.

Je ne saurai trop vous recommander quelques adresses de personne qui peuvent
vous éclairer sur certains points qui m'ont aidé moi aussi par quelques bons
conseils, serge.barbereau@wanadoo.fr ou HAUDRECHY Dominique dhtogo@cafe.tg

Bonne chance à vous.

José

José Manuel BOUDEY
"Key Expert" Biotechnologie et Industrie Pharmaceutique
(Technopole Sidi Thabet-Tunisie)
Assistance pour l'accompagnement à la mise en place de 5 technopoles en
Tunisie
Projet BEI (sous consortium AriaConsuslt)
MobileTunisie + (216 )21 43 26 62
Mobile +33 (0) 6 84 528 550
jose.boudey@libertysurf.fr
askboudey@yahoo.fr

Je pense que j'étais le premier à faire une proposition utile à Lulu fontron et je suis très heureux que bcp des confrères m'ont rejoint. On ne décourage pas les bonnes volonté. Nous ne connaissons pas les performances de notre ami stagiaire. Il n'est pas impossible qu'il rende un bon service au milieu où il va se rendre.
  De l'autre coté, il ne sera pas bon de lui donner plusieurs références bibliographiques qui risquent de le dérouter.
  J'estime à mon humble avis que Lulu veut savoir comment organiser le circuit de médicaments au sein de l'hôpital où il se rend. Pour ce faire, il aura besoin de connaître d'abord la politique pharmaceutique nationale du Cameroun et ensuite la reglementation en la vigueur.
  Ensuite, il lui sera nécessaire de discuter avec les Pharmaciens de terrain qui sont sur place pour le partage des expériences, principalement les pharmaciens d'Hôpitaux à Yaoundé et ailleurs.
  Cela lui permettrait de savoir comment démarrer son travail.
  En dernier lieu, Lulu pourra, au cours de son travail, se référer à tel ou tel autre document de gestion des médicaments de niveau international ou visiter le site www.msh.org
  Merci
Gabriel Bukasa
g_bukasa@yahoo.com

Le mail de Lulu et surtout celui du docteur Guy ont suscité de
nombreuses réactions. En voici une de plus.

Je suis un jeune pharmacien avec une petite mais solide expérience
dans une ONG humanitaire, et quand je me remémore la fin de mes
études, j'aurais aussi certainement fait n'importe quoi pour "aller
sauver le monde", "rétablir le système de santé" ou bien encore
"mettre en place le circuit du médicament" dans un pays d'Afrique,
choqué comme tout le monde par les images de misère véhiculées par
les médias occidentaux (qui ne sont d'ailleurs intéressés par
l'Afrique QUE pour sa pauvreté, ses épidémies et ses massacres... ou
ses parcs nationaux)

Avec un peu de recul, j'ai parfois l'impression que les réels
bénéficiaires de l'aide humanitaire ou de l'aide au développement,
quel que soit le nom qu'on lui donne, ce sont ceux qui viennent pour
la donner, c'est à dire les "humanitaires". Ils ont, durant leur 3
mois, 6 mois, un an ou plus, l'occasion de découvrir une nouvelle
culture, une autre façon de vivre, des gens chaleureux, un pays. De
l'autre côté, les "bénéficiaires" reçoivent ce qu'on veut bien leur
donner, qui correspond plus ou moins bien à leurs besoins, et
qu'après tout ils n'ont peut-être pas demandé... Ils retiendront
sûrement les chouettes moments passés à discuter avec le Blanc, les
échanges de point de vue, les rigolades. Quant à la dépendance qu'on
leur apporte, nous pays occidentaux qui d'un côté refusont de
modifier les règles du commerce international (provoquant la pauvreté
de millions de personnes) et d'un autre côté versont des millions de
$ en programmes de développement pour se donner bonne conscience,
c'est une autre histoire.

Tout ça pour dire qu'il faut avant tout de l'humilité quand on va "en
Afrique". Il faut être conscient qu'on y va pour apprendre dans un
premier temps, et non pour "mettre en place le circuit du
médicament". Et si telle partie du Cameroun n'a pas encore accès aux
médicaments essentiels, de nombreux camerounais sont en train d'y
travailler et de construire un système solide qui leur correspond. Il
serait dommage de ne pas considérer leur travail et de le saboter.

3 mois au Cameroun, c'est super. Mais il faut y aller avec respect et
humilité, avec sérieux, c'est à dire en étant au courant des projets
pharmaceutiques du pays ou de la région où l'on va, avant de faire
n'importe quoi. Après, on peut devenir expert ou pas, seul le futur
le dira.

L'intervention du docteur Guy était peut-être un peu sèche et rentre-
dedans, mais je pense qu'il cherchait aussi à dénoncer dans son
propre style une attitude occidentale qu'il faut bannir.

Benoit Marquet
reggaeben@yahoo.fr
Pharmacien

Je pense que Lulu a peut-être mal formulé sa requête mais avant tout
   c'est une étudiante qu'il faudrait aider, guider, conseiller et lui
   proposer les personnes ressources au Cameroun et dans le monde comme
   Carinne Brunetton, Serge Barbereau, Gerard Millot, Daniel Vandenbergh
   et d'autres qui connaissent bien la problématique du médicaments dans
   ses différents aspects et qui connaissent bien aussi l'Afrique pour
   avoir y travailler et contribuer à la mise en Place des différents
   systémes d'assurance qualité du médicament.

   DU COURAGE LULU et on est avec toi pour la réussite de ton projet.

   Dah Ould El hadj Sidi
   Pharmacien, Camec Mauritanie
dhajs@hotmail.com

[Lulu va finir par devenir un "avatar", ces personnages qui ne vivent que sur Internet. Ceux qui souhaitent lui prodiguer conseil et encouragement peuvent le faire directement à son adresse : lulufronton@yahoo.fr. MD]