Communiqué OMS-AFRO
Comment faire face aux implications des nouvelles recommandations de l¹OMS
prônant le traitement précoce du VIH dans la Région africaine
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Brazzaville, 5 septembre 2013 -- Le Directeur régional de l¹OMS pour
l¹Afrique, le Dr Luis Sambo, a proposé un ensemble de mesures à
l¹intention des pays de la région, dans le cadre de la mise en ¦uvre des
nouvelles recommandations de l¹OMS concernant l¹utilisation de la thérapie
antirétrovirale (TAR) pour la prévention et le traitement du VIH.
Les recommandations du Dr Sambo sont contenues dans un rapport qui sera
présenté jeudi aux Ministres de la Santé de la Région africaine de l¹OMS à
leur rencontre annuelle le Comité régional de l¹OMS pour l¹Afrique qui
a lieu à Brazzaville, Congo.
Les nouvelles recommandations de l¹OMS, publiées en juin cette année,
prônent notamment le traitement précoce des personnes vivant avec le VIH
et la promotion du traitement des enfants de moins de cinq ans infectés
par le VIH ainsi que des femmes enceintes ou allaitantes. Les
recommandations sont susceptibles de renverser la tendance de l¹épidémie
du VIH si elles sont appliquées intégralement par les Etats membres.
Cependant, cela aura des implications.
Le nombre d¹individus nécessitant des TAR dans la région augmenterait de
53%, passant de 12,4 millions à 19 millions. Cela nécessiterait un
financement additionnel d¹un milliard de dollars EU par an.
Pour boucler ce financement, le Directeur régional propose que les pays
affectent davantage de fonds à leurs propres programmes nationaux de lutte
contre le VIH tout en mobilisant les fonds provenant des sources
nationales et internatio-nales.²
Pour bénéficier au maximum des avantages liés à l¹introduction de ces
recommandations, il faudra faire passer le test à davantage de personnes
et mettre sous traitement celles qui seront testées positives. Cela
constitue un énorme défi à relever dans une région où plus de la moitié
des personnes vivant avec le VIH ignorent leur statut sérologique; et
beau-coup de ceux qui font lr test commencent le traitement lorsque leur
système immunologique est considérablement affaibli.
Pour y remédier, le Dr Sambo propose que les pays améliorent et renforcent
leurs programmes de lutte contre le VIH pour intensifier le traitement.
Cela peut être fait, notamment en mettant en place des groupes de travail
chargés de donner des conseils sur l¹adaptation et la mise en ¦uvre des
recommandations de l¹OMS, en veillant à ce que les personnes infectées
soient identifiées et placées sous traitement, et en intensifiant le
dépistage et l¹accompagnement psychologique auprès du grand public.
Pour rapprocher les services du TRA des populations, les pays devraient
décentraliser les services de lutte contre le VIH et les installer dans
les lieux de soins primaires, afin d¹améliorer l¹accès et l¹équité. Il
conviendrait également d¹¹intégrer dans les services de lutte contre le
VIH, des services de santé maternelle et infantile, des services de lutte
contre la tuberculose, des centres d¹IST et d¹autres services généraux de
santé. De plus, les pays devraient renforcer les soins et le traitement du
VIH en tant que cours dispensé dans les institutions de formation
médicale; former tous les travailleurs de la santé, y compris les
travailleurs de la santé communautaire, pour gérer le VIH comme une
maladie chronique, et mettre à jour leur liste de médicaments essentiels
en y intégrant les traitements nouvellement recommandés.
En ce qui concerne le suivi de la réponse au traitement, le Directeur
régional a suggéré que les pays utilisent le test de la charge virale
comme l¹approche préférée pour contrôler le succès du TRA et diagnostiquer
l¹échec du traitement, en plus du comptage des cellules CD4 l¹outil
actuel pour évaluer le système immunitaire d¹une personne vivant avec le
VIH. Toutefois, il a ajouté que l¹absence de tests de laboratoire pour
assurer le suivi de la réponse au traitement ne devrait pas empêcher de
commencer le traitement contre le VIH. Par ailleurs, l¹importance des
systèmes nationaux de suivi et évaluation pour suivre l¹évolution de la
mise en ¦uvre de nouvelles recommandations a été mise en exergue.
L¹application intégrale des nouvelles recommandations de l¹OMS prônant le
traitement précoce du VIH permettra de sauver davantage de vies et de
réduire le nombre de nouvelles infections dans la Région africaine.