[e-med] Conception nouvelle pour un système pharmaceutique plus performant : cas pratique de la Côte d Ivoire

Chères consœurs, chers confrères,

31 de ce mois de janvier, je me permettrai donc tout d abord de souhaiter réussite professionnelle à chacun d entre vous, dans chacun de vos défis... Bonne et heureuse année 2016.

Des défis, le système pharmaceutique de Côte d Ivoire devra en relever au cours de cette année 2016. J aurai souhaite partager avec vous une Bonne Pratique qui a mené à des résultats probants.

Nous plaidons toutes et tous pour accorder plus de moyens aux systèmes pharmaceutiques nationaux pour plus de performances. Nous déplorons tous que les Autorités de Réglementation Pharmaceutique restent les parents pauvres de ces systèmes, alors que les Instituions tant internationales (OMS) que régionales (communautés régionales, CEDEAO et UEMOA) ont placé la barre de l ambition très haute, sans toutefois accorder les moyens à leurs Politiques.

Depuis près d un an, en Côte d Ivoire, les différentes Institutions nationales impliquées dans le système pharmaceutique, ont envisagé une approche plus novatrice, qui a probablement déjà été testée dans d autres pays.

C est ainsi, que DPML, LNSP, Nouvelle PSP et PNDAP, se sont retrouvées dans un cadre de concertation devant faciliter coordination et efficience.

C est ainsi, qu a 4, en février 2015, ils ont décidé de soutenir une approche systémique et un projet conjoint, mêlant, tant chaîne d approvisionnement que régulation et réglementation. Quasiment 12 mois après, cette pratique est couronnée de succès, ayant obtenu l oreille attentive, du Ministère de la Sante et de l Hygiène Publique, et de l un de ses partenaires, l Agence Française de Développement. L Union européenne depuis 2013 avait fait sienne cette approche systémique, appuyant DPML, LNSP et Nouvelle PSP, dans le cadre de son Projet d Appui à la Redynamisation du Secteur de la Sante Ivoirien. Toutefois, sans accorder encore suffisamment de ressources au pilier régulation.

Par son nouveau projet C2D, l AFD vient ainsi corriger cette situation. Près de 13,5 millions d euros seront consacrés a l amélioration des performances du système pharmaceutique ivoirien, sur deux ou trois années, au travers de la DPML, LNSP, Nouvelle PSP et PNDAP, pour :
- accompagner le ministère dans la mise en place d une Autorité Ivoirienne de Régulation Pharmaceutique,
- appuyer le LNSP dans sa stratégie de pré qualification OMS et accréditation ISO 17015,
- renforcer la déconcentration de la Nouvelle PSP notamment par la création d une nouvelle Agence à Bouaké
- enfin, contribuer au déploiement de nouvelles infrastructures, conforment aux normes internationales, de stockage et de distribution des médicaments dans les districts, avec le PNDAP.

Sur le fond, cette approche, un peu novatrice dans sa mise en œuvre, s inscrit dans une volonté d intégration africaine ; ces Institutions souhaitant devenir un pôle d excellence dans le domaine de la gestion du médicament et de sa régulation, émergence d un système renouvelé à l horizon 2020.

Partenariat et mobilisation de ressources, exercice réussi en Côte d Ivoire...
Les partenaires, pour accompagner cette approche systémique, pour une meilleure synergie et plus d efficience dans leurs interventions, se sont structurés en groupe de travail dédié à la Pharmacie et aux médicaments, dans le cadre du groupe sectoriel santé, pilote par l OMS.

Qu en est il ailleurs ?
Partageons les bonnes pratiques...

Tres confraternellement
Christophe

Christophe Rochigneux
Pharmacien,
Projet PARSSI / 10eme FED - Union européenne
Côte d Ivoire

Bonjour Christophe.

Puisqu'il y a DPML, LNSP, Nouvelle PSP et PNDAP, ou se trouve le secteur
privé ?

Il doit à mon avis aussi s'intégrer dans l'ensemble.

Serge Barbereau

Oui, c'est très important de définir le rôle du secteur privé,y compris le secteur privé lucratif, dans les systèmes pharmaceutiques. Il y a des segments entiers du système qui seraient plus efficaces s'ils sont pris en charge par le privé. C'est peut être intéressant de discuter dans le forum du rôle du secteur privé dans le renforcement des systèmes nationaux d'approvisionnement en médicamanets.
Cordialement.
Ben M.MUNONGO

Je suis en accord avec l'idee de contracter avec le secteur prive pour
soutenir le systeme d'approvisionnement. Dans le cas d'espece de plusieurs
pays Africains, les medicaments peuvent etre achemines par les societes
privees telles que les brasseries qui livrent du Soda meme dans les coins
les plus recules de nos contrées.

SOSTHENE DOUGROU

C'est vrai ce que dit Ben M.MUNONGO !

Mais j'ai cru comprendre que le secteur privé au CONGO avait décliné
l'invitation a s'en occuper en signalant que ce n'atait pas son role et
qu'il ne savait pas faire, la livraison régulière de médicaments
génériques à très faible cout (donc marge faible) dans l'ensemble des
centre de santé du pays alor que leur activité est centré sur la capitale
et sur le paiement cash des commandes préalablement à la livraison.

Et puis quand on aura cassé le système public et qu'il n'y aura plus de
bailleurs pour financer les livraisons par les opérateurs privés, a votre
avis, qui assurera les livraisons des médicamants essentiels génériques ?

Cordialement

Alain GUY

Très bonne idc©e Sosthene,

les avez vous contactés pour leur proposer ?

Bien cordialement

Alain GUY

Livrer des medicaments avec du SODA, ce n'est pas franchement conformes aux Bonnes Pratiques de Distribution !!!!!

Marie paule FARGIER.

Bonjour,

Je ne crois pas bien comprendre ce qu'affirme Alain à propos du secteur
privé Congolais ? Parle t on du secteur privé pharmaceutique ? Je pense à
mon humble avis que nous devons dépasser ces clivages entre acteurs dont
les actions devrons de plus en plus s'harmoniser ou du moins être
complémentaires pour assurer la meilleure sécurité au patient en matière de
mise à disposition du médicament. D'ailleurs, le secteur privé est disposé
dans certains pays pour mettre son expertise à disposition pour améliorer
la gestion des systèmes d'approvisionnement et de distribution des
médicaments, et je crois que des fois cela peut être utile. Je ne vois pas
en quoi l'action des acteurs privés qui assurent plus efficacement la
régularité des stocks et qui sait gérer ces stocks pour prévenir les
péremption ne pourrait pas contribuer localement et même dans
l'approvisionnement. Le pharmacien du privé n'a t il pas une mission
délégué de l'Etat ? Le ministre de la santé, qui lui délivre sa licence
préalable à la création de son entreprise, peut bien lui confier une
mission de santé publique sous son contrôle. La question de marges me
semble très mineur.

Pour ce qui est de la distribution avancée, modèle IPM en expérimentation
dans certains pays, il me semble que recréer de nouveaux réseaux
logistiques, rien que pour ça est trop ruineux pour les ressources et je ne
suis pas non plus d'accord que nos précieux médicaments soient transportés
en même temps que la bière. Là encore, il faut regarder si le secteur privé
a expérimenté quelque chose qui marche et qui sécurise surtout le
médisaient.

Enfin, peut être un pavé dans la mare ?....

Cordialement,

Innocent K. KPETO
Pharmacien

Bonjour

Pour beaucoup de pays, je pense qu'il s'agit plutot de renforcer les systèmses existants en y apportant quelques stratégies innovantes dont le renforcement de la participation/l'integration effective du partenariat public-privé.

Pour cela, je voudrais solliciter notre attention sur deux choses:

1. nos systèmes sont dits ''système national d'approvisionnemnt...'' et non ''système public...''. Le secteur privé devrait donc évidemment faire partie du système national. Mais, il est vrai que l'intégration des acturs privés dans les systèmes nationaux semble etre tres limitee dans beaucoup de pays. Y-a-t-il dans le plan de développement sanitaire/pharmaceutique des activités reconnues comme relevant du secteur privé? ou, encore, quelles stratégies prévoir pour améliorer/renforcer les capacités du secteur privé en vue de sa participation effective dans le renforcement du système?

2. je ne pense pas que le rôle/la contribution du secteur privé doit être recherché/limité uniquement dans le transport de produits. Dans des nombreux pays, ce n'est même pas un problème parce que c'est déjà le secteur privé qui s'en charge par des contrats de prestation de service . C'est vrai qu'il faut reconnaître que des améliorations et la professionnalisation sont nécessaires pour notamment garantir la qualité. Je pense qu'il s'agirait plus de considérer les différents segments du système ( sélection ds produits, achat, réception/douane, stockage, distribution aux différents niveaux, assurance qualité, reglementation, LMIS...); y-a-t-il des fonctions qui relèvent 100¨% du secteur public (Mini Santé)? oui, la sélection et la reglementation par exemple. Y-en-a-t-il où le secteur privé peut être plus fficace? oui, la réception et distribution par exemple. C'est le cas où un acteur du privé lucratif accepte par exemple d'assurer le stockage des produits des grands programmes dans une région non couverte par une Centrale d'achat ou ses succursales, et en assurer la distribution vers les formations sanitaires. Il devra gérer le LMIS correspondant à ce niveau de responsabilité©.

Il semble qu'il y a des pays en Afrique où ce type de combinaisons sont expérimentées. Un ''dialogue'' national sur la contribution du secteur privé dans le renforcement des systèmes nationaux d'approvisionnement en médicaments serait peut être une occasion d'approfondir la question.

Cordialement.

Ben M.MUNONGO