Criminalité Transnationale Organisée en Afrique de l¹Ouest :
Une Evaluation des Menaces
Février 2013
Office des Nations Unies contre la drogue et le crime
Vienne
http://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/tocta/West_Africa_TOCTA_20
13_FR.pdf
Table des matières :
Principales conclusions 1
Résumé analytique 3
Introduction 7
Le flux
Cocaïne des Andes vers l¹Europe, via l¹Afrique de l¹Ouest 9
Méthamphétamine depuis l¹Afrique de l¹Ouest vers l¹Asie de l¹Est 21
Trafic illicite de migrants depuis l¹Afrique de l¹Ouest vers l¹Europe 27
Trafic d¹armes à feu en Afrique de l¹Ouest 35
Médicaments essentiels frauduleux depuis l¹Asie du Sud et de l¹Est vers
l¹Afrique de l¹Ouest 41
Piraterie maritime dans le golfe de Guinée 47
Conclusion 57
Notes de fin 61
Quelques extraits :
"Médicaments licites, détournés illicitement
L¹Afrique de l¹Ouest est une plaque tournante pour le trafic de
médicaments licites qui sont ensuite détournés pour en
faire un usage illicite. Un exemple récent particulièrement illustratif
est celui du « Tramadol », opiacé synthétique à
effet prolongé, qui est particulièrement utilisé à des fins illicites au
Moyen-Orient. L¹Egypte a par exemple récemment
listé de nouveau ce produit : il était devenu la deuxième drogue la plus
utilisée dans le pays, après le cannabis.19
Entre le 4 et le 18 mai 2012, pas moins de 11 saisies de Tramadol ont été
réalisées par les agents des douanes du Bénin
et du Togo. En ajoutant au total les importantes saisies réalisées en
décembre 2011 et en juin 2012, environ 130 tonnes
de ce médicament ont été saisies dans le pays. Ces médicaments ont été
saisis parce que la dose (200 mg) était plus
élevée que la dose autorisée (50 mg). Toutes les importations provenaient
d¹Inde et toutes, sauf une, avaient pour
destination finale le Niger. L¹utilisation d¹une destination intérieure
peut être pratiquée afin d¹échapper à la surveillance
côtière. Ces médicaments étaient probablement destinés à être envoyé et
trafiqués au Moyen-Orient, le Tramadol
n¹étant pas reconnu comme un problème en Afrique de l¹Ouest."
"Médicaments essentiels frauduleux depuis l¹Asie du Sud et de l¹Est vers
l¹Afrique de l¹Ouest
Quelle est la nature du marché ?
Nombre des flux de contrebande examinés dans cette étude
peuvent influer sur le cours des événements géopolitiques à
grande échelle : le trafic de cocaïne a accentué l¹instabilité
en Guinée-Bissau, le trafic d¹armes à feu a nourri la rébellion
dans le nord du Mali, la piraterie maritime menace le
commerce dans le golfe de Guinée. Tous ces exemples montrent
que la criminalité transnationale organisée a pris des
proportions telles qu¹elle constitue désormais une véritable
menace pour la sécurité en Afrique de l¹Ouest.
Les conséquences de l¹importation de médicaments essentiels
frauduleux sont loin d¹être aussi visibles. Les bénéfices
qui découlent de ce trafic sont trop fragmentés pour faire la
fortune de fonctionnaire corrompus, et trop modestes pour
susciter l¹intérêt de groupes armés non étatiques. Ses effets
sont plus subtils et quasiment impossibles à mesurer : l¹état
des malades se dégrade, les plus pauvres meurent, comme
c¹est souvent le cas, et des souches résistantes, dont on parle
peu jusqu¹à ce qu¹il soit trop tard, font leur apparition.
Du point de vue de la qualité de vie des populations
d¹Afrique de l¹Ouest, on peut difficilement imaginer enjeu
plus important. Les rares études fiables menées à ce jour sur
la qualité des médicaments utilisés en Afrique de l¹Ouest
montrent qu¹une grande partie des produits pharmaceutiques
circulant dans la région sont inefficaces, voire dangereux.
Dans les pays riches, le fait que les médicaments
contiennent effectivement les substances indiquées sur
l¹emballage semble aller de soi. En Afrique de l¹Ouest, les
consommateurs ne peuvent être sûrs de rien. Les médecins
et les pharmaciens eux-mêmes ne sont pas en mesure
d¹affirmer que les médicaments qu¹ils prescrivent auront
bien les effets escomptés."
"A l¹heure actuelle, la région a à la fois des frontières très
ouvertes et des systèmes de distribution pharmaceutique
complètement disparates. Comme les médicaments entrant
en tout point de la région peuvent aisément y être diffusés
en tout autre endroit, une approche régionale des achats de
médicaments devrait être adoptée. Une manière de réduire
les abus serait de créer une liste régionale de fabricants
approuvés. Les fabricants qui feraient entrer de façon répétée
des médicaments non-conformes aux normes seraient
interdits. Les médicaments en provenance de sources nonautorisées
seraient confisqués. La liste serait gérée centralement
afin de réduire les abus et promouvoir la compétition."
Texte intégral ici :
http://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/tocta/West_Africa_TOCTA_20
13_FR.pdf