E-MED: D�chets biom�dicaux : Une pollution perverse et multiforme
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D�chets biom�dicaux : Une pollution perverse et multiforme
Le Soleil (Dakar)
28 Novembre 2001
Publi� sur le web le 28 Novembre 2001
http://fr.allafrica.com/stories/200111280858.html
Fatou Faye
Dakar
Les d�chets biom�dicaux participent dangereusement non seulement � la
pollution de l'air, � travers les rejets dans l'atmosph�re de substances
infectieuses, de poussi�res toxiques, et autres gaz carbonique dont la
teneur en nuisances multiformes est attest�e ;
mais encore ils contribuent � la cr�ation des gaz � effet de serre avec
toutes les cons�quences que cela implique. Sans compter le r�le insidieux
que ces m�mes d�chets biom�dicaux mal trait�s " peuvent avoir aussi en tant
qu'agent responsable d'une certaine pollution de l'eau et du sol par le
biais de vecteurs comme le vent et les animaux ".
Voil� quelques-unes des conclusions auxquelles ont abouti les recherches
men�es par Mademoiselle Aminata Gu�ye. Elle a fait une r�flexion pouss�e sur
cette probl�matique dans son m�moire de ma�trise en environnement soutenu
avec la mention tr�s bien � l'Universit� Gaston Berger de Saint-Louis et qui
a port� sur le th�me suivant : " Les d�chets biom�dicaux dans la r�gion de
Dakar : �valuation, probl�matique de gestion et impact sur l'environnement
".
Un de ces th�mes laiss�s jusque-l� en friches mais dont l'inexcusable
banalisation est � la mesure de la gravit� des probl�mes qu'il pose.
Traiter d'une telle question n'a pas �t� chose facile pour Mlle Aminata
Gu�ye qui, dans son travail de recherche, a r�ussi � montrer comment la
m�connaissance d'un pareil sujet ou encore sa " n�gligence " par les
personnes m�mes officiant dans le secteur peut �tre lourd de cons�quences.
Il est fr�quent, dit-elle pour d�plorer ce fait, de voir les gens jeter des
seringues, bouteilles d'alcool vides, m�dicaments et autres, sans pour
autant penser aux cons�quences. Le fond du probl�me est que les d�chets
biom�dicaux ne sont pas consid�r�s.
Pourtant, ceux-ci ont un impact consid�rable non seulement sur
l'environnement mais aussi et surtout sur la sant� de l'individu m�me. " De
nombreuses maladies sont transmissibles par le biais des d�chets biom�dicaux
", fait savoir Mlle Gu�ye. C'est entre autres l'h�patite, le t�tanos, la
m�lio�dose, les anguillules, la tuberculose, les ankylostomes, voire le sida
dans des conditions sp�cifiques. En ce qui concerne les d�chets biom�dicaux
liquides, ils " peuvent �tre la source de maladies comme la fi�vre
h�morragique, la fi�vre de Lassa, les maladies du virus d'Ebola et de
Marbourg ".
La gestion de ce type de d�chets devient probl�matique forc�ment.
Et pourtant, assurer sa gestion devient plus que jamais une n�cessit�.
Mais pour Aminata, " l'am�lioration de la gestion des d�chets biom�dicaux
passe par la satisfaction des besoins en formation, information et
sensibilisation des diff�rents acteurs de la gestion des cat�gories de
personnes expos�es ". En outre, il faudrait " �liminer les contraintes
d'ordre socioculturel, lutter contre les mauvais comportements surtout en
mati�re de salubrit� et de protection et enfin lever les contraintes d'ordre
financier en vue de la formation ".
Les probl�mes li�s � la gestion des d�chets biom�dicaux sont nombreux. Pour
Mlle Gu�ye, c'est entre autres, l'absence notoire de donn�es fiables
concernant la quantification et la classification. Le vide observ� en
mati�re de pratiques, normes et r�glementations, l'insuffisance au niveau
des �quipements et mat�riels n�cessaires, le manque de formation et de
sensibilisation du personnel charg� de la gestion. Celui des structures de
maintenance et aussi le faible niveau de sensibilisation du personnel
hospitalier, des visiteurs et de la population en g�n�ral. Egalement, le
manque d'implication des pouvoirs publics dans le traitement ne doit pas
�tre n�glig�.
Si aujourd'hui, Aminata Gu�ye a choisi de se lancer dans le domaine de
l'environnement, c'est principalement parce que non seulement, ce n'est pas
un domaine tr�s pris�, mais aussi et surtout, il y a un besoin urgent de "
conscientiser " les populations sur ce qu'est l'environnement, son
importance, dans le d�veloppement d'un pays. Et aussi, comment la mauvaise
gestion de notre environnement pourrait constituer un danger � notre
�panouissement, � notre mieux-vivre, � notre sant�. Il faut dire que c'est
cet engouement, cette passion vou�e � l'environnement qui ont fait que Mlle
Gu�ye n'a pas recul� devant toutes les difficult�s rencontr�es lors de son
enqu�te. " La quantification des d�chets ", �l�ments quasi indispensable
dans l'�tude d'un tel sujet, qui �tait presque inexistante fut le plus
difficile pour elle. A vingt-cinq ans, Aminata Gu�ye poursuit ses �tudes
post-universitaires cette ann�e � l'Institut S�n�galais des Sciences de
l'Environnement (ISE).
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