[e-med] De la problématique de la production pharmaceutique locale au Kivu et développement

DE LA PROBLEMATIQUE DE LA PRODUCTION PHARMACEUTIQUE LOCALE AU KIVU ET SON
DEVELOPPEMENT

Breve analyse de l existant

La préoccupation que DIOPHAR stigmatise dans cet article est unanime pour
l’ensemble des laboratoires de production pharmaceutique qui œuvrent au Nord et au Sud-Kivu et de toute la RDC en général.
De prime abord, il sied de faire remarquer que devant les nombreuses difficultés que rencontrent ces implantations de grande utilité sur le plan de la santé primaire, un handicap majeur supplémentaire prend de plus en plus forme et se dresse contre le développement, tant souhaité, de ces unités de production, au point de constituer une réelle pertinence.

Pourtant, qu’il s’agisse de DIOPHAR, PHARMAKINA à Bukavu au Sud-Kivu, que de CARITAS dans le Nord-Kivu, leur implantation, fort opportune et de grand intérêt pour la population, l’emploi généré, l’industrie et l’économie nationales, a toujours représenté une réponse efficace et adéquate dans la sous-région qui est en proie, ne l’oublions pas, à quinze années de guerres intermittentes.

En effet, ces laboratoires avaient patiemment été implantés :

- pour venir en aide aux populations meurtries, sinistrées et démunies, grâce à des initiatives locales appropriées, dans le but de fabriquer des produits de première nécessité, aux moindres coûts, pour des populations pauvres au pouvoir d’achat faible ;

- pour contrecarrer l’importation des produits de contrefaçon, de piratage ou périmés, qui, de l’Océan indien, inondent la sous-région, produits manifestement dangereux à l’efficacité non avérée, qui hypothèquent l’état de santé global des populations ;

- pour servir et soutenir l’économie nationale en tant que PME (Petites et Moyennes Entreprises) et dont la création a suscité beaucoup d’espoirs dans le chef des Autorités politiques.

De la nouvelle pertinence du développement des laboratoires pharmaceutiques nationaux

Il est bien connu qu’en matière de soins de santé primaires, les efforts des uns et des autres sont soutenus par des organismes internationaux, tels que l’USAID,…
Cependant, ces soutiens bien utiles, il est vrai, mal encadrés et orientés deviennent de plus en plus un handicap pour le bon fonctionnement des laboratoires nationaux.
En effet, constitués essentiellement de produits pharmaceutiques élaborés en Occident et livrés presque gratuitement, ces produits, jugés de meilleure qualité dans l’imaginaire collectif, sabordent les efforts des laboratoires nationaux, auxquels il est reproché à tort d’ailleurs :
- la faiblesse des quantités produites, et
- la faible fiabilité de la qualité produite.

Pour les laboratoires, cette question devient une réelle pertinence dès lors que l’accroissement de ces produits de soutien menace leur fonctionnement, leur développement et leur existence-même.

Des pistes de solution
Il est certain que la problématique soulevée dans le présent article risque avec son développement de mettre à mal tous les efforts pour l’amélioration des soins de santé primaires, efforts qui ont été consentis, sur le plan national, au cours de toutes ces vingt dernières années. Ce qui serait d’un grand dommage pour l’économie nationale, la santé des populations et le développement des capacités d’adaptation du congolais à la marche du progrès.

Parmi les pistes de solution à envisager se devrait de figurer impérieusement car il y a urgence à :

- l’édiction par l’Autorité politique provinciale de mesures incitatives visant la protection des capacités de production pharmaceutique locale qui a fait ses preuves et dont l’expérience se doit d’être poursuivie et enrichie ;

- l’orientation par toute Autorité compétente de l’aide en provenance des organismes internationaux de soutien, pour que celle-ci ne soit pas
exclusivement composée de produits pharmaceutiques finis, mais comprenne aussi et surtout du matériel médical et de laboratoire susceptibles de renforcer les capacités de production des laboratoires locaux et d’améliorer la qualité de leur fabrication ;
- l’organisation par l’Autorité provinciale d’un atelier de travail - tous les acteurs intéressés par les soins de santé primaires pourront harmoniser les points de vue et s’accorder sur une synergie en vue de la matérialisation des solutions préconisées ci-haut, pour le bien-être et le développement harmonieux du secteur pharmaceutique au Kivu.

Telle est aujourd’hui la préoccupation majeure du secteur de production
pharmaceutique de la province et pour laquelle DIOPHAR a tenu à apporter sa petite contribution par ces quelques réflexions.

Nous estimons qu’il y a urgence car de si belles initiatives et réalisations qui ont soutenu, plus de 15 années durant, les besoins colossaux en produits pharmaceutiques et physiologiques d’une population de plus de trois millions d’âmes en proie à d’innombrables catastrophes naturelles, guerres intermittentes, sévices, viols, déplacements forcés,… ne peuvent pas être délaissés inopinément.

Ce sont des acquis à épingler dans le cadre des réalisations nationales

LUKUNJA Â Bernard
Pharmacien BDOM/ Bukavu
RD Congo.

Cher Confrère

Je viens de lire avec intérêt la réflexion que vous venez de faire,la
vérité est que l'est du Congo a le potentiel de créeer des industries
pharmaceutiques à cause surtout de sa proximité avec les pays frontaliers
dont certains ont même développer la production pharmaceutique locale. La
décentralisation de notre pays exige donc que chaque province réfléchisse
en fonction de ses potentialités diverses ce qu'elle doit réellement
appliquer en fonction de la loi en matière de la production
pharmaceutique .La réalité aussi est que dans ce domaine législatif l'état ou
le gouvernement central doit édicter des lois qui encadrent bien ce
domaine. La fameuse politique nationale pharmaceutique dont le texte légal
n'a toujours pas été promulgué devait l'être mais des nouveaux séminaires
devaient être tenus pour rétoucher les textes de la PNP compte tenu des
nouvelles contingences nées de la configuration administrative nationale
pour une meilleure définition des compétences respectives des différentes
entités pharmaceutiques administratives.Retenons tout de même que si les
textes qui régentent notre PNP ne prennent pas en compte les réalités
nationales cela ne pourra augurer des lendemains meilleurs dans notre
secteur pharmaceutique. Il faut encourager la création des industries
pharmaceutique dans notre pays et nous avons a ce jour suffisamment des
compétences en ressources humaines pour le faire et la formation dans nos
universités le témoigne fort bien.
Salutations cordiales

Alexis Likango Liselele Pharmacien