Des diagnostics rapides d'Ebola pas encore disponibles
Mis à jour le 15.12.2014
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Des tests de détection rapides du virus de l'Ebola ne seront pas
disponibles avant quelques mois, a affirmé ce lundi 15 décembre à Genève
l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'issue d'une réunion
d'experts.
Ces tests sont en cours de développement, mais leur efficacité doit encore
être évaluée et certifiée.
Plusieurs compagnies y travaillent, avec le soutien de la Fondation Bill
Gates. La liste des compagnies est gardée confidentielle. Les experts,
réunis vendredi à Genève, ont revu l'état des dossiers.
Pour Mark Perkins, responsable scientifique à la fondation FIND qui
collabore à Genève avec l'OMS, les technologies sont connues et ont été
éprouvées notamment dans le cas de la tuberculose. Il faut les adapter au
virus Ebola. De premiers essais pourraient être organisés dans les pays
touchés en février.
Actuellement, 19 laboratoires capables de faire les diagnostics sont
opérationnels dans les trois pays les plus affectés, la Guinée, Le Libéria
et la Sierra Leone. Trois autres doivent être déployés, a précisé Francis
Moussy, responsable des diagnostics à l'OMS.
«Il faut dans ces conditions plusieurs heures et parfois plusieurs jours
pour détecter un cas. Les gens doivent se rendre dans les laboratoires qui
sont concentrés dans les villes», a-t-il affirmé.
Objectif primordial
«Raccourcir la période de détection est un objectif primordial», a
expliqué le spécialiste. Les nouveaux tests de détection rapide
permettraient de confirmer ou d'infirmer la présence du virus en 15
minutes et de multiplier le nombre de tests par jour.
Le retard dans le diagnostic de la maladie, au début de l'année, est l'une
des causes principales de sa propagation. Selon le dernier bilan de l'OMS,
l'épidémie a contaminé 18'188 personnes et fait 6583 morts.
Les dossiers reçus englobent des kits de diagnostic de type RT-PCR
(transcriptase inverse-réaction en chaîne par polymérase) et des systèmes
de PCR automatisée sur ordinateur avec traitement intégré des
échantillons. De nouveaux tests capables de détecter une infection par le
virus en l«espace de quelques minutes sur un échantillon de sang prélevé
par piqûre au doigt font également partie des dossiers proposés.
Problèmes logistiques
Les efforts pour contenir les flambées d«Ebola en Afrique de l'Ouest sont
freinés par les tests diagnostics complexes, lents et fastidieux, souligne
l'OMS. Ils s'accompagnent de problèmes logistiques, dont l'exigence d'une
sécurité biologique en laboratoire de haut niveau et de grandes
compétences de la part du personnel pour faire fonctionner des machines
sophistiquées.
Les épreuves moléculaires standard actuellement utilisées dans les
laboratoires comprennent la RT-PCR. Cette épreuve, qui fait intervenir un
certain nombre de procédures laborieuses, fournit des résultats d'une
grande exactitude lorsqu'elle est pratiquée par du personnel formé.
Mais chaque test nécessite un tube de sang plein, exige 2 à 6 heures pour
son exécution et coûte environ 100 dollars. Ces exigences sont difficiles
à remplir en Afrique de l'Ouest où les moyens sont très restreints, ce qui
limite sévèrement les capacités d'analyse.
Temps perdu
Le temps perdu à transporter les échantillons provenant des patients sur
les mauvaises routes permettant d'accéder au petit nombre de laboratoires
disponibles implique en outre que les patients inquiets et leur famille
peuvent devoir attendre plusieurs jours avant de connaître les résultats
des tests.
Cette perte de temps signifie que des personnes infectées pourront
demeurer dans la communauté, avec un risque sévère de transmission du
virus à d'autres personnes, sans qu«on en ait connaissance. Des personnes
porteuses d«autres maladies infectieuses courantes, et présentant des
premiers symptômes similaires, sont par ailleurs retenues de manière
injustifiable dans un centre de «transit» Ebola en tant que mesure de
précaution.
Si elles ne sont pas atteintes de la maladie à virus Ebola lorsqu'elles
entrent dans ce centre, il se peut malheureusement qu'elles la contractent
à l'intérieur. (ats/Newsnet)