Des programmes de prévention taillés sur mesure - ONUSIDA
JOHANNESBOURG, 3 décembre (IRIN) - Tandis que la crise financière mondiale
fait planer la menace d'une réduction des financements pour la lutte contre
le sida, les pays doivent commencer à envisager l'affectation de leurs
budgets sida de manière plus stratégique.
« Si les subventions sont remises en question, comment les programmes de
traitement vont-ils pouvoir absorber la demande croissante en thérapies
antirétrovirales ? », peut-on lire dans un rapport, intitulé AIDS Outlook/09
(Perspectives sida), publié par l'ONUSIDA à la veille de la Journée mondiale
du sida, le 1er décembre.
Ce rapport a été conçu pour aider les décideurs à élaborer ou à revoir
leurs plans nationaux de lutte contre le sida de façon à tirer le meilleur
parti des fonds accordés par les bailleurs.
Le rapport aborde certains progrès considérables, réalisés depuis la
première Journée mondiale du sida, il y a 20 ans, en particulier dans le
domaine des traitements, mais rappelle également que lorsque deux personnes
commencent à prendre des médicaments antirétroviraux (ARV), cinq autres
contractent l'infection.
Les auteurs suggèrent que les pays devraient mieux cerner la dynamique
propre à leur épidémie, et évoquent les connaissances acquises grâce aux
études sur les modes de transmission du virus, menées récemment dans 11 pays
d'Afrique subsaharienne.
En identifiant les groupes de population dans lesquels les nouveaux cas
d'infection au VIH se sont produits au cours de la dernière année, les
chercheurs ont en effet pu déterminer les groupes qui bénéficieraient le
plus de mesures de prévention ciblées.
Jusqu'alors, les campagnes de prévention du VIH reposaient souvent sur
l'hypothèse que les jeunes gens célibataires ayant des rapports sexuels
occasionnels étaient les plus exposés au risque de contracter le VIH.
Or, à la suite d'une analyse des données recueillies en Ouganda, il a été
découvert que 43 pour cent des nouvelles infections se déclaraient au sein
de couples sérodiscordants (dont un membre est séropositif et l'autre est
séronégatif). En outre, 44 pour cent des infections se déclarent chez les
personnes qui ont de multiples partenaires sexuels en plus de leur
partenaire habituel.
L'Ouganda devrait donc consacrer ses fonds pour la lutte contre le sida à
des campagnes de prévention ciblées sur les personnes mariées ou investies
dans des relations durables.
Selon deux études semblables, menées au Kenya, bien que la plupart des
nouvelles infections se déclarent à la suite de rapports sexuels
occasionnels ou au sein des couples sérodiscordants, un nombre significatif
d'entre elles concernent également les consommateurs de drogue injectable et
les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes - des groupes
largement ignorés dans le cadre des interventions VIH.
« Je suis soucieux non seulement d'assurer que nous menions de bonnes
études, mais aussi que ces études servent », a déclaré Peter Piot, le
directeur exécutif sortant du Programme commun des Nations Unies sur le
sida, ONUSIDA.
Dans cinq pays d'Afrique où des études ont été menées sur les modes de
transmission du virus, des comités de pilotage composés de représentants de
divers secteurs publics et non-gouvernementaux ont été formés pour en
étudier les résultats et prendre les mesures nécessaires.
« Grâce à ces informations, nous avons affiné notre stratégie de
communication et de changement des comportements, ainsi que la programmation
future de nos interventions dans le domaine de la prévention », s'est
félicité Keketso Sefeane, directeur de la Commission nationale de lutte
contre le sida du Lesotho.
Le rapport de l'ONUSIDA recommande également aux pays de ne pas tabler sur
une approche « miracle » unique pour réduire le nombre d'infections au VIH,
mais au contraire de promouvoir autant d'outils de prévention différents que
possible.
Selon l'ONUSIDA, la stratégie de prévention « combinée », présentée dans
une série d'articles publiés dans le journal médical The Lancet en août,
consiste à « choisir le juste mélange de mesures et de tactiques
comportementales, biomédicales et structurelles de prévention contre le VIH,
de façon à ce qu'il soit adapté à votre épidémie et aux besoins des
[groupes] les plus à risque ».
Pour M. Piot, les financements pour la lutte contre le sida doivent
continuer d'augmenter malgré la crise financière mondiale ; il a d'ailleurs
noté que les niveaux de financement actuels avaient déjà permis d'assurer un
« bon retour sur investissement », au vu du nombre de vies qu'ils ont permis
de sauver.
« Si les fonds diminuent, le retour sur investissement sera nettement moins
bon », a fait remarquer M. Piot, qui quittera son poste à la fin de l'année.
« Si l'on remet les mesures à plus tard, la note n'en sera que plus salée
par la suite ».
Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, a nommé Michel Sidibé au
poste de directeur exécutif de l'ONUSIDA, à compter de 2009. M. Sidibé est
actuellement directeur exécutif adjoint des programmes de l'ONUSIDA et
sous-secrétaire général des Nations Unies.
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