[e-med] Doutes sur l'usage de l'oseltamivir

Querelle sur le stock de vaccins, doutes sur le Tamiflu
LE MONDE | 04.01.10 | 10h59 • Mis à jour le 04.01.10 | 14h28
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/04/querelle-sur-le-stock-de-va
ccins-doutes-sur-le-tamiflu_1287092_3224.html

[...] L'antiviral oseltamivir (Tamiflu) présente-t-il autant d'intérêt que
l'ont affirmé les autorités pour prévenir les complications de la grippe ?
Les nouvelles recommandations du ministère français de la santé élargissant
la prescription des antiviraux contre la grippe pandémique sont-elles
scientifiquement fondées ? Dans son édition du 12 décembre 2009, le British
Medical Journal (BMJ) a publié un éditorial et plusieurs articles mettant en
doute la capacité de ces médicaments à réduire les complications de la
grippe pandémique chez les sujets auparavant en bonne santé, à rebours de ce
qu'affirmaient les autorités sanitaires.

Fin novembre, le docteur Keiji Fukuda, conseiller spécial du directeur
général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la pandémie
grippale, estimait que "la plupart des remontées de la part des cliniciens
de par le monde nous amènent à penser que ces médicaments antiviraux,
lorsqu'ils sont utilisés correctement et précocement, réduisent en fait le
nombre des évènements sérieux".

"INCERTITUDE INATTENDUE"

Ce n'est pourtant pas la conclusion à laquelle aboutit la revue de la
littérature sur l'oseltamivir, à laquelle s'est livrée une équipe de la
Collaboration Cochrane, une organisation internationale et indépendante de
médecins, à but non lucratif. Après un long travail pour obtenir du
fabricant du Tamiflu, Roche, l'engagement de lui communiquer à l'avenir les
données de ses essais, cette équipe a donc publié ses conclusions dans le
BMJ. Si cet antiviral améliore les symptômes et la transmission de la grippe
saisonnière, elle souligne "une incertitude inattendue sur les précédents
résultats selon lesquels l'oseltamivir réduit les complications des
infections respiratoires basses" chez l'adulte en bonne santé.

En France, le ministère de la santé a émis, le 10 décembre 2009, de
nouvelles recommandations sur la prise en charge des patients grippés. Elles
invitent les médecins à une "prescription systématique d'un traitement
antiviral curatif à tous les cas suspects de grippe à virus A (H1N1)", et à
remplacer, pour les personnes exposées à des porteurs du virus, "le
traitement en prophylaxie (à demi-doses pendant dix jours) par un traitement
de type “préemptif” (à doses curatives et pendant cinq jours)".

La modification des recommandations du ministère de la santé a suscité des
réactions de la part de certaines associations ou syndicats médicaux (Union
généraliste, CSMF, Collège national des généralistes enseignants…).
Collectif pour une formation médicale indépendante, le Formindep a lancé une
lettre ouverte-pétition au directeur général de la santé, Didier Houssin. Le
collectif estime que "ces recommandations sont en contradiction avec les
données scientifiques fiables" et lui demande d'apporter les preuves
scientifiques justifiant une prescription non prévue par l'autorisation de
mise sur le marché (AMM).

Didier Houssin précise que les recommandations adressées aux médecins et
établissements de santé sont fondées sur l'avis du Comité de lutte contre la
grippe. "Les experts ont constaté que les formes graves survenaient chez des
personnes n'ayant pas reçu de traitement ou ayant été traitées tardivement.
C'est pourquoi ils ont recommandé un usage plus large des antiviraux",
indique-t-il. "L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de
santé [AFSSAPS] a donné un avis favorable à l'usage à titre préemptif. Nous
avons été encouragés par les premières données de la pharmacovigilance et
l'expérience de nos voisins britanniques, qui ont assez largement prescrit
le Tamiflu avant nous sans observer de phénomène de résistance important",
ajoute Didier Houssin.

Dans sa lettre ouverte, le Formindep rappelle que "l'avis d'expert est
reconnu par l'ensemble de la communauté médicale comme le plus faible niveau
de preuve pour apprécier la validité d'une information médicale".
Paul Benkimoun

Bonjour, ces considerations des experts et du ministere de la sante sont importantes et je conseillerai moi de rapprocher les deux hypotheses.
Je suis plutot preoccupe a connaitre l'avenir du grand stock de vaccin que detient la France. Avant hier nous avons suivi sur france 24 ce debat ou le parlement reprochais augouvernement d'avoir constitue un stock irrationnellement et qu'il ne saura plus consommer!
Merci
Pharmacien Francois M.R.Tshitenge/DRC

Préoccupation légitime.... et pas que pour les vaccins, il y a aussi de
l'Oseltamivir.... Comme la bonne habitude c'est le don, j'ai bien peur
qu'encore une fois on aille vers le "cadeau empoisonné"!!!

Serge Barbereau