[e-med] Ebola: thérapies expérimentales et rumeurs concernant d¹éventuels traitements (OMS)

Ebola: thérapies expérimentales et rumeurs concernant d¹éventuels
traitements
Évaluation de la situation ­ 15 août 2014
http://www.who.int/mediacentre/news/ebola/15-august-2014/fr/

L¹ampleur et la durée de la flambée de maladie à virus Ebola et le taux de
létalité qui lui est associé ont engendré un niveau élevé de peur et
d¹anxiété dans l¹opinion publique, et cela bien au-delà de l¹Afrique de
l¹Ouest. Ces réactions sont compréhensibles, compte tenu du taux de
létalité élevé et de l¹absence de vaccin ou de traitement.

La large couverture donnée récemment par les médias aux médicaments et
vaccins expérimentaux suscite des attentes irréalistes, notamment dans un
climat émotionnel de peur intense. L¹opinion publique doit comprendre que
ces produits médicaux sont encore à l¹étude. Ils n¹ont pas encore été
testés chez l¹homme et n¹ont pas été approuvés par les autorités de
réglementation, autrement que pour un usage à des fins compulsionnelles.

Les éléments attestant de leur efficacité semblent probants mais ne
reposent pas sur des données scientifiques solides issues d¹essais
cliniques. On ne connaît pas non plus leur innocuité, ce qui fait qu¹il
existe une possibilité d¹effets secondaires indésirables lorsqu¹ils sont
administrés à l¹homme. Pour la plupart, leur administration est difficile
et exigeante. Pour être administrés en toute sécurité, certains devraient
être réservés aux établissements disposant de soins intensifs, ce qui est
rarement le cas en Afrique de l¹Ouest.

L¹OMS a estimé que l¹utilisation de médicaments et de vaccins
expérimentaux dans les conditions exceptionnelles de cette flambée
épidémique était éthiquement acceptable. Toutefois, les stocks existants
de tous les médicaments expérimentaux sont soit extrêmement limités soit
épuisés.

Tandis que de nombreux efforts sont en cours pour accélérer la production,
les stocks n¹augmenteront pas avant plusieurs mois. Même alors, les
quantités seront trop faibles pour avoir un impact décisif sur l¹épidémie.

L¹OMS se félicite de la décision du gouvernement canadien d¹offrir
plusieurs centaines de doses d¹un vaccin expérimental pour soutenir la
riposte à l¹épidémie. Un vaccin pleinement testé et homologué n¹est pas
attendu avant 2015.

Les rumeurs véhiculées dans les médias sociaux et prétendant que certains
produits ou pratiques peuvent prévenir ou guérir la maladie à virus Ebola
sont également une source de malentendus dans le public, surtout dans les
pays touchés.

Les chercheurs ne sont pas parvenus, malgré des décennies de travaux
scientifiques, à trouver un agent curatif ou préventif d¹innocuité et
d¹efficacité avérées chez l¹homme, même si un certain nombre de produits
prometteurs sont en cours de développement.
Toutes les rumeurs concernant d¹autres produits ou pratiques efficaces
sont fausses. Leur utilisation peut être dangereuse. Au Nigéria, par
exemple, au moins deux personnes sont mortes après avoir absorbé de l¹eau
salée, dont la rumeur disait qu¹elle pourrait les protéger.

Les comportements personnels les plus efficaces consistent à éviter les
situations à haut risque bien connues, à connaître les symptômes de
l¹infection et à consulter rapidement en cas de symptômes pour dépistage
et soins. Il semble en effet qu¹un traitement de soutien précoce améliore
les perspectives de survie.

Le virus Ebola est extrêmement contagieux mais seulement dans des
conditions très particulières, à savoir un contact étroit avec les
liquides biologiques d¹une personne ou d¹une dépouille mortelle infectée.
La plupart des infections sont liées aux pratiques funéraires
traditionnelles ou à l¹absence de protection lors des soins dispensés à
domicile ou dans les établissements de santé à une personne infectée
présentant des symptômes.

En dehors de ces possibilités très particulières d¹exposition au virus, le
grand public n¹est pas exposé à un risque élevé d¹infection.

Contact médiasGregory Hartl
OMS, Direction Communication
Téléphone: +41 22 791 4458
Portable: +41 79 203 6715
Courriel: hartlg@who.int
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OMS, Direction Communication
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Fadéla Chaib
OMS, Direction Communication
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